US Open 2025 - La cerise sur le gâteau : Carlos Alcaraz redevient numéro un mondial

Il y a parfois des dommages collatéraux. Carlos Alcaraz, lui, peut savourer ce dimanche soir un bénéfice collatéral. Un bonheur ne venant pas davantage seul qu'un malheur, il couple sa victoire en finale de l'US Open face à Jannik Sinner avec un retour à la première place mondiale. Lundi matin, lorsque les ordinateurs de l'ATP auront mouliné, l'Espagnol apparaîtra à côté du numéro un. Une première depuis 65 semaines.

Il lui "suffisait" de faire mieux que Jannik Sinner dans cet US Open.  Grâce à son titre à Cincinnati au mois d'août, Alcaraz s'était mis en position de reprendre le pouvoir. À New York, son rival remettait en jeu les 2000 points de son sacre en 2024 alors que lui-même n'avait quasiment rien à défendre, ayant été éliminé dès le 2e tour. Une fois les points des deux hommes retirés, le Murcien abordait ainsi le dernier Grand Chelem de l'année nanti d'une minuscule avance virtuelle de 60 points. Dès lors, le deal était simple : celui qui signerait le meilleur résultat à Flushing Meadows serait numéro un.

Avec 11540 points, Carlos Alcaraz va devancer l'Italien de 660 points, avec des perspectives intéressantes dans l'optique de la fin de saison. En dehors de son titre à Pékin fin septembre, sa fin de campagne 2024 avait été assez timide. Au total, l'Espagnol va remettre très exactement 1000 points en jeu cet automne. C'est sensiblement moins que Jannik Sinner. Ce dernier avait été battu en finale à Pékin par Alcaraz, mais il avait ensuite fini en trombe avec un titre en Masters 1000 à Shanghai puis en dévastant tout sur son passage lors des ATP Finals à Turin.

Autant dire que le désormais ex-numéro un mondial est condamné à sortir le très grand jeu dans les semaines à venir s'il veut avoir une chance de finir la saison dans la peau du numéro un pour la deuxième année consécutive. En apparence, 660 points de retard, ce n'est pas énorme. Mais à la Race, son débours sur Carlos Alcaraz grimpe à 2600 points. Il paie clairement son absence de trois mois en début de saison, lorsqu'il avait dû purger un trimestre entier de suspension. La différence entre les deux hommes à la Race correspond à peu de choses près à ce qu'Alcaraz avait accumulé lorsque Sinner était au repos forcé.

"Pour moi, c'est super de redevenir numéro un, a savouré la star ibérique dimanche soir après son triomphe sur le court Arthur-Ashe. Quand vous atteignez les objectifs que vous avez fixés au début de la saison, c'est un sentiment extraordinaire. Dès que j'ai été en mesure de viser à nouveau la place de numéro un, c'est devenu un but que je me suis fixé. Le faire le même jour qu'une victoire en Grand Chelem, c'est encore mieux." La cerise sur la cerise en quelque sorte.

L'un et l'autre affichent un rythme digne d'un numéro un mondial. Carlos Alcaraz, jusqu'à ce lundi, était un dauphin aux allures de roi. Au plan comptable, on peut en dire autant de Jannik Sinner aujourd'hui. Il est même assez invraisemblable de se dire que le Trentinois n'est pas tout en haut du classement alors qu'il compte deux titres et deux finales sur les quatre derniers tournois du Grand Chelem. Sur les 52 dernières semaines, celles qui sont prises en compte par l'ATP, son bilan est effarant : 55 victoires, 6 défaites, soit plus de 90% de matches gagnés. Nous n'avions jamais vu joueur avec un tel bilan ne pas être numéro un.

Mais ça ne suffit pas car, face à lui, Sinner a trouvé un animal au moins aussi constant. Carlos Alcaraz a atteint la finale des huit derniers tournois auxquels il a pris part ces cinq derniers mois. Il faut remonter au Masters 1000 de Miami en mars pour trouver trace d'un tournoi avec une finale sans le Murcien. Sa saison est exceptionnelle. Il a déjà passé le cap des 60 victoires. Pour ne rien gâter, jamais on ne l'avait senti aussi frais, physiquement et mentalement, à la sortie de l'US Open. Alors, Alcaraz, un numéro un fait pour durer ?