US Open 2025 - La victoire d'Amanda Anisimova sur Iga Swiatek : C'est donc ça, une rédemption ?

C'est une sacrée histoire pour une sacrée joueuse. Balayée 6-0, 6-0 à Wimbledon par Iga Swiatek, Amanda Anisimova a balayé avec maestria toutes les questions autour de sa capacité à rebondir en dominant la Polonaise après un ballet sublime en quart de finale (6-3, 6-4). De par son parcours, de par ses choix et de par son tennis, l'Américaine s'affirme comme l'un des visages du circuit, enfin.

Anisimova a sorti le grand jeu pour congédier Swiatek : le long format

Video credit: Eurosport

"Dans un match de tennis, il y a des instants quand la balle frappe le haut du filet où elle peut soit passer de l’autre côté, soit retomber en arrière. Avec un peu de chance, elle passe et on gagne ou peut-être qu’elle ne passe pas et on perd…". Match Point n'est pas un film sur le tennis, mais on ne résumera jamais mieux que Woody Allen ce moment suspendu où la balle heurte la bande et où tout le monde retient son souffle pour connaître l'issue. Iga Swiatek, elle, l'avait compris avant tout le monde mercredi en clôture de son quart de finale de l'US Open face à Amanda Anisimova.
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C'était bel et bien son destin : la balle de match "heureuse" d'Anisimova

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Quand le revers de l'Américaine est venu échouer juste derrière le filet, la Polonaise a sprinté. Puis, elle a rapidement levé les bras, manière de dire qu'il n'y avait pas besoin de s'excuser. Parce que, mercredi, le tennis avait décidé de se rabibocher avec l'une de ses princesses. Parce qu'il n'y a rien de plus terrible qu'une humiliation. Mais il n'y a rien de plus beau qu'une rédemption, surtout quand le destin s'en mêle au moment le plus décisif.
Non, Amanda Anisimova n'est pas traumatisée par sa gifle reçue en finale de Wimbledon voilà un mois et demi. Oui, il y a une vie après la défaite, même la plus cinglante, surtout quand on prend les choses comme elle. Tout au long de cet US Open, elle fut constamment renvoyée à ce 12 juillet maudit. Ce quart de finale face à sa bourrelle, elle savait qu'elle allait devoir s'y frotter. Alors, elle s'est préparée.

Fierté légitime

"Aujourd'hui, c'était un match différent de tous ceux que j'ai pu jouer dans ma carrière à cause des circonstances, a-t-elle expliqué en conférence de presse. Dans les dernières 24h, j'ai juste tout fait pour arriver dans les bonnes conditions mentales. Je suis vraiment contente de la façon dont j'ai pris la chose". Elle peut. Parce que ce qu'elle avait à digérer nécessite normalement du temps et bien des questionnements.
"On se focalisait sur ce premier jeu parce qu'avec Wimbledon… Mais elle est entrée sur le court avec une idée beaucoup plus grande que simplement faire mieux qu'à Wimbledon", soulignait Justine Hénin dans Eurosport Tennis Club après sa victoire. Mais, à écouter la principale intéressée, l'évacuation a presque été aussi rapide que sa finale de Londres.
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Anisimova a maté Swiatek : "Elle était de loin la plus forte sur le court"

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"Sur le court, j'ai beaucoup pleuré ce jour-là, c'est vrai, retrace-t-elle. Mais, je dirais 30 minutes après, j'ai eu une amie au téléphone et je me suis marrée de tout ça. Ça n'était pas réel. Je ne sais pas comment dire, mais j'ai eu l'impression de pouvoir rebondir assez vite. Il y a quelques années, je n'aurais sans doute pas été en capacité de le faire". C'est peut-être ça le plus réjouissant la concernant, en plus de son tennis parfois enchanteur face à la sextuple vainqueur en Grand Chelem.
Personne ne me l'avait demandé mais, hier soir, j'ai regardé les highlights de la finale...
"Moi, il y a encore deux ans, je ne croyais plus vraiment en elle, reconnait ainsi Justine Hénin. Quand on voyait ses difficultés, on ne la sentait pas revenir de cette manière-là. C'est une leçon de courage, de travail. Elle a pris soin d'elle, à temps, pour prendre ce recul par-rapport au circuit. Quand on est capable de revenir comme ça, après ce qu'elle a vécu à Wimbledon, c'est fort ! Elle a des ressources incroyables et elle sait se servir des moments difficiles par lesquels elle est passée."
Anisimova a compris que sa carrière emprunterait un chemin parfois sinueux et jamais rectiligne. Elle a donc appris à vivre avec, à se rendre compte des choses qui vont bien. Finalement, sa finale de Wimbledon, elle l'a presque exorcisée… mardi soir, à la veille de son match.
"Personne ne me l'avait demandé mais, hier soir, j'ai regardé les highlights de la finale, même si c'était douloureux, pour voir ce que je devais éviter, a-t-elle souri. Mais j'ai quand même regardé d'autres matches où j'avais été meilleure pour enlever tout ça de mon cerveau". On ne dira pas que c'est désormais chose faite, mais l'Américaine de 24 ans a simplement appris à vivre avec.
Elle portera ce petit bagage jusqu'à la fin de sa carrière, mais elle semble s'en accommoder. Tout comme la perte de son père et entraîneur en 2019. Tout comme cette période pourrie du Covid. Tout comme ce break décidé en 2023. C'est ce qui fait la beauté et la grandeur de sa victoire sur le Arthur-Ashe. C'est une rédemption et ça, la bande du filet l'avait bien senti.
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Swiatek sonnée par Anisimova : "Elle a mieux servi"

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