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Danger à Wimbledon

Eurosport
ParEurosport

Publié 19/06/2008 à 10:45 GMT+2

Roger Federer y a battu Pete Sampras, il y a gagné son premier titre majeur; c'est là qu'il a compris qu'il était devenu un grand joueur et c'est là qu'il est entré dans la légende avec cinq victoires consécutives. C'est à Wimbledon que le N.1 mondial a l

Wimbledon est devenu le point d'orgue de la saison. Pour les Français, qui y brillent plus qu'ailleurs, et pour le trio de tête du classement ATP, le moment est venu de la grande évaluation. Roger Federer, qui a perdu son titre à Melbourne et qui n'a toujours pas trouvé la clef du jeu de Rafael Nadal sur terre, est au pied du mur du central de Wimbledon. Ce n'est pas tant sa place de N.1 mondial qui est en jeu immédiatement, car il possède encore une avance conséquente, mais son statut de joueur au-dessus du lot qu'il a construit au fil de ses victoires depuis cinq ans.
LA MARGE DE FEDERER AU CLASSEMENT
Roger Federer n'est pas assuré d'être N.1 après Wimbledon. Il faudrait des scénarios catastrophes pour en arriver là, mais c'est une incertitude qui compte après le premier semestre sans éclat du Suisse. Battu par Novak Djokovic à Melbourne et Rafael Nadal à Roland-Garros, avec deux petits tournois dans la poche (Estoril et Halle), il ne règne plus en maître absolu sur le circuit tout en culminant encore à 6900 points, loin devant l'Espagnol (5755 pts) et le Serbe (5360).
. Scénario Rafael Nadal devient N.1 mondial:
Nadal doit gagner le tournoi et Federer perdre avant les quarts de finale.
. Scénario Novak Djokovic devient N.1 mondial :
Djokovic doit gagner le tournoi et Federer perdre au premier tour.
LE SYNDROME NADAL GENERALISE
En pleine forme, Federer a subi sept défaites face à Rafael Nadal. En 2008, après avoir contracté un virus (mononucléose) pendant l'intersaison et souffert pour retrouver ses sensations, le Suisse a perdu trois fois. Deux fois, il a donné l'impression d'avoir trouvé les clefs du jeu de l'Espagnol et subi une terrible désillusion (Monte-Carlo et Hambourg). La troisième défaite, la correction reçue à Roland-Garros, a confirmé la tendance : Federer ne guérit pas du syndrome Nadal. On attend impatiemment la fin de Wimbledon pour connaître le diagnostic.
Il a beau dire, il a beau faire, le problème empire. Wimbledon est le révélateur de cette évolution. En 2006, Federer y bat Nadal en finale en quatre sets. En 2007, il s'impose en cinq sets acharnés. La pression s'annonce très forte cette année. Pendant que Federer se consolait sur le gazon incertain de Halle, Nadal accumulait les victoires de prestige au Queen's. On a pu croire un temps que le N.1 gérait comme au bon vieux temps les affaires courantes avant d'aborder les choses sérieuses en demi-finale ou finale, mais son irrégularité en 2008 est chronique. Il semble improbable que sa "balade allemande "(cinq victoires sur des joueurs classés en dehors du top 20 au mieux - Baghdatis, ou 342e au pire - Vacek) lui donne suffisamment d'informations pour Wimbledon.
Federer face à Nadal : 11 défaites, 6 victoires.
Hors Masters Cup (deux victoires en deux sets de Federer à Shanghai), le Suisse compte 4 victoires sur l'Espagnol. "Je n'ai jamais perdu en trois sets face à lui" , lançait-il avant la finale de Roland-Garros. Ce n'est plus vrai. Et à y regarder de près, ses propres victoires ont toutes été accrochées (en gras les sets gagnés par Nadal) :
2005 - MS Miami, finale : victoire en 5 sets 2-6, 6-7( 4), 7-6(5), 6-3, 6-1
2006 - Wimbledon, finale : victoire en 4 sets 6-0, 7-6(5), 6-7(2), 6-3
2007- MS Hambourg, finale : victoire en 3 sets 2-6, 6-2, 6-0
2007 - Wimbledon, finale : victoire en 5 sets 7-6(7), 4-6 , 7-6 (3) , 2-6 , 6-2
LES ENJEUX : SAUVER LA FACE ET UN RECORD
La situation est étrange pour Federer. Tout le monde sait qu'il n'évolue pas à son meilleur niveau et le voilà lancé dans un tournoi de tous les dangers. Il a remporté les cinq derniers Wimbledon, record absolu égalé (comme Bjorn Borg), il aime a répéter que son objectif de l'année est de remporter Wimbledon et on constate que le seul joueur qui l'a poussé au cinquième set depuis 2003, c'est Rafael Nadal. Soit trois bonnes raisons de douter, ou, vu sous un autre angle trois bonnes raisons de se lancer un défi.
Six victoires consécutives : Personne ne l'a fait depuis William Renshaw il y a plus de 120 ans (de 1881 à 1886). Björn Borg a échoué en finale devant John McEnroe après ses cinq victoires (1976 à 1980). Pete Sampras aurait pu aligner huit titres d'affilée mais Richard Krajicek s'était interposé en pleine série en battant l'Américain en 1996 (quart de finale).
Seul Wimbledon compte ? : Björn Borg lui-même rappelait avant la finale de Roland-Garros que Roger Federer deviendrait automatiquement le plus grand joueur de l'histoire s'il s'imposait à Paris. Roland-Garros est-il en train de basculer dans l'inconscient de Federer ? Cela expliquerait ses "absences" en finale.
Quels adversaires directs ? A la différence de Roland-Garros et de l'US Open, dont les conditions de jeu permettent facilement d'identifier favoris et outsiders, Wimbledon, plus encore que l'Open d'Australie, brouille désormais les pistes. La surface n'est plus aussi rapide que par le passé où seuls les grands serveurs partaient avantagés. Le prestigieux tournoi a connu un nivellement par le haut. De plus en plus de joueurs sont capables d'y briller et de couper la route des meilleurs. Le talent y est toujours mieux récompensés qu'ailleurs (les coups réflexes y sont plus importants que les stratégies à long terme dans l'échange) mais la puissance n'y règne plus systématiquement. Se focaliser uniquement sur Rafael Nadal, contrairement à Paris, serait une erreur (Les Karlovic, Roddick, Nalbandian, Gasquet, entre autres, sont capables d'un "coup"), retrouver les vertus du danger pourrait même être salvateur.
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