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La folie Murray

Eurosport
ParEurosport

Publié 18/06/2009 à 09:15 GMT+2

La Grande-Bretagne est en transe : alors que se profile Wimbledon, Andy Murray représente une chance inégalée de victoire à Londres. Bien au-delà de sa 3e place mondiale, l'Ecossais a remporté l'emblématique tournoi du Queen's dimanche en cassant 71 ans de disette britannique. Un signe parlant.

Cette année, Wimbledon aura une saveur particulière. Et Andy Murray n'y est pas étranger. Le N.3 mondial sera LE Britannique à suivre à Londres à partir du 22 juin car il est la meilleure chance de victoire pour la troisième levée du Grand Chelem depuis Tim Henman. Star de la balle jaune outre-Manche, Murray est devenu une peu plus une icône en devenant le premier Britannique à s'imposer sur le gazon londonien du Queen's depuis Bunny Austin en 1938. L'Ecossais a donc fêté ce 12e titre ATP très spécial comme il se doit, lui qui jouait sa première finale sur gazon et qui était même première tête de série du tournoi. Une réussite totale qui en appelle forcément une autre dans le futur...
La France peut s'impatienter d'attendre en vain un successeur à Yannick Noah, dernier Français vainqueur de Roland-Garros en 1983. La Grande-Bretagne cherche encore celui qui prendra la relève de Frederick John Perry, qui a remporté Wimbledon en... 1936. "Cela a été une grande semaine, j'ai joué un des meilleurs tennis de ma vie. J'étais certes un peu nerveux car les gens attendaient une victoire britannique ici depuis si longtemps mais j'ai réussi à maîtriser cette pression", a réagi Murray après sa finale remportée à Londres face à James Blake. "Maintenant il ne me manque plus qu'un titre du Grand Chelem et j'espère pouvoir y parvenir dans les prochaines semaines. Je suis encore très loin du but mais je me sens en confiance."
Après 71 ans d'attente au Queen's, Murray se verrait donc bien mettre fin aux 73 ans d'abstinence du All England Club, et ce malgré la période faste de Tim Henman alias "Timbledon". L'Anglais, ex-N.4 mondial et présent régulièrement dans le Top 10 mondial entre 1998 et 2005, a signé quatre demi-finales et quatre quarts de finale à Londres en 14 participations. Une régularité record, mais qui n'a jamais été récompensée par une finale. Et c'était bien le grand regret de "Tiger Tim" qui n'a même joué aucune finale majeure dans sa carrière.
Andy Murray ou l'élu
Au petit jeu des comparatifs, Andy Murray a déjà une bonne longueur d'avance. Au point de vue des titres, majoritairement remportés sur dur, l'Ecossais de 22 ans a un trophée de plus que l'Anglais (12 contre 11) qui a glané sa dernière distinction à 29 ans à Paris-Bercy où il a décroché son unique Masters. Murray a, quant à lui, remporté trois Masters (Cincinnati, Madrid en 2008 et Miami en 2009). Il a de plus joué une finale de Grand Chelem à l'US Open en 2008 (défaite face à Roger Federer). Et surtout, il a remporté son 12e titre sur gazon, d'autant plus au Queen's. La différence supplémentaire entre les deux champions.
Si Tim Henman était surtout connu pour son jeu casse-cou en service-volée, Andy Murray propose un jeu aussi agressif, mais bien plus diversifié que son aîné. S'ils ont en commun le dur comme préférence de surface de jeu, l'Ecossais, formé sur la terre battue barcelonaise et formaté au gazon par ses pairs, a trouvé un compromis parfait pour s'exprimer sur toutes les surfaces. Ses progrès sur surface ocre auprès de l'Espagnol Alex Corretja sont significatifs. Son titre au Queen's parle pour lui : ce Britannique aura bien son mot à dire pour la victoire à Wimbledon à côté de Roger Federer et Rafael Nadal.
Numéro 2 mondial ?
"Je ne veux pas me projeter trop loin et me mettre trop de pression. Si je joue comme cette semaine, j'ai une bonne chance, mais il ne faut pas oublier que deux des plus grands joueurs de tous les temps y seront aussi et que ce ne sera pas facile de les battre", insiste un Murray qui a signé un quart de finale en trois participations. Actuellement N.3 mondial, le meilleur classement d'un Britannique à Londres depuis Perry, il se place même en embuscade pour intégrer la place de N.2 s'il gagne à Londres. Et ce, même s'il s'impose en finale face à Roger Federer (L'Ecossais aurait 10730 points et contre 10420 pour le Suisse). Si ce scénario s'écrivait comme tel et qu'il comprenait au pire un forfait ou une défaite au 1er tour de Rafael Nadal, tenant du titre, l'Espagnol resterait tout de même N.1 mondial pour 15 points de mieux (10735). Ce qui annoncerait une fin de saison palpitante pour la quête et la défense de la première place mondiale, non pas entre deux champions, mais bel et bien entre trois.
Alors oui, cette année est une année particulière car Andy Murray a tout pour être le digne successeur de Fred Perry, joueur de tennis professionnel et même champion du monde de tennis de table, à qui on compare volontiers le jeu de l'Ecossais. Le successeur pour ne pas dire l'élu avant d'être l'héritier. En effet, en 2009 est célébré le centième anniversaire de Perry, né le 18 mai 1909 (et décédé le 2 février 1995 à Melbourne) ; et à cette occasion, une tenue de son époque, remodelée au goût du jour, a même été confectionnée tout spécialement pour Andy et son frère Jamie. Une attention particulière qui veut en dire long sur les espoirs britanniques. Pour ceux qui auront la chance d'aller à Londres pour assister à ce tournoi, levez le nez au ciel, une ombre planera certainement au-dessus du Centre Court désormais couvert de Wimbledon...
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