Hewitt l'a fait trembler

Il s'agenouille sur le gazon du Center court. Lève les mains au ciel. Serre le poing, rageur. Robin Söderling n'a pas remporté son premier tournoi d'un Grand Chelem. Non. Le Suédois a simplement franchi le deuxième tour de ce Wimbledon 2011. Mais le N.5 le sait : il revient de loin. De très loin. Pendant deux sets, il a vacillé devant la hargne de Lleyton Hewitt. "Il a retrouvé un niveau fantastique, j'espère qu'il sera encore là pendant un moment", a commenté Söderling après la rencontre. S'il est en bonne santé, il peut battre n'importe qui, surtout surcette surface."

L'Australien n'a plus ses jambes de 20 ans. Une décennie s'est écoulée depuis qu'il s'est installé au sommet de la hiérarchie mondiale. Neuf années ont passé depuis son sacre sur le gazon londonien. Longtemps handicapé par une cheville gauche récalcitrante, Hewitt ne peut plus rivaliser physiquement. Mais sa force mentale est intacte. Il l'a prouvé durant deux premiers sets de haut vol, au cours desquelles il a sorti quelques coups de génie. Comme ce revers réussi en bout de course, au milieu du deuxième set (6-3). Les célèbres "come on" d'Hewitt ont longtemps résonné sous le toit rétracté du Center court. Plus agressif, plus combatif, l'Australien a empoché le tie break de la première manche (7/5).

Après 1h48 de haut vol, il a résisté dans la troisième. Mais Söderling s'est alors décidé à accélérer en fond de court, à varier ses coups. "Inquiet", le Suédois a "essayé d'oublier le score". Les jambes d'Hewitt sont alors devenues trop lourdes. Avec seulement 51% de premières balles, son service ne lui a même pas permis de garder la tête hors de l'eau. Le Suédois a sorti la machine à aces (28 au total). Pour empocher la troisième manche (7-5). Puis la quatrième et la cinquième, sur le même score (6-4). "Je suis heureux d'avoir réussi pour la première fois à remonter deux sets de retard", a réagi Söderling. En réalité, il avait déjà réussi cet exploit à deux reprises, contre l'Espagnol Fernando Verdasco, à Roland-Garros, en 2005, et face à l'Allemand Rainer Schüttler à l'Open d'Asutralie, en 2004. Comme sur le ciment de Cincinnati, l'an dernier, Söderling est venu à bout d'un adversaire toujours aussi accrocheur. Cet Hewitt-là valait beaucoup mieux que sa 130e place mondiale.