Wimbledon - Tué par la pluie, Cilic accuse le coup : "Je n'ai pas eu de chance"

Wimbledon a encore tremblé. Bien secoué par de lourdes pertes dans les deux tableaux depuis le début de la quinzaine, le tournoi londonien a cette fois perdu joueur majeur chez les messieurs : Marin Cilic. Débarqué à Wimbledon avec le statut de co-favori avec Roger Federer, d’outsider n°1, et d’empêcheur de tourner en rond, le Croate a pris la porte de manière très prématurée.

Eliminé en cinq manches, après avoir mené deux sets à rien tout en proposant un tennis remarquable face à un adversaire au fond du trou, le finaliste sortant a subi une véritable déconvenue sur tous les plans. Sa sortie profite pleinement à Roger Federer avec qui les retrouvailles étaient attendues pour les demies. Malheureux en 2017 lors du match du titre face à Roger Federer - où une ampoule au pied gauche l'avait privé de l'intégralité de ses moyens - Cilic devra surtout remettre à l'année prochaine son opération reconquête au All England Lawn Tennis and Croquet Club.

Titré au Queen’s au terme d’une semaine pleine tant techniquement que physiquement – avec des succès contre Fernando Verdasco, Gilles Müller, Sam Querrey, Nick Kyrgios, Novak Djokovic – Cilic semblait disposer d’une marge de manœuvre assez conséquente dans ce qui est devenu l’un de ses jardins favoris. Présent au stade des quarts de finale sans discontinuité depuis quatre éditions, la tête de série n.3 avait raréfié ses disparitions subites en Grand Chelem depuis Wimbledon 2014 (6 sorties avant les huitièmes en 16 participations).

Cette défaite de Cilic est surtout un exemple frappant de l’impact sidérant de la météo sur le comportement d’un joueur de tennis. Stoppé à trois reprises par la pluie, ce duel entre Cilic et Pella a proposé quatre scénarios différents : le premier avec un Cilic au-dessus du soleil, le deuxième avec un bon Cilic après la première coupure pluie, le troisième avec un Cilic hésitant face à un Pella enfin réglé et le dernier avec un Cilic en mode déréglé contre un Pella en chaleur.

"Je n'ai pas eu de chance avec la pluie", a regretté le finaliste du dernier Open d'Australie. "J'étais moins précis, j'ai raté des balles faciles et je lui ai donné une chance de revenir", a expliqué le lauréat de l'US Open 2014. "La pluie m'a beaucoup aidé", a avoué de son côté Pella.

Le facteur météo a affecté Cilic mais surtout relancé Guido Pella. Inexistant pendant deux manches et demie, l'Argentin, absolument pas à l'aise sur gazon, a la tête d'un miraculé. "Il jouait tellement bien mercredi et frappait la balle si fort que je ne pouvais absolument rien faire", a reconnu le joueur de Bahia Banca. "J'ai joué différemment aujourd'hui. J'étais plus agressif et je l'ai mis dans une situation inconfortable. J'ai essayé de frapper la balle très fort et de lutter sur chaque balle. Je pense que c'est grâce à cet état d'esprit que j'ai gagné le match."

Le facteur vases communicants a battu son plein lors de cette rencontre au fort accent Wimbledon. "Après cette coupure pluie, je me suis senti plus en confiance, j'ai mieux servi et je me suis senti tellement calme jusqu'à la fin", a ajouté Pella. "J'ai réussi à boucler le match après trois ou quatre balles de match, donc je suis très content."