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WIMBLEDON - Federer, bientôt 40 ans, dans la légende des épopées d'un autre âge

Rémi Bourrières

Mis à jour 07/07/2021 à 15:22 GMT+2

A bientôt 40 ans, Roger Federer affole les compteurs de longévité à Wimbledon où il disputera ce mercredi, face à Hubert Hurkacz, son 18e quart de finale. Son épopée nous rappelle celle de quelques glorieux "anciens", dont les exploits réussis à un âge indu ont marqué l'histoire du tennis.

Roger Federer (Wimbledon 2021)

Crédit: Getty Images

Ken Rosewall, Open d'Australie 1972

En terme de longévité, cela reste la référence absolu des livres d'histoire puisque c'est à cette occasion que le légendaire Australien était devenu le joueur le plus âgé à remporter un titre du Grand Chelem. A 37 ans et deux mois, il avait battu en finale son compatriote Malcolm Anderson, lui-même pas vraiment de toute première fraîcheur (36 ans e neuf mois).
"Il n'y a aucune chance que mon record soit battu un jour", avait déclaré "Muscles" à l'époque. Un peu hâtivement, peut-être. Plus que trois victoires et Federer fera voler en éclats ce record ancestral, à tous points de vue.
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Ken Rosewall et Mal Anderson après leur finale en Australie, en janvier 1972.

Crédit: Getty Images

Ken Rosewall, Open d'Australie 1977

Pour ce record-là, en revanche, Rosewall peut dormir tranquille pendant au moins trois ans : en 1977, pour son avant-dernier Open d'Australie (26 ans après le premier !), il était devenu, à 42 ans et deux mois, le demi-finaliste le plus âgé en Grand Chelem dans l'ère Open, battu par l'Américain Roscoe Tanner.
Sans dénigrer cette performance, rappelons que l'Open d'Australie était quand même largement dévalué à l'époque. Ni Borg, ni Connors n'étaient présents, par exemple. Mais Rosewall s'était malgré tout bien arraché en battant notamment en cinq sets l'Américain Riessen. Pas mal, pour un vieux.
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Ken Rosewall

Crédit: Getty Images

Ken Rosewall, Wimbledon 1974

Promis, après, on arrête avec Ken Rosewall. Mais, probablement plus encore que ses épopées australiennes, on retient davantage encore son étonnant parcours de 1974 à Wimbledon où, à 39 ans et 224 jours, il était devenu le finaliste le plus âgé du tournoi, battu par le jeune Jimmy Connors.
Ce record tient toujours, d'autant que Rosewall avait aussi établi celui du plus ancien demi-finaliste. Mais il est désormais sous la menace de Federer qui, à 39 ans et 337 jours, l'a déjà partiellement effacé des tablettes en devenant le plus vieux quart de finaliste dans le Temple (ère Open).

Jimmy Connors, US Open 1991

Probablement l'épopée la plus légendaire réussie par un "vieux" dans un tournoi du Grand Chelem. A 39 ans et quelques jours, Jimmy Connors avait enflammé New York en signant des victoires de légende face à Patrick McEnroe, Aaron Krickstein ou encore Paul Haarhuis, avant de "mourir" littéralement face à Jim Courier en demies. Il était ainsi devenu le demi-finaliste le plus âgé de l'US Open depuis... Ken Rosewall, encore lui, en 1974 (Rosewall étant par ailleurs également le vainqueur le plus âgé de l'US Open, 35 ans et dix mois en 1970).
Personne n'a fait mieux depuis, dans aucun tournoi du Grand Chelem. Nul doute que Roger Federer doit avoir aussi cette référence dans un coin de sa tête.
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Jimmy Connors à l'US Open 1991, l'une des plus grandes épopées de l'histoire du tennis.

Crédit: Imago

Pancho Gonzales, Roland-Garros 1968

Hormis l'incontournable Ken Rosewall, un seul autre quadragénaire a atteint les demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem dans l'ère Open : le mythique Américain Pancho Gonzales, qui avait 40 ans et 29 jours lorsqu'il a atteint les demi-finales de la non moins mythique édition 1968 de Roland-Garros.
Et le pire, c'est qu'il l'avait fait à la bagarre en battant notamment, après deux gros marathons, le n°1 français Pierre Darmon au 3e tour, et le n°1 mondial du tennis "pré-Open" Roy Emerson en quarts. Ce bon vieux Pancho avait alors électrisé la foule parisienne qui, en plein mouvement de Mai 68, s'était déplacée en masse Porte d'Auteuil.

Andres Gimeno, Roland-Garros 1972

Si Roger Federer a remporté l'Open d'Australie 2018 à 36 ans et cinq mois, un autre homme (en plus de Rosewall) résiste encore aux assauts de longévité des autres membres du Big Three : l'Espagnol Andres Gimeno avait en effet 34 ans et dix mois lors de son succès à Roland-Garros en 1972, face au Français Patrick Proisy.
Ce record, son compatriote Rafael Nadal l'aurait battu s'il avait remporté Roland-Garros cette année. Mais on sait ce qu'il est advenu : défaite contre Djokovic, qui a finalement raflé la mise à 34 ans et 22 jours.
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Andres Gimeno lors de sa victoire à Roland-Garros en 1972.

Crédit: Getty Images

Major Ritchie, Wimbledon 1919

Pas grand-monde n'avait entendu parler de lui jusque-là, et pas grand-monde n'entendra parler de lui dans le futur. Alors, c'est l'occasion de glisser ici ce record détenu par Major Josiah Georges Ritchie, devenu en 1919 le quart de finaliste le plus âgé de l'histoire de Wimbledon, à 48 ans et huit mois.
Techniquement, Ritchie, finaliste dix ans plus tôt (à 38 ans, donc !), était même demi-finaliste mais à l'époque, Wimbledon se jouait selon le principe du Challenge Round, le vainqueur sortant étant directement qualifié pour la finale.
Pour espérer battre ce record, Federer devra donc jouer au moins jusqu'en 2030.
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