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WTA Cincinnati : Emma Raducanu, un retour de flamme aux faux airs de Flushing

Maxime Battistella

Mis à jour 18/08/2022 à 22:30 GMT+2

WTA CINCINNATI - Emma Raducanu a fait forte impression dans l'Ohio lors de ses deux premiers matches face à Serena Williams et Victoria Azarenka. En difficulté cette saison, la Britannique de 19 ans semble retrouver les sensations de son sacre ébouriffant à l'US Open 2021 où elle défendra son titre dans quelques semaines. Mais tout cela demande évidemment encore confirmation.

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Six minuscules jeux concédés et deux immenses championnes écartées sans ménagement. Face à Serena Williams (6-4, 6-0) puis Victoria Azarenka (6-0, 6-2), Emma Raducanu a impressionné dans ce début de WTA 1000 de Cincinnati. La jeune Britannique a développé ces derniers jours une qualité de tennis, et surtout une constance, qu'on ne lui avait plus vues depuis son sacre époustouflant à l'US Open. Et alors que le grand retour à Flushing Meadows - ainsi que la montagne de points à y défendre - se profile (29 août-11 septembre prochains), cela tombe plutôt bien pour la Britannique.
Tant et si bien que l'on peut se demander s'il s'agit vraiment d'un hasard. Les bonnes ondes de la tournée estivale et ses souvenirs extraordinaires lui ont peut-être permis de se relâcher, de même que son tableau épicé. "Ça n'a pas été facile, c'est sûr, ces derniers mois. Mais le fait d'affronter Serena ici à Cincinnati, je me suis dit que c'était presque comme si c'était écrit. Je n'aurai peut-être pas d'autres opportunités de partager le court avec elle (l'Américaine devrait prendre sa retraite à l'issue de l'US Open, NDLR). Je me suis dit que c'était un cadeau exceptionnel, qu'il fallait en profiter au maximum et que j'allais m'en souvenir toute ma carrière", a-t-elle expliqué à la télévision américaine.
Avec cet état d'esprit, Raducanu a retrouvé tout ce qui avait fait sa force lors de son sacre new-yorkais : une agressivité de tous les instants, un coup droit létal et des jambes de feu. Les chiffres ne disent pas autre chose : avec 14 coups gagnants pour une minuscule faute directe, elle a frôlé le match parfait contre Serena.
Contre Serena, c'était assez similaire à la finale de l'US Open
"C'est pas vrai ! Je n'avais pas vu cette stat' ! Pour être honnête, j'étais nerveuse du premier au dernier point de jouer contre Serena, même si ça n'en donnait peut-être pas l'impression. Quand vous jouez contre une telle championne, vous n'êtes jamais tranquille, vous savez qu'elle peut vous déborder d'un moment à l'autre. Par exemple, dans le premier set, je menais 4-1, j'ai été breakée et le public s'est mis à la pousser. C'était assez similaire à la finale de l'US Open l'an dernier d'une certaine manière. Quand j'ai dû servir pour le match, je me suis sentie un peu comme lors du dernier jeu de la finale à Flushing l'an dernier. J'avais eu un dernier jeu très dur, presque dramatique avec un temps mort (parce qu'elle saignait, NDLR)", s'est-elle encore rappelée chez nos confrères de Tennis Channel.
D'une certaine manière, Raducanu a donc retrouvé pendant ce match, du moins de son point de vue, le statut d'outsider qui lui avait tant réussi lors de l'été 2021. Face à Victoria Azarenka, double championne en Grand Chelem, le défi était également relevé, même si l'affiche scintillait moins. Et la théorie du "one shot" a été évacuée en deux coups de cuillère à pot. Ou plus précisément 62 minutes. Azarenka a même bien failli repartir à bicyclette pour la première fois de sa carrière. Mais elle a su quelque peu arrêter l'hémorragie à 6-0, 4-0.
Entre la fin de son match contre Serena et celui-ci, la pépite britannique a donc marqué 17 jeux consécutifs. Voilà qui n'est pas sans rappeler la tornade de Flushing. "Contre de telles championnes - Serena a probablement le meilleur service du jeu et Vika l'un des meilleurs retours -, il faut juste se concentrer sur ce qu'on peut contrôler. On ne peut pas penser à qui est de l'autre côté si on veut avoir une chance, on doit juste jouer la balle. J'ai perdu beaucoup de matches parce que j'étais trop tendue cette année. Et j'essaie juste de jouer librement à nouveau et de voir ce qui se passe", a encore expliqué Raducanu en conférence de presse.

Tursunov, enfin le bon coach ?

Est-ce son appétence pour les grandes occasions, caractéristique des grandes championnes, qui lui a permis de retrouver ce relâchement ? Probablement. A moins que le début de sa nouvelle collaboration (depuis fin juillet) avec Dmitry Tursunov ne porte déjà ses fruits. Le Russe, qui a déjà mené Aryna Sabalenka, puis Anett Kontaveit jusqu'au Top 5, a de solides références. Après avoir accompagné Raducanu à Washington où elle a atteint les quarts de finale, il est à nouveau avec elle dans l'Ohio.
Alors qu'il avait déclaré voici quelques mois qu'il aurait peur d'être viré très vite s'il était approché par le clan Raducanu, Tursunov a décidé de tenter sa chance. Après Nigel Sears, Andrew Richardson et Torben Beltz, Raducanu en est donc à son quatrième coach en un peu plus d'un an, et ce alors qu'elle était conseillée par divers entraîneurs de la Fédération anglaise depuis le mois d'avril. Outre-Manche, les critiques n'ont d'ailleurs pas tardé quant à son choix, en raison de la nationalité du dernier élu. Mais elle n'en a cure et ne se projette de toute façon pas vraiment.
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Emma Raducanu lors du tournoi de Cincinnati.

Crédit: Getty Images

"Il est là, nous continuons l'essai. Nous devons juste voir comment nous travaillons ensemble, comment nous nous complétons. C'est tout. C'est trop tôt pour savoir." Retrouver le plaisir du travail bien fait et rester dans le moment présent, voilà peut-être la recette des succès futurs.
En battant sèchement Azarenka, elle a d'ailleurs enregistré sa première victoire sur une Top 30 depuis… l'US Open 2021. Mais gare à l'emballement. La native de Toronto n'a toujours pas réussi à gagner plus de deux matches consécutifs cette saison. Son huitième de finale face à Jessica Pegula, numéro 8 mondiale, dans la nuit de jeudi à vendredi, ressemble à un test majeur. Si elle le passe, elle pourrait aborder la suite du tournoi et son retour à New York avec une confiance des plus prometteuses. Histoire de refaire des étincelles.
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