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WTA Finals - Masters - Caroline Garcia a tout pour aller plus haut

Laurent Vergne

Mis à jour 08/11/2022 à 11:13 GMT+1

WTA FINALS - En dominant la nuit dernière Aryna Sabalenka en finale (7-6, 6-4), Caroline Garcia a rejoint Amélie Mauresmo au palmarès du Masters. Le plus grand titre d'une carrière désormais remise sur les rails après des années de doute. A nouveau N°4 mondiale, la Lyonnaise, épanouie comme jamais elle ne l'avait été, s'exprime enfin en toute liberté. A 29 ans, elle peut aller plus haut.

Caroline Garcia rayonnante après son sacre au Masters.

Crédit: Imago

Moins de cinq mois. C'est ce qu'il a fallu à Caroline Garcia pour sortir de la torpeur dans laquelle sa carrière végétait. A la sortie du printemps, elle n'incarnait plus grand-chose. Le 20 juin, la Française pointait à la 75e place au classement WTA. Elle n'avait plus remporté le moindre tournoi depuis trois ans. Plus mis les pieds dans le Top 50 depuis quinze mois et dans le Top 10 depuis près de quatre ans.
Elle n'était que doute. Aujourd'hui, elle n'est que joie. Au terme d'une seconde moitié de saison faramineuse, ponctuée de quatre titres, dont le plus grand cette nuit au Masters, et de sa première demi-finale de Grand Chelem, elle n'a pas seulement retrouvé une place qui n'aurait jamais dû cesser d'être la sienne. Elle s'est aussi réinventé un avenir.
Au-delà des résultats, pour le moins probants, ce qui frappe, c'est à quel point Caroline Garcia paraît épanouie sur le court. Chris Evert, la légende du tennis féminin, soulignait cet aspect déterminant ce week-end à Fort Worth. "Cette saison, je vois un sourire sur son visage, relève l'Américaine. Je la vois détruire la balle, jouer devant sa ligne de fond, prendre sa chance en toute liberté, avec constance, et elle sert bien. J'adore la regarder. C'est très structuré, elle a un super timing. J'aime énormément son jeu."
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Caroline Garcia et Chris Evert.

Crédit: Imago

Moi aussi, j'ai été une de ces petites filles
Tout ce qu'énonce ici la championne aux 18 titres du Grand Chelem est vrai. Caroline Garcia s'exprime enfin telle qu'on rêvait de la voir depuis douze ans lorsque, à 17 ans, elle avait bousculé Maria Sharapova sur le court Philippe-Chatrier à Roland-Garros, au point d'inciter Andy Murray à clamer que nous venions de voir "la future numéro un mondiale".
Le chemin a été chaotique et c'est peu de le dire. Caroline Garcia a été plus souvent frustrante qu'éclatante, même s'il y avait eu cette superbe période de quelques mois qui lui avait permis, début 2018, d'atteindre la 4e place mondiale. Comme aujourd'hui.
Mais la comparaison s'arrête là. Tout semble désormais plus structuré qu'euphorique dans son expression. Plus maîtrisé, sur le court comme en dehors. On peut se tromper mais elle semble en mesure de faire de cette période non une nouvelle parenthèse enchantée mais plutôt le début de quelque chose de durable. Bien dans son tennis, bien dans sa tête. Elle assume et s'assume, y compris dans le statut qui est désormais le sien au sein du tennis mondial et du tennis tricolore. Cela s'impose comme une évidence lorsqu'elle en parle :
"On a eu la chance d'avoir d'immenses championnes par le passé, alors je suis vraiment fière d'en faire partie. Après, ce n'est pas la motivation principale, même si c'est dans un petit coin de ta tête. Mais quand on voit des petites filles qui arrivent la main tremblotante pour te faire signer une photo ou une balle, forcément, ça représente beaucoup. Parce que moi aussi, j'ai été une de ces petites filles. Et pouvoir être de l'autre côté, simplement partager un moment avec elles, en sachant tout ce que ça leur apporte, alors que pour toi, c'est si peu de chose à faire... C'est beaucoup d'émotions."
Cette formidable résurrection, que personne n'a vu venir, en tout cas dans cette ampleur, n'efface peut-être pas le temps perdu, mais à 29 ans, Caroline Garcia s'est aussi réinventée un avenir. Nous l'évoquions ici-même lors du dernier US Open, pourquoi ne pas envisager une trajectoire à la Stan Wawrinka, qui avait changé de dimension sensiblement au même âge ?

Bientôt dauphine de Swiatek ?

Il n'y a en tout cas aucune raison de ne pas croire qu'elle puisse s'ancrer durablement sur les hauteurs sur lesquelles elle vient de s'installer, même si la question de son staff va se poser. Son entraîneur Bertrand Perret, au cœur de sa reconstruction depuis un an, a mis un terme à leur collaboration juste avant le Masters. Un coup dur, mais la façon dont elle a géré la chose au Texas est aussi de nature à rassurer. "Forcément, la préparation n'était pas idéale, il a fallu accepter cette situation. Mais on est aussi parti du principe que je savais toujours jouer au tennis et que mon jeu était toujours là", a-t-elle souri.
Que peut-elle viser à court et moyen terme ? Après avoir remporté son premier WTA 1000 puis le Masters, il n'y a guère au-dessus de cela qu'un titre en Grand Chelem. Elle s'est en doucement approchée à l'US Open. "Ça a toujours été un de mes objectifs de remporter un Grand Chelem, disons que c'est plus concret maintenant", avoue la Rhodanienne.
Sauf catastrophe, elle devrait aussi continuer à grimper dans la hiérarchie. Sa 4e place au classement WTA ne devrait pas marquer la fin de son ascension. Jusqu'au mois de mai prochain, elle n'aura que 300 points environ à remettre sur le tapis. La N°2 mondiale, Ons Jabeur, n'est que 700 points devant elle. Imaginer Caroline Garcia en dauphine d'Iga Swiatek quelque part au premier semestre 2023 est donc loin de relever de l'utopie.
Elle a toutes les cartes en mains désormais. Physiquement au top, tennistiquement dévastatrice, plus forte mentalement qu'elle ne l'a jamais été, la Lyonnaise a tout pour surfer sur sa vague. Surtout, qu'elle conserve cette joie de vivre et de jouer. Le reste suivra. Comme depuis cinq mois.
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Caroline Garcia, chapeau !

Crédit: Imago

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