WTA 250 Hambourg - Finale - Déjà lauréate d'un tournoi, Loïs Boisson n'est définitivement pas un feu de paille
Loïs Boisson a confirmé cette semaine à Hambourg que Roland-Garros n’était pas un accident. La Française a remporté le troisième tournoi du circuit principal sur lequel elle se présentait. Ce dimanche, elle a encore franchi un palier et son ascension prend une tournure assez improbable. Sur terre battue, elle est devenue une terreur. Reste à savoir ce qu’elle pourra faire sur dur.
Boisson, un premier titre à Hambourg : les temps forts de sa victoire en finale
Video credit: Eurosport
Pour un baptême du feu, Loïs Boisson a eu droit à la totale. Un trophée, un bateau miniature avec une croisière en cadeau, une autre embarcation mais en bouteille celle-ci, un bouquet, une bouteille de champagne et autant de photos avec chaque sponsor qui se pressait pour lui remettre un souvenir de son aventure à Hambourg. La cérémonie fut interminable mais c’est comme si la Française avait fait ça toute sa vie. Pourtant, ce dimanche, Boisson a remporté le tout premier tournoi WTA de sa carrière, il faut dire qu’elle n’en avait disputé que deux jusqu’ici.
Quarante-cinq jours après sa demi-finale à Roland-Garros, la Française a prouvé que son éclat parisien avait déjà un lendemain et c’est là, sans doute, le plus grand enseignement de sa semaine allemande. Non, elle n’était pas en surchauffe Porte d’Auteuil et il faudra bien désormais compter sur elle, au moins sur terre battue, en attendant la suite, où son retour décalage coup droit désosse ses adversaires.
Son titre montre qu’elle a déjà digéré un exploit pour lequel elle n’était a priori pas programmée et met en pratique ce qu’elle répète depuis que le monde s’intéresse à elle : son objectif est toujours le tour d’après, elle ne se contentera jamais d’une victoire aussi prestigieuse soit-elle. Boisson a un sacré carafon et de grandes ambitions et la semaine qui vient de s’écouler ressemble à une mise en garde.
Boisson, un work in progress
Bien sûr, elle n’a battu ni Coco Gauff, ni Aryna Sabalenka, ni Iga Swiatek à Hambourg, elle a aussi connu quelques trous d’air comme en finale où son début de match fut chaotique. Sans coach et sans son meilleur tennis, Boisson a fait régner son coup droit massue et son physique pour venir à bout de chacune de ses adversaires, ce qui donne une idée assez précise de sa marge sur la surface. En face d'elle, des filles, classées entre la 39e et la 168e place, qui la devançaient toutes il y a deux mois encore au classement quand Boisson n’était que 361e mondiale et une illustre inconnue sur le grand circuit.
Aujourd’hui, elle fait mieux que les regarder dans le blanc des yeux puisqu’elle n’a perdu qu’un set lors du tournoi. En une demi-finale à Roland et un titre à Hambourg, Boisson est devenue, en un claquement de doigts et alors que personne ne l’avait vu venir, un très gros danger sur terre. Reste à savoir comment elle va gérer le dur extérieur, une surface sur laquelle elle n’a plus joué depuis trois ans.
Intégrée au tableau principal de l’US Open, elle va de découverte en découverte et si son ascension est fulgurante, projeter des ambitions précises et concrètes sur elle reste un exercice périlleux. Boisson a ouvert son palmarès, bravo à elle, mais où se situe aujourd’hui son vrai niveau ? Quelles sont ses limites ? Personne ne le sait tant la jeune fille de 22 ans semble être, dans son jeu notamment, un work in progress. Capable de remporter un tournoi une semaine après une sortie sans gloire au 2e tour sur la terre battue de Bastad face à Darja Semeņistaja, 121e joueuse mondiale.
Atteindre un tel niveau aussi vite, c’est impressionnant
"Tu as des coups formidables et atteindre un tel niveau aussi vite, c’est impressionnant", a reconnu la pauvre Anna Bondar, en larmes au moment de recevoir le trophée de la vaincue et impuissante, elle comme les autres, face à la puissance de la nouvelle sensation du circuit. Avare en mots et en émotions, la Dijonnaise n’en a pas dit plus. Elle a simplement laissé échapper des sourires, ce qui reste une denrée rare pour une fille au visage dur et fermé durant ses matches, et des remerciements en forme d’excuses : "C’est la première fois pour moi pour ce genre de discours, soyez indulgents."
Indulgent, tout le monde ne l’a pas été lorsqu’elle n’a pas franchi le premier tour des qualifications de Wimbledon, battue par l’improbable Carson Branstine, 197e mondiale qui se hissera tout de même jusqu’au 2e tour à Londres. Certains lui ont même prédit un rapide retour dans le rang. Croire que Boisson battra toutes les filles chaque semaine est aussi stupide que de penser qu’elle n’était qu’un feu de paille à Roland-Garros. Aujourd’hui installée dans le top 50 (44e) et sans aucun point à défendre jusqu’à la fin de l’année, elle poursuit sa route avec une pancarte un peu plus grosse dans le dos et une confiance gigantesque. Souvent, ça change tout.
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