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Miami - Iga Swiatek - Naomi Osaka, la finale dont la WTA avait besoin

Laurent Vergne

Mis à jour 02/04/2022 à 18:51 GMT+2

WTA MIAMI – Instable de façon chronique sur ses hauteurs et désormais privée de sa principale tête d'affiche Ashleigh Barty, partie à la retraite, le tennis féminin s'offre une finale clinquante et alléchante à Miami. Iga Swiatek, qui deviendra numéro un mondiale ce lundi, affronte ce soir la revenante Naomi Osaka, dont le parcours floridien rappelle l'effarant potentiel.

Iga Swiatek vs Naomi Osaka

Crédit: Eurosport

L'après Ashleigh Barty a débuté à Miami. L'Australienne, incontestable numéro un mondiale, lauréate de deux trois derniers tournois du Grand Chelem, a provoqué une déflagration dans le milieu du tennis féminin en annonçant son départ à la retraite juste avant le début du tournoi floridien. Un coup dur pour la WTA, orpheline. Le temps dira dans quelles proportions Barty manquera au jeu, mais une chose est sûre, débuter cette nouvelle ère par une finale entre Iga Swiatek et Naomi Osaka, c'est exactement ce dont avait besoin le circuit féminin, qui ne pouvait rêver affiche plus affriolante.
La Polonaise s'est retrouvée dans une situation presque incongrue en Floride. L'éclipse de Barty lui a ouvert la voie de l'accès au trône du classement WTA. Il lui suffisait de franchir un tour pour prendre le pouvoir. Tout ceci aurait pu la perturber, d'autant que tout le monde ne lui parle plus que de la place de numéro un. Mais elle a remarquablement géré, faisant abstraction du contexte. "Bien sûr que c'est super de devenir numéro un, mais je ne voulais surtout pas changer mes habitudes ni mon attitude, a-t-elle rappelé. La priorité, c'est de faire le boulot à chaque match."
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L'oeil de DiP : "Iga Swiatek, une patronne en puissance"

On en a envie pour ce tennis féminin d'avoir plus de rivalités
La voir en finale est une très bonne nouvelle, de nature à affermir encore sa position. Déjà titrée à Doha puis Indian Wells, Swiatek peut signer un triplé inédit sur les trois premiers WTA 1000 de la saison. Elle est en pleine bourre, Iga. Elle n'a lâché que 22 jeux en cours de route jusqu'à la finale et reste sur une série de 18 sets gagnés consécutivement. Même si elle n'a plus remporté de Grand Chelem depuis son coup de tonnerre parisien à l'automne 2020, on a connu des leaders au classement WTA moins incontestables qu'elle.
"Depuis qu'elle a gagné Roland-Garros, elle n'a plus eu de grand coup d'éclat. On attendra un nouveau grand titre, dans les Grands Chelems, juge la consultante d'Eurosport, Justine Hénin. Mais elle est là, elle est présente, elle se loupe très rarement. Elle a tellement cette envie de bien faire que parfois elle se perd un peu dans cette énergie. Il y a l'expérience, la maturité qui vont rentrer en compte petit à petit. Elle a quelque chose au niveau de sa personnalité, c'est une fille qui a beaucoup de fraîcheur, donc on espère que ça sera une belle numéro un mondiale."
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Iga Swiatek assume son statut à Miami.

Crédit: Getty Images

Ce serait souhaitable et même, sans doute, indispensable. Mais pour l'ancienne championne belge, ce dont aura besoin le tennis féminin dans les prochains mois et prochaines années, ce n'est pas seulement d'une, mais de plusieurs Iga Swiatek :
"On en a envie pour ce tennis féminin d'avoir plus de rivalités, plus de constance. En termes de popularité, je ne suis pas sûre que le grand public connaisse vraiment bien une Paula Badosa par exemple. Des rivalités, des titres, c'est ce qu'on a envie de voir pour redonner du peps au tennis féminin. Voir tout le temps gagner les mêmes ça peut poser un problème, mais voir tout le temps gagner des joueuses différentes, c'est aussi un problème. On a besoin de pouvoir s'identifier. Et puis des vraies rivalités, des matchs, dont on pourra parler."

Osaka, le retour ?

Dans cette optique, revoir Naomi Osaka en finale d'un gros tournoi est une bonne nouvelle. La Japonaise avait tout pour devenir une des grandes figures de la décennie. Quatre titres du Grand Chelem à 23 ans et une vraie personnalité. Depuis un an et demi, chacun connaît les déboires qui ont été ceux de la Japonaise. A Indian Wells, elle était encore apparue très fragile émotionnellement. A l'issue du tournoi, elle a confié avoir consulté pour la première fois une psychologue. "J'ai franchi le pas, parce que, honnêtement, ma sœur était très inquiète pour moi. Ma psychologue m'a donné des stratégies et je me rends compte de leur utilité", a-t-elle expliqué.
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Naomi Osaka

Crédit: Getty Images

Il est encore trop tôt pour savoir si Osaka pourra retrouver une stabilité émotionnelle de nature à lui permettre de s'épanouir dans sa vie de jeune femme, ce qui est de loin le plus important, en plus de constituer un préalable indispensable à son expression dans son métier. Cette finale à Miami est en tout cas la première pour l'ex-numéro un mondiale retombée au 77e rang depuis celle gagnée à l'Open d'Australie il y quatorze mois.
Encore jeunes, voire très jeunes (24 ans pour Osaka, pas encore 21 pour Swiatek), elles ont les moyens de nouer une rivalité qui ferait du bien au tennis féminin autant qu'à elles-mêmes. Tout ceci est encore fragile et incertain, surtout sur ce circuit WTA qui a fait de l'instabilité, voire l'illisibilité, son credo depuis quelques années. Notamment en ce qui concerne Naomi Osaka. Mais si les questions restent légitimes, samedi, il est juste temps de profiter. Pour Miami, il était difficile de rêver meilleure affiche.
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