WTA Miami : L'heure de Sorana Cirstea a enfin (re)sonné

Maxime Battistella

Mis à jour 31/03/2023 à 19:31 GMT+2

WTA MIAMI – A presque 33 ans, Sorana Cirstea va jouer une demi-finale de WTA 1000 pour la première fois depuis près de dix ans. Joueuse de coups avant tout et "seulement" 74e mondiale, la Roumaine est la grande sensation de la tournée nord-américaine après son quart à Indian Wells. Mais elle prouve surtout qu'il n'est jamais trop tard pour se donner toutes les chances de réussir.

Sorana Cîrstea

Crédit: Getty Images

Si la permanence dans l'excellence d'Iga Swiatek, Aryna Sabalenka et Elena Rybakina promet de beaux jours au tennis féminin, les histoires de persévérances ont aussi de quoi inspirer les générations futures. Après Tatjana Maria à Wimbledon et Magda Linette à l'Open d'Australie, Sorana Cirstea est la dernière preuve que la trentaine peut être rayonnante sur le circuit WTA. Déjà quart-de-finaliste surprise à Indian Wells, elle a donc confirmé à Miami où elle a même fait d'ores et déjà mieux puisqu'une demi-finale de WTA 1000 l'attend à quelques jours de ses 33 printemps.
Une chose est certaine : l'actuelle 74e mondiale n'aura pas volé sa place dans le dernier carré, elle qui a sorti pour la première fois de sa carrière deux joueuses du Top 5 dans le même tournoi, Caroline Garcia et Aryna Sabalenka. Sa performance majuscule contre la numéro 2 mondiale – qui n'avait perdu que deux fois cette saison en 22 matches – constitue d'ailleurs sa plus belle victoire. Et pourtant, si elle a affiché un sourire radieux et a longtemps semblé fixer l'horizon, ce n'était pas d'incrédulité.
J'ai toujours été dangereuse, mais avec des hauts et des bas
"Avant ce match, je croyais en mes chances, a-t-elle confié au micro de nos confrères de Tennis Channel. Et je pense que, peu importe l'adversaire, vous devez croire que vous pouvez gagner sinon ça ne sert à rien de se présenter sur le court. Donc je savais que j'avais le jeu pour gagner, mais en même temps quand Aryna est dans un bon jour, elle peut vous balayer sans ménagement. A la fin, j'étais plus soulagée que surprise, parce que j'attendais ce résultat depuis un moment et il est arrivé finalement."
Vous l'aurez compris, Sorana Cirstea ne manque pas de confiance en elle. Et pour cause, ce n'est pas la première fois qu'elle se retrouve dans le dernier carré d'un WTA 1000 : elle y était déjà parvenue à Toronto en… 2013. Il y a près d'une décennie donc. A l'époque, elle avait même poussé l'aventure jusqu'en finale, battant Na Li (alors numéro 5 mondiale et déjà sacrée à Roland-Garros) en demie avant de tomber sur un os en la personne de Serena Williams.
"J'ai toujours eu le jeu pour pouvoir réussir. J'ai toujours été une joueuse agressive et dangereuse, mais avec des hauts et des bas. Et contre les meilleures, ce n'est pas permis. Il faut être très solide du début à la fin, très concentrée. Vous ne pouvez pas sortir de la partie ne serait-ce que pendant un jeu, car ça peut vous coûter la victoire. J'ai trouvé de la tranquillité, de la sérénité, et bien sûr les résultats me donnent confiance. Je suis plus calme d'apparence, mais je me bats autant que possible", a-t-elle encore estimé.

Johannsson, nouveau coach et pièce-clé du puzzle

Cirstea compte à ce jour 14 saisons terminées dans le Top 100, dont 7 dans le Top 50 (21e mondiale à son top après sa finale à Toronto). Elle a connu les quarts de finale d'un Grand Chelem à Roland-Garros en 2009 (à seulement 19 ans) et deux autres huitièmes à l'Open d'Australie en 2017 et l'an passé. La Roumaine ne sort donc pas de nulle part. Mais comment expliquer cette embellie si marquante et si tardive ?
"Je suis extatique mais pas seulement en raison du résultat, plus par rapport au travail que j'ai effectué récemment. J'ai vraiment travaillé dur depuis octobre et le début de ma collaboration avec Thomas Johannsson, que ce soit sur le court ou en dehors. J'ai dû attendre que ça paie parce qu'en Australie et dans le Moyen-Orient, les résultats ne venaient pas. Donc vous commencez à douter, forcément. Mais désormais, je suis apaisée parce que je constate que ce que nous avons mis en place marche", a-t-elle encore insisté.
Le Suédois, vainqueur de l'Open d'Australie en 2002 à la surprise générale, n'était pas le joueur le plus talentueux de sa génération et il ne possédait pas non plus d'arme létale dans son attirail. Mais sa science tactique avait peu d'équivalent sur le circuit et c'est un atout considérable à transmettre quand on devient entraîneur. Cirstea en tire d'ailleurs profit avec un plaisir non dissimulé.
Désormais, j'ai aussi un plan B au cas où le premier ne fonctionne pas
"Il est super pour lire le jeu. Il essaie en quelque sorte d'élever mon QI tennis, c'est-à-dire de faire attention à ma position sur le court, à celle de mon adversaire, essayer de choisir mieux mes coups. Il me fait jouer un tennis agressif toujours, mais plus varié avec des approches en slice de temps en temps, ou quelques balles en cloche de temps en temps. Il essaie de faire de moi une joueuse plus complète, en somme", a-t-elle détaillé à Tennis Channel.
Avant de préciser : "J'étais une joueuse dangereuse avant, mais j'avais un plan A et c'était tout. Désormais, j'ai aussi un plan B au cas où le premier ne fonctionne pas et que les sensations sont moins bonnes. Donc il y a eu beaucoup d'améliorations dans mon tennis dernièrement et j'en suis très heureuse."
De ce point de vue, le contraste avec Caroline Garcia fut saisissant lors de ces deux victoires contre la Française en Californie et en Floride. Ses nouveaux atouts lui ont aussi permis d'endiguer le début de révolte d'Aryna Sabalenka (9 fautes directes seulement). Tout vient à point à qui sait attendre pourrait être la nouvelle devise de Sorana Cirstea. Et si 2023 était la saison de la maturité pour la Roumaine ?
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