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WTA Stuttgart : L'ocre lui va si bien, mais Iga Swiatek reprendra-t-elle la main ?

Maxime Battistella

Mis à jour 20/04/2023 à 12:22 GMT+2

WTA STUTTGART – Supplantée par Aryna Sabalenka et Elena Rybakina sur dur en ce début de saison mais toujours numéro 1 mondiale, Iga Swiatek débute jeudi son printemps sur terre battue à Stuttgart. Déjà sacrée deux fois à Roland-Garros, la Polonaise dispose d'une marge sur la surface de nature à lui permettre de dominer à nouveau. Mais elle est peut-être moins sûre de sa force.

"Swiatek doit taper du poing sur la table, ça tombe bien la terre battue c’est sa surface"

Un mois pour recharger les batteries et c'est reparti ! Iga Swiatek est de retour cette semaine à Stuttgart où elle est tenante du titre, et pour la première fois sur ocre en 2023. Une perspective qui l'enchante, comme elle l'a partagé ces derniers jours sur les réseaux sociaux, et on la comprend : la Polonaise a glané 5 de ses 12 titres sur la brique pilée dont surtout deux en Grand Chelem à Roland-Garros en 2020 et 2022. Et lors de ces deux triomphes parisiens, elle n'a abandonné qu'un minuscule set. C'est dire l'ampleur de sa domination et ses certitudes sur la surface.
Alors forcément, celle qui a fêté récemment son premier anniversaire en tant que numéro 1 mondiale est très attendue au tournant en Allemagne. L'y retrouver est d'ailleurs une très bonne nouvelle, le signe que sa blessure aux côtes (contractée à force de tousser à cause d'une infection) est derrière elle. Après sa défaite sèche contre Elena Rybakina (6-2, 6-2) en demi-finale d'Indian Wells, Swiatek avait ainsi décidé de faire l'impasse sur Miami et les qualifications de Billie Jean King Cup le week-end dernier pour revenir la mieux préparée physiquement.

Techniquement et physiquement au-dessus de la mêlée sur terre

"Elle a bien sûr beaucoup d'atouts sur terre battue, un jeu très lifté. Au service, elle kicke beaucoup pour faire jouer ses adversaires au-dessus de l'épaule, analyse Camille Pin, consultante sur Eurosport. Sa VMA (vitesse maximale aérobie, NDLR) est assez folle. On parle peu des capacités respiratoires, mais c'est fondamental dans le tennis. Au niveau cardio, elle est très forte. Je ne connais pas ses tests de VO2 Max (consommation maximale d'oxygène), mais elle peut jouer à une intensité très haute pendant très longtemps. Face à des adversaires agressives, il faut les amener dans des filières plus longues avec intensité sur terre et il faut pouvoir tenir l'effort au niveau du cœur. Sans oublier évidemment sa maîtrise de la glissade sur terre."
Si elle a pu s'entraîner dans de bonnes conditions, il n'y a donc aucune raison de penser que Swiatek ne repartira pas pied au plancher. D'autant que ces deux grandes rivales du début d'année, Aryna Sabalenka et Elena Rybakina, n'ont pas du tout les mêmes références sur ocre. La Biélorusse n'a ainsi jamais atteint ne serait-ce que la seconde semaine à Roland-Garros, alors qu'elle compte au moins des demi-finales à son actif dans les trois autres Majeurs. Quant à la Kazakhstanaise, elle n'y est parvenue qu'une fois en quatre tentatives, s'arrêtant en quarts en 2021.

Distancée à la Race et moins en confiance qu'en 2022

Mais incontestablement, le premier trimestre leur a été plus que favorable. A la Race (classement depuis le 1er janvier), Sabalenka et Rybakina ont respectivement 1715 et 1401 points d'avance sur la Polonaise. Sur dur, elles lui ont incontestablement volé la vedette et abordent cette transition sur terre dans de bien meilleures conditions sur le plan mental. Car pour Swiatek, la comparaison avec l'an dernier est brutale.
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Swiatek, Sabalenka, Rybakina : Un Big 3 au féminin ?

A la même époque, elle était à mi-chemin de sa fantastique série de victoires : 19 (sur 37) avec 22 sets gagnés consécutivement (dont sept 6-0). Elle surfait alors sur une vague de confiance assimilable à celle de Daniil Medvedev en février-mars de cette année. Sans élan cette fois, la Polonaise a trois titres et non des moindres (Stuttgart, Rome et Roland-Garros) à défendre, même si elle pourrait s'aligner à Madrid contrairement à l'an dernier.
"Elle a aussi tous ces points à défendre. Et comme elle n'a pas assez performé en début d'année, jusqu'à Roland, c'est monstrueux. Dans sa tête, ça doit quand même un peu gamberger, confirme Camille Pin. D'autant que sur ce plan par exemple, Rybakina est d'une sérénité assez hors normes. On peut se dire même qu'elle a très peu d'émotions, c'est assez étonnant. Beaucoup de joueuses sont super à fleur de peau, et elle joue très bien de cet aspect mental-là. En plus, elle sert très bien et a donc moins besoin de batailler. Quand Swiatek a gagné Roland pour la première fois en marchant sur tout le monde, on s'est dit aussi que c'était un phénomène de ce point de vue. Mais en fait, elle est quand même toujours dans l'émotion."

Rybakina à l'affût, Jabeur sur le retour : une concurrence plus diffuse

Titrée sur terre battue à Bucarest en 2019, finaliste à Strasbourg l'année suivante, Rybakina, qui vient d'ailleurs de qualifier son pays en Billie Jean King Cup contre la Pologne (privée de Swiatek), a tout de même des repères sur la surface. Avec ses appuis bien ancrés au sol, elle pourrait constituer le principal danger pour la Polonaise contre laquelle elle a actuellement un ascendant psychologique. L'an passé, Sabalenka avait, elle, connu de sévères revers face à la numéro 1 mondiale en finale à Stuttgart et en demie à Rome.
Reste que sur ocre, la concurrence devrait aussi être plus diffuse, à l'image d'une Ons Jabeur qui semble retrouver la forme dans la foulée de son titre à Charleston. Cette semaine, sur la terre battue indoor allemande, 9 des 10 premières joueuses mondiales seront ainsi au rendez-vous. Une bonne occasion pour Swiatek de se jauger, et ce dès son entrée en lice contre la jeune et prometteuse Chinoise Qinwen Zheng (25e mondiale), celle-là même qui avait été la seule à lui ravir un set à Roland l'an passé.
"Jouer Swiatek sur un grand court, c'est parfait, j'aime les défis. La première fois que je l'ai affrontée, elle était numéro 1 mondiale et je sortais de nulle part. Je pense que j'ai désormais un petit peu plus d'expérience. Je veux montrer mon meilleur visage. Vous savez, en tennis, on ne sait jamais ce qui va arriver. C'est la beauté de ce sport", a d'ailleurs annoncé Zheng. A la numéro 1 mondiale désormais de montrer qui est la patronne sur terre.
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