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Monnet amateur d'extrêmes

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 31/10/2010 à 13:51 GMT+1

Amateur de défis, Philippe Monnet (La boîte à pizza) s'est décidé tardivement pour faire la Route du Rhum. Avec le bateau qu'il voulait depuis trois ans et un budget bouclé dans l'effervescence.

2010 Route du Rhum La boite a pizza Monnet

Crédit: AFP

Motivations
"J'ai racheté l'ancien bateau d'Ellen MacArthur au mois de mai pour un programme de quatre ans, à partir de 2011, dont le premier défi sera inédit : faire un tour du monde contre les vents et courants dominants, en solitaire, en multicoque. Un truc dans la suite de ce que je fais depuis 20 vingt : extrême ! Comme la Route du rhum est ouverte aux grands bateaux, je me suis retrouvé avec l'un des six récents entrants dans la classe des géants. La Route du rhum est la plus belle des transats, je me suis retrouvé avec un temps de préparation très court mais un bateau prêt… Du coup, j'ai fait le forcing pour trouver un budget. On pend des risques en mer, et il faut aussi en prendre à terre."
Budget de dernière minute
"La voile est un sport très coorganisé : les courses se font, se défont, il n'y a pas de circuit... Si d'un côté c'est déstabilisant, d'un autre il y a des coups à faire, car on n'est pas en F1 ou dans le football. Et puis, en période de crise, il faut le faire intelligemment : arriver avec son bateau en parfait état, navigable, exploitable en deux jours. Pour les gens de La boîte à pizza, c'était extraordinaire. Si vous partez sur une construction, ça coûté dix fois plus cher (soit 10 à 12 M€), avec un an de construction et six mois d'entraînement, de mise au point. Là, le produit était fini, prêt à vendre."
Une édition du passé, un concurrent marquant
"1978 et la victoire de Mike Birch : ce fut la concrétisation de la rapidité supérieure du multicoque sur le monocoque, à un moment où aucun multicoque n'avait encore gagné de grandes courses. Et puis 1990 : une femme - Florence Arthaud - qui gagne devant les hommes sur l'un des bateaux le plus durs de la planète."
Le bateau
"Il me fallait un bateau pas trop grand, pas trop petit et il n'y en avait qu'un, celui d'Ellen MacArthur. Il y a trois ans, j'avais essayé de l'acheter mais il avait finalement été vendu au sultanat d'Oman, où l'équipe d'Ellen avait débloqué un programme. Puis, en février dernier, elle m'a indiqué que le bateau allait être vendu, dans un état absolument parfait. J'ai sauté sur l'occasion après avoir laissé tomber pendant deux ans car il n'y avait que six bateaux du genre, les autres étant trop grands. Je voulais partir avec celui-là. Finalement, je l'ai eu.
Je ne l'avais pas vu autrement que tourner autour du monde mais je connaissais son architecte, son principe d'approche et son chantier de construction. En termes de garanties, ça me suffisait. En plus, il n'a jamais eu de problème. Je suis arrivé un vendredi soir à Oman pour repartir pour Monaco le lendemain."
Numéro
"Le 69 a toujours été mon numéro de course, et c'est le seul qui se lit dans les deux sens."
Parcours, routage
"Question météo, je travaille depuis 20 ans avec Pierre Lanié. Il était parti en pré-retraite et je lui est passé un coup de fil jeudi, car il y a trois jours encore, j'avais juste bloqué le budget. Depuis, j'ai mis en branle l'informatique de bord, activé les abonnements, la météo afin de l'affiner un peu plus à terre. Mais bon, le routage n'est plus le terme approprié : c'est du conseil. Certains se sont fait guider par le bout du nez il y a 15 ans. Au niveau de la préparation physique, je n'ai pas celle de mes camarades mais j'ai fait 5000 milles pour ramener du sultanat d'Oman en juin-juillet, puis le convoyer il y a trois semaines. Je n'ai pas eu d'autre entraînement. Quand il faut aller au charbon, j'y vais. J'ai toujours marché comme ça. Je suis assez instinctif."
Quoi de spécial à bord... ou pas
"J'ai toujours mon diable, un tableau qui m'accompagne dans toutes mes traversées depuis 1985. Je ne suis ni superstitieux ni croyant ; c'est une espèce de provocation. Il est toujours là, bienveillant. Comme dit l'un des mes copains : le jour où je décède, je préfère aller au paradis pour le climat mais en enfer pour les fréquentations…"
Moments préférés
"La mer, c'est à la fois très dur et très beau. Alors, ce n'est pas un moment particulier mais un ensemble de combinaisons. On va au combat avant que la mer ne se radoucisse et nous offre la plus belle des choses. Ce n'est pas comme le coup de marteau qui fait du bien quand ça s'arrête, mais j'aime bien les extrêmes : la mer, la montagne, le désert…"
Un favori
"Je suis incapable d'en citer un ! J'ai un bateau moins rapide et je vais faire une course d'attente pour guetter celui qui va faire la faute. Que dire autrement ? Gitana va très vite mais va-t-il tenir dans le gros temps ? Et puis, Guichard, qui a été préféré à Lemonchois et à Peyron, va devoir montrer qu'il s'adapte bien au large. Groupama va se trouver coincé s'il n'y a pas trop de vent, et faudra voir comment Cammas va se démerder avec tout ce bastringue s'il y a du vent. C'est un sacré pari ! Les autres bateaux sont à la limite plus homogènes."
Le final rêvé, bord à bord
"Je les connais tous, à part Yann Guichard. Je n'ai pas d'excitation particulière, que ce soit contre ou avec un quelconque concurrent. Ce serait peut-être juste marrant que je me batte contre le nouveau bateau d'Oman, sans lequel je ne serai finalement pas là."
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