The Ocean Race 2025 - "Je vais continuer à tirer mon lait sur le bateau" : Le double défi de Rosalin Kuiper (Holcim-PRB)
Publié 07/08/2025 à 23:18 GMT+2
Seule femme skipper parmi l'ensemble de la flotte de The Ocean Race Europe 2025, Rosalin Kuiper (Holcim-PRB) ne compte pas laisser son rôle de mère de côté pendant cette course éprouvante. La Néerlandaise de 30 ans, qui a eu une fille en décembre dernier, va continuer à tirer son lait pour garder ce lien unique avec son enfant. Malgré les contraintes et certains sceptiques.
Rosalin Kuiper (Holcim-PRB) à l'entraînement avant The Ocean Race Europe 2025
Crédit: Getty Images
Pour elle, ce n'est pas une course comme les autres. C'est une histoire de statut déjà. Après avoir navigué sur toutes les étapes de The Ocean Race 2022-2023 avec Team Malizia, Rosalin Kuiper a été propulsée dans le rôle de skipper du projet Holcim-PRB. A 30 ans, la Néerlandaise sera la seule femme skipper parmi l'ensemble de la flotte de The Ocean Race Europe 2025. Et comme cela ne pouvait pas s'arrêter là pour cette jeune femme dynamique et toujours pleine d'énergie, elle va jongler avec son rôle de jeune mère en continuant de tirer son lait durant l'épreuve. "Pour moi, mon bébé est la priorité numéro 1", résume-t-elle.
Le 17 décembre dernier, Rosalin Kuiper a donné naissance à une petite fille, Feis. Et si The Ocean Race Europe s'annonce terriblement éprouvant pour les organismes - "Lors de l'édition 2021 de The Ocean Race Europe, j'ai trouvé ça plus intense et plus exigeant que The Ocean Race" glisse-t-elle -, elle ne compte pas arrêter d'alimenter son enfant avec son lait maternel. "Je vais continuer à tirer mon lait sur le bateau. J'en ai envie. Je pense que c'est important. A mes yeux, c'est le meilleur que je peux donner à mon bébé. Donc je suis motivée pour faire les deux et que ça fonctionne", nous a-t-elle confié en mai.
Ça me permet d'être tellement connecté avec ma fille
Le défi n'est pourtant pas évident. Alors que les marins seront lancés dans un sprint intense avec des étapes courtes (3 à 8 jours), les temps de repos seront très brefs. Mais elle veut tout faire pour garder ce lien unique avec sa fille. "Certains bien sûr disent que le sport n'est pas prêt pour cela. (…) Beaucoup pensent que c'est impossible ou se demandent comment on va faire. Mais je me dis : on verra et on essayera. Ça me permet d'être tellement connectée avec ma fille que ça ne me donne pas l'impression de la laisser", raconte la Hollandaise volante.
Si certains se montrent dubitatifs alors que sa famille va lui suivre sur chaque étape, Rosalin Kuiper possède la chance d'avoir tout de suite pu compter sur son équipe dans ce projet très personnel. "Sur la manche longue de neuf jours, je ne vais pas pouvoir stocker mon lait. Je ne sais pas si je vais y parvenir mais toute l'équipe est derrière moi. Le staff m'a dit : 'Rosie, on est vraiment fier de travailler dans une équipe qui va être la première à réaliser cela'", raconte-t-elle encore.
J'aime l'idée de pouvoir être un rôle-modèle
Face à ce double challenge, Rosalin Kuiper a cependant pensé à tout. Et elle a fait appel à des équipiers de luxe pour l'épauler, comme les deux Français, Nicolas Lunven et Franck Cammas ou encore Carolijn Brouwer, l'une des premières femmes à remporter The Ocean Race (en 2017-2018). Car elle n'exclut rien. "On va voir étape par étape comment ça se passe. Et comment je me sens, avec ma famille et ma fille. Et si je vois que la balance n'est pas là, je vais faire un pas en arrière. L'équipe est tellement forte. J'ai pris les meilleurs marins, donc je sais qu'ils vont réussir à fonctionner même sans moi", reconnait-elle.
Si tout a été pensé pour permettre de gérer cela au mieux, l'intrépide néerlandaise se nourrit aussi de ce défi pour avancer. Avec une envie : faire progresser les mentalités. "Ce que j'essaye de faire, c'est de laisser des portes ouvertes pour les femmes de ma génération et des générations à venir. C'est une grande ambition. J'aime l'idée de pouvoir être un rôle-modèle. Quand les choses sont tabous, j'aime ouvrir le sujet et discuter de cela ouvertement. J'aime l'idée de guider par l'exemple". Et toujours aussi déterminée, elle ne compte cependant pas être juste pour cela. Son but est clair pour cette Ocean Race Europe : "Nous voulons gagner cette course. Notre avons optimiser le bateau pour cela. Et c'est pour ça que nous avons aussi sélectionner l'équipe." Histoire de montrer aussi qu'impossible n'est pas dans son vocabulaire.
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