Le Brésil en reconquête

Vainqueurs en 2002 chez leur voisin argentin, les Brésiliens n'ont plus rien laissé échapper: Coupe du monde en 2003, jeux Olympiques en 2004 et les quatre Ligues mondiales disputées depuis. La sélection auriverde envoyée au Japon ressemble beaucoup à celle d'Athènes, avec comme fer de lance le réceptionneur-attaquant Giba, considéré comme le meilleur volleyeur du monde. Le reste est constitué de stars du Championnat italien, sous la houlette de l'entraîneur le plus titré de tous les temps, Bernardinho. Comme s'il s'agissait de rééquilibrer les débats, le sort a fait tomber les Sud-Américains dans le groupe B, le plus difficile des quatre.

A Fukuoka, ils devront se frotter à la France, qui a failli les battre cet été en finale de la Ligue mondiale à Moscou, à la Grèce, à Cuba, à l'Allemagne et à l'Australie. Après ce premier tour, bien plus sérieux qu'un échauffement puisque ses résultats sont conservés pour la suite, les quatre premiers formeront une nouvelle poule avec les meilleurs du groupe C, lui aussi extrêmement relevé avec l'Italie, championne d'Europe, la Bulgarie, l'équipe qui monte, la République tchèque et les Etats-Unis, deux valeurs sûres.

En comparaison, les deux autres principaux outsiders, la Russie, vice-championne olympique, et la Serbie, ont été beaucoup plus gâtées. Toutes les deux dans le groupe C, sans véritables concurrentes, elles seront mêlées au deuxième tour au groupe D, de loin le plus faible du tournoi, avec en particulier le pays-hôte, le Japon. Les deux premiers de chaque groupe de la deuxième phase joueront les demi-finales, le 1er décembre à Tokyo. La finale est prévue le 3 dans la capitale nippone.

"C'est complètement déséquilibré. Dix des quinze meilleurs se retrouvent du même côté du tableau", a estimé l'entraîneur de l'équipe de France, Philippe Blain. Les Brésiliens, supérieurs sur le papier, courent ainsi le risque de s'épuiser dans les dures luttes des deux premières phases, pendant que les Russes et les Serbes pourront faire tourner leur effectif. Un élément qui pourrait peser très lourd à l'heure des demi-finales, d'autant que l'une des rares inconnues concernant l'équipe brésilienne est la densité de l'effectif après le départ à la retraite de quelques cadres touchés par la limite d'âge.