Allemagne : l'essentiel

Vainqueur 2002, 03, 04 : Sébastien Loeb a gagné tous les Rallyes d'Allemagne.

Sébastien Loeb (Citroën Xsara, 2e) : "Il était important de ne pas lâcher sur l'asphalte où on nous attendait. Je suis d'autant plus heureux que cette troisième victoire a été acquise dans les conditions les plus difficiles que nous ayons connues (...) C'est vrai que la situation est idéale avec pratiquement trois victoires d'avance à six rallyes de la fin et la perspective de deux asphalte (Corse et Catalogne). Mais il faut rester concentré. Une certitude, je ferai tout pour ne pas attendre l'Australie. Je ne veux pas revivre la mésaventure du RAC l'an dernier."

Daniel Elena (Citroën Xsara, copilote de Sébastien Loeb) : "Dans la 1re spéciale samedi, c'était de la folie. D'un coup, il y a eu une averse terrible, beaucoup d'eau sur la route, de la boue. On était en aquaplaning constamment. Nous avons bien failli sortir cinq ou six fois. A l'arrivée, on était content d'en avoir fini. On s'était fait de grosses chaleurs. C'était plus de la survie que du rallye."

Corrado Provera (Peugeot Sport) : "Nous perdons dès les premières centaines de mètres la possibilité de faire très très bien ici, à cause d'une erreur commise par Marcus [Grönholm], certes notre pilote fétiche, mais qui 15 jours après avoir gagné la Finlande se fait piéger comme un bleu. Déjà nous avions perdu toutes nos chances d'être champion du monde Constructeurs, je l'avais dit. Restaient des chances pour que Marcus [Grönholm] soit champion du monde des Pilotes, qui se sont évanouis. C'est très triste. Il va falloir trouver d'autres motivations. Je ne sais pas lesquelles."

Une stratégie plus hardie que d'habitude : dès la première matinée, il attaque. Scratches dans les ES 4, 5, 6, 7 et 8 ! Dans l'autre Xsara, Sainz est celui qui suit le mieux, à plus de 26 sec le soir... Car, et c'est bien dommage, un problème de transmission a retardé Duval (Ford) de plus d'une minute. Grönholm (Peugeot) s'est lui mis au tas dès la première spéciale, Solberg (Subaru) est dépassé par les événements malgré ses Pirelli et Martin (Ford) s'égare dans ses choix de gommes. Le samedi, les orages rendent l'épreuve dantesque et les choix de montes encore plus décisifs : c'est là que l'on retrouve le fantastique stratège que le Monte Carlo a consacré par deux victoires. Jamais aussi déterminant que dans les pires situations. Pourtant, avec l'ouvreur unique, il n'a théoriquement aucun avantage ! Et puis, malgré l'absence de passage dans Panzerplatte Lang 1 (ES12), il claque le meilleur temps dans le 2 (ES16) ! Du grand art. Dimanche, Duval lui offre un réveil brutal. L'Alsacien ne tarde pas à (re)montrer qui est le patron. 9e victoire en WRC.

Sainz (ES1), Loeb (ES2-ES24)

Pilotes - 8 : Loeb, 7 : Duval, 3 : Loix, 2 : Märtin, Robert, 1 : Sainz, Schwarz - Constructeurs - 9 : Citroën, Ford, 4 : Peugeot, 2 : Subaru

Outre le nouvel exploit de Loeb, le rallye français a vécu l'un de ses plus beaux week-end. Cédric Robert avait pour la première fois la lourde responsabilité de la 2e Peugeot officielle, occupée pendant des années par Gilles "Tarmarc Master" Panizzi. Deux scratches et la 5e place finale, en dépit de ses obligations après la consternation de la sortie de Grönholm.

Rallye d'Allemagne 2004 : Robert (Peugeot 307) s'est régalé

Ex-essayeur en F1, Stéphane Sarrazin (Subaru) a réussi une belle entrée en WRC. Pas facile de commencer le vendredi avec des slick sous une pluie diluvienne ! Il boucle le samedi 8e, devant la 2e Impreza officielle d'Hirvonen. 9e sur une auto semi-privée, une sacrée perf pour le Varois. Ça valait bien les félicitations du boss de l'usine, David Lapworth.

Rival de Sarrazin en Championnat de France, Frédéric Bengué (Peugeot 206) a fini 10e. Avec à la clé les 5e chrono dans l'ES7 et 6e dans l'ES13.

La réduction des coûts est passée par l'interdiction des ouvreurs. Il n'en reste qu'un, pour tout le monde. L'énorme problème, c'est que la sécurité en pâtit. Les orages ont répandu un désaroi plus ou moins grand dans les rangs de pilotes en mal de repères. Les accidents de Panizzi et Solberg auraient pu être bien plus graves. La FIA doit en être consciente.

1-Loeb (FRA/Citroën) 76 pts, 2-Märtin (EST/Ford) 47 pts, 3-Sainz (ESP/Citroën) 46 pts, 4-Solberg (NOR/Subaru) 44 pts, 4-Grönholm (FIN/Peugeot) 42 pts

1-Citroën 125 pts, 2-Ford 96 pts, 3-Subaru 67 pts, 4-Peugeot 65 pts, 5-Mitsubishi 17 pts