Les Peugeot et Loeb

Les Finlandais Marcus Grönholm et Harri Rovanperä (Peugeot 307) occupaient les deux premières places du rallye de Chypre, cinquième épreuve du Championnat du monde, alors que le Français Sébastien Loeb (Citroen Xsara) était troisième, vendredi à Limassol.

Grönholm devançait son équipier et compatriote Rovanperä, sur l'autre 307, la Citroën Xsara de Loeb, la Ford Focus de Markko Martin et l'autre Citroën de Carlos Sainz. Moins de 27 secondes séparaient la 307 de tête de l'Espagnol après, comme prévu, une première confrontation riche en rebondissements.

Le matin, le Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza) arborait un large sourire. Il était parvenu à prendre une petite avance sur celui avec qui il avait déjà livré un duel sans merci en Nouvelle-Zélande, son grand rival, Marcus Grönholm. "Cela va être une grosse bataille avec Marcus", annonçait le champion en titre après les trois premières boucles. Le duel devait vite tourner court.

Dans l'ES4, une température trop élevée contraignait Solberg à ralentir, à perdre du temps, beaucoup de temps. De grosses minutes. "Un problème d'amortisseur a transformé ma Subaru en véritable pelle dans les ornières, expliquait le Norvégien. Du sable est rentré dans le radiateur. J'ai dû m'arrêter deux fois pour que la température baisse, pour sauver les pneus aussi."

Solberg éliminé de la course à la victoire, Martin handicapé par son rôle d'ouvreur, Sainz par des pneus se dégradant très vite, Loeb semblait finalement le plus apte à contester la suprématie des Peugeot 307. Malgré, encore une fois, un démarrage en demi-teinte. Le Français allait bénéficier d'un problème de commande d'embrayage du Finlandais dès la fin de l'ES4, spéciale dans laquelle le pilote de la 307 s'était montré le plus rapide. Heureusement que Grönholm s'était constitué une bonne avance, un beau matelas de secondes... car il devait ensuite céder une trentaine de secondes.

Loeb revenu à vingt secondes de la première 307, à dix de celle de Rovanperä, le pilote Citroën devenait le plus menaçant pour le clan Peugeot. A l'arrivée au parc fermé de Limassol, vendredi soir, capot de la Xsara ouvert, Daniel Elena, le coéquipier, et Loeb effectuaient une intervention sur l'accélérateur, l'ingénieur moteur donnant les instructions... sans pouvoir intervenir lui-même. Règlement oblige.

Une fois l'opération terminée, le pilote expliquait tout d'abord cette dernière: "On avait l'accélérateur qui restait un peu bloqué. On a donc regardé la pièce que l'on devait changer".

Loeb livrait ensuite ses impressions. "Je suis un peu trop sur la défensive sur le cassant, admettait-il. La longue (ES1 et ES4), c'était vraiment pourri. Ce n'était pas du pilotage. Bon, c'est fait. Il fallait passer par là. Cela ne s'est pas mal passé, on revient pas trop mal. Maintenant, on verra samedi."

"Pour le premier passage des reconnaissances, on avait des 4x4 , reprenait Loeb. Nous avons ainsi été contraints de reconnaître à 20 à l'heure. Cela ne servait à rien. Là samedi, c'est moins cassant et on a pu faire des reconnaissances dans de meilleures conditions. Cela ira donc mieux."

Confiant, Sébastien Loeb estimait néanmoins que la partie s'annonçait difficile. "On est 3e c'est encore très long. Revenir sur Grönholm ? Cela risque de ne pas être facile. Il y a aussi Martin et Carlos juste derrière", analysait le pilote Citroën. Dans le camp d'en face, la confiance était également de mise. "S'il n'y a pas de problème, on peut le faire. La voiture est vraiment bien", déclarait Grönholm en souriant.