Le "sans-faute" de Solberg

Le Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza) est solidement installé en tête du rallye de Grèce, sixième épreuve du Championnat du monde, à l'issue de la première journée, vendredi soir à Lamia. Le champion en titre a évité tous les écueils contrairement à ses rivaux. Et notamment les Peugeot 307 de Harri Rovanperä et Marcus Grönholm.

Le Belge François Duval (Ford Focus) s'est même intercalé entre les deux Finlandais à l'occasion de la super-spéciale clôturant la première étape, le Français Sébastien Loeb (Citroën Xsara) suivant en cinquième position. Tous étaient déjà relégués à distance respectable.

La sanction avait été bien pire pour Markko Märtin (Ford Focus) contraint à l'abandon sur une sortie de route dès l'ES3. Ou pour Carlos Sainz (Citroën Xsara) retardé par une suspension cassée (ES4). Seule différence entre les deux hommes, si l'Estonien devait repartir samedi, en vertu du nouveau règlement "Super-Rallye" testé en Grèce, il n'apparaîtra plus dans le classement. L'Espagnol lui pourra toujours apporter des points constructeurs à Citroën malgré ses quarante minutes de retard, sa dernière position.

Vendredi matin pourtant, les Peugeot 307 paraissaient devoir survoler l'épreuve. Au lendemain du coup de gueule du patron, de Corrado Provera après l'exclusion de Chypre, Rovanperä dans l'ES2 et Grönholm dans l'ES3 ont fait le coup de force. "Nous n'avons aucun problème. Nous attaquons assez fort mais pas encore à fond" , s'est délecté Grönholm, une fois arrivé au parc d'assistance de Lamia.

Petter Solberg, assis sur le capot de sa Subaru, affichait quant à lui un large sourire. "On a essayé de ne pas commettre de faute. C'est plutôt pas mal. On va changer quelques petits trucs sur les différentiels et les suspensions et je pense que cela devrait aller pour la suite", a confié le Norvégien, avant de jeter un coup d'oeil sur le pneu avant gauche de la 307 de Grönholm alors leader.

A quelques mètres de là, Loeb a expliqué que sa position d'ouvreur a été bien plus pénalisante qu'il ne le pensait au départ. "Surtout la première du matin. Je sentais que l'on était à l'arrêt. Après j'ai perdu 13 sec dans les 9 premiers kilomètres de l'ES3, puis dans les 20 restant, je n'en ai perdues que trois. Quand je passais la sixième vitesse, on perdait de la vitesse tellement ça glissait sur les graviers", indiquait le Français. "Mais bon. Je suis en tête du Championnat donc je dois ouvrir la route. C'est comme ça. Je dois assumer", a-t-il ajoute.

Loeb savait déjà que la quête de la victoire relevait de la mission impossible. Les faits allaient le prouver. Surtout avec des routes humides et boueuses pour l'ultime boucle. Solberg impérial, dévoreur de temps scratches (ES4, 5, 6, 7, 8), a creusé d'autant plus l'écart que, derrière, ses adversaires de Peugeot ont connu quelques problèmes dus à des "suspensions un peu trop souples". "J'ai fait deux tête-à-queue, un dans l'ES5, l'autre dans l'ES6, a révélé Grönholm. Je ne sais vraiment pas pourquoi. Je pense que j'attaque un peu trop fort. Je suis trop vite".

Sans doute le désir de trop bien faire, lui qui, comme Rovanperä , a cherché à prendre sa revanche après sa victoire à Chypre perdue sur tapis vert.

Petter Solberg n'en demande pas tant. "Marcus a commis deux erreurs et cela a été suffisant pour m'aider, a reconnu le pilote Subaru. J'ai été si souvent malchanceux cette année. Cette fois la chance est de notre côté et j'espère bien qu'elle le restera". La chance ? Elle jouera certainement un rôle. Notamment samedi matin avec quatre spéciales, près de 90 km, sans la moindre assistance, au cours desquelles tout peut encore arriver malgré des écarts importants vendredi soir.