Grönholm contrôle

En l'espace de six spéciales, dont trois meilleurs temps (ES6, ES9, ES11), Grönholm a fait passer de 31 sec 2/10 à 50 sec 3/10 son avance sur son compatriote Mikko Hirvonen, vainqueur en Australie, qui pilote l'autre Ford Focus officielle. "Ce n'était vraiment pas facile ce matin. Beaucoup de pluie", a résumé Grönholm. "Nous n'avions pas les bonnes gommes et il a surtout fallu rester sur la route" . "On savait qu'il allait pleuvoir, mais pas exactement quand et avec quelle intensité", a ajouté Hirvonen. "Notre choix de pneus était donc mauvais. Il y avait trop d'eau. On a aussi été gênés par des problèmes de buée. Il y avait trop de condensation dans la voiture".

A plus de deux minutes du leader, l'Autrichien Manfred Stohl (Peugeot 307) a réussi à reprendre la 3e place à l'Espagnol Dani Sordo, lui-même suivi de près par Xevi Pons, l'autre Espagnol de l'écurie Kronos, sur l'autre Xsara. "Je ne vise pas spécialement le podium", a dit Sordo. "Bien sûr que ça me plairait d'y arriver, pour ma première participation ici, mais l'objectif c'estsurtout d'apprendre et d'aller au bout. Donc ce n'est pas la grosse attaque".

Cette 2e étape a été riche en incidents, à cause de fortes pluies par intermittence, qui ont compliqué les choix de pneus. Auteur de deux temps scratch (ES7, ES8), l'Australien Chris Atkinson a vu son cric s'enfoncer dans la boue, après une crevaison, et n'a jamais pu repartir dans l'ES9. Spécialiste des tonneaux en tous genres, le Norvégien Henning Solberg (Peugeot 307) est parti à la faute dans l'ES10, détruisant son pare-brise. Quant à son frère Petter, 32 ans samedi, il s'est battu avec les pneus, la transmission et la radio de sa Subaru Impreza pour conserver une décevante 6e place.

La bonne surprise est venue de l'Italien Valentino Rossi, septuple champion du monde de moto. Sur sa Subaru numéro 46, le "Docteur" a progressé à vue d'oeil, spéciale après spéciale, dans des conditions pourtant très piégeuses. "Ce n'était déjà pas facile de découvrir le rallye, il faut en plus qu'il pleuve" , a plaisanté Rossi. "Ca complique un peu ma tâche même si j'essaie de m'adapter. Je commence à bien utiliser le frein à main. Et j'arrive parfois à mettre la voiture en glisse". Déjà plus confiant vendredi après-midi (deux minutes de gagnées au deuxième passage dans Te Koraha, la plus longue spéciale), Rossi est remonté en 24 heures de la 24e à la 13e place, en perdant beaucoup moins de temps sur Grönholm: 6 minutes samedi, en six spéciales, au lieu de 10 en cinq spéciale. Et surtout le maître du MotoGP n'a fait qu'une seule grosse faute, un tête-à-queue et 30 secondes de perdues dans l'ES9. En fin de journée, pour marquer le coup, il a signé le 7e chrono de la super-spéciale de Mystery Creek, devant l'illustre Petter Solberg.

C'est le troisième rallye manqué par le Français Sébastien Loeb, toujours convalescent après sa chute en VTT fin septembre, mais déjà assuré, depuis l'Australie, de son troisième titre mondial consécutif. Ford peut conquérir en Nouvelle-Zélande son premier titre mondial depuis 1979, à condition de marquer trois points de plus que Kronos-Citroën. Ca semble très bien parti.