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Un grand coup de Lat'

Eurosport
ParEurosport

Publié 11/02/2008 à 15:00 GMT+1

Intouchable en Suède, Jari-Matti Latvala (Ford WRT), 22 ans, est un véritable flambeur. Jusqu'où va-t-il aller ?

Ceux qui redoutaient une nouvelle victoire Sébastien Loeb en Suède sont rassurés : le suspense fait toujours partie du championnat du monde des rallyes 2008, car Jari-Matti Latvala est arrivé. Sans prévenir. En s'imposant en Suède, le Finlandais a fait souffler à 22 ans, 10 mois et 7 jours un vent de fraîcheur jamais égalé. Imprévu. "Je savais que Jari-Mattti gagnerait cette saison mais c'est arrivé plus tôt que je pensais", a avoué Malcolm Wilson, son patron chez Ford WRT.
Aussi, Lat' a introduit quelques inconnues pour la suite. Et qui sait ? Valentino Rossi était à cent lieues de penser que Casey Stoner survolerait dix grands prix et toute la MotoGP 2007 ; Fernando Alonso et Kimi Räikkönen n'avaient pas plus pressenti la déferlante Lewis Hamilton en Formule 1. La roue tourne, vite, et aujourd'hui le maître Sébastien Loeb et l'aspirant Mikko Hirvonen en sont bien conscients.
Le nouveau "Finlandais volant" peut-il aller jusqu'à bousculer Sébastien Loeb, dès cette saison ? Pourquoi pas. Il s'est montré inflexible pendant trois jours. "Jari-Matti était tellement rapide vendredi que je n'aurais pas pu aller le chercher", a admit Hirvonen. "C'était mon plan samedi matin, d'attaquer très fort, mais je n'ai pas réussi à tirer le meilleur de moi-même dans les deux premières spéciales, alors après j'ai décidé de me contenter des points de la 2e place". Le successeur désigné de Grönholm, dont il est allé jusqu'à reprendre le numéro 3, était pourtant ambitieux. "C'est le premier rallye où j'ai le sentiment que je dois gagner si je veux me battre pour le titre Pilotes" , avait-il dit.
A quatre spéciales de l'arrivée, il attaque encore
Latvala a donc imposé un scenario-surprise, que Wilson a laissé dérouler. "Jari-Matti a été impressionnant. J'attends de nos pilotes qu'ils essayent de préserver leurs positions avec l'objectif de marquer un maximum de points pour Ford", avait tranché le patron à l'Ovale bleu, vendredi soir. Latvala était déjà boulonné à la première place et dans l'esprit du boss, Hirvonen n'était pas prioritaire ; pas plus que Grönholm ne l'avait été un an plus tôt en Norvège face à Hirvonen.
"S'il est régulier, il peut devenir un gros client" , a estimé Loeb. Avant son roulé-boulé dans l'ES4, le quadruple champion du monde de Citroën avait compris qu'il aurait affaire à forte partie. "On n'était pas facile par rapport aux autres. On était quand même déjà un peu derrière Latvala, qui était un peu avantagé par ses conditions de route ; Hirvonen était aussi un peu devant…", avait soufflé l'Alsacien.
Latvala a été costaud, gonflé même. Dans la 17e des 20 spéciales, il en a gratuitement remis une couche pour éc&oeligurer Hirvonen… "C'était étroit et glissant, je passais pour m'appuyer d'un mur de neige sur un autre. Mikko s'est demandé pourquoi il y avait autant de trous dans les murs de neige alors qu'une seule voiture était passée avant lui", s'est amusé à raconter le jeune protégé de l'incontournable Timo Joukhi, qui a adoubé les carrières des plus grands Finlandais -excepté Marcus Grönholm- et qui s'occupe aussi des intérêts de… Hirvonen.
"Je réfléchis seulement... quand cela se passe mal"
Cependant, Loeb a peut-être encore de la marge avant de se faire chahuter régulièrement par Latvala, car l'impétrant a un caractère de feu. Ce week-end, autour de Karlstatd, c'est passé. Mais par le passé, ça a plus souvent coincé. "Je dois remercier Ford pour m'avoir fait confiance car j'ai cassé beaucoup de voitures ces dernières années", a-t-il humblement reconnu, dimanche. Au Monte Carlo, il avait été le premier à tomber dans le piège des cordes coupées dans les virages, après quatorze kilomètres dans l'ES1. Un pneu à plat et quatre minutes pour réparer. Avant le départ, il avait avancé son expérience en Production, Division 2 du WRC, où la mousse anti-crevaison est interdite, et où les crevaisons se paient cash.
Latvala, c'est donc un peu tout ou rien. En septembre dernier, dans le magazine Auto-Hebdo, il avait d'ailleurs bien résumé sa personnalité : "Je réfléchis seulement... quand cela se passe mal. Quand tout va bien, il n'est pas nécessaire d'analyser. J'ai peut-être tort. Je devrais sans doute m'interroger quand tout va bien, afin de savoir comment faire en sorte que ça continue (...) Quand je saute dans une auto, je n'ai qu'une seule idée : conduire aussi vite que possible ! Quand j'ai commis une erreur, je commence à songer à me contrôler et je me dis que j'aurais sans doute dû y penser plus tôt." Et d'ajouter ce qui le diffère de Mikko Hirvonen : "Lui y va pas à pas. Je ne suis pas capable de me brider à ce point."
Les prochains rallyes vont vite dire quel rôle la nouvelle star nordique peut jouer en WRC.
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