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La Russie reine d'Europe

Eurosport
ParEurosport

Publié 16/09/2007 à 15:50 GMT+2

Au terme d'une finale totalement cadenassée, la Russie a battu l'Espagne (60-59) sur un shoot à deux secondes de la fin de JR Holden. Premier titre européen pour une sélection qui aura trouvé une âme durant toute la quinzaine dans le sillage du génial Kir

La fête était prête. Evidente même. Dans tout le pays, le sacre programmé de l'Espagne devait clore une journée marquée par le sacre européen des volleyeurs. Il ne restait plus qu'à déboucher les bouteilles de champagne, à se goinfrer de petits fours en racontant à tout va que la nation possède sans doute la plus équipe du monde. Gros hic pour les spécialistes des soirées mondaines madrilènes, le titre européen ne sera toujours pas espagnol malgré une sixième présence en finale.
Le monde avait couronné la bande à Gasol, l'Europe aura choisi un autre dauphin aux allures moins pimpantes, moins glamours avec la Russie de Kirilenko. Le sacre d'une équipe sortie de nulle part, entraînée par un Américano-israélien et victorieux à deux secondes de la fin par la grâce d'un Américain naturalisé portant le doux patronyme "russe" de JR Holden. Tout ceci n'est pas aussi clinquant que l'attendait le tout Madrid, mais les champions d'Europe sont bien russes au terme d'une finale qui ne restera pas dans les annales.
A se demander d'ailleurs si l'Espagne n'avait pas oublié son basket dans les banquets d'avant match... Aucun collectif, un jeu intérieur indigeste avec 7/35 aux shoots dans la raquette, et surtout des joueurs totalement absents des débats à l'image de Navarro, auteur d'un zéro pointé tout comme Rudy Fernandez bloqué à cinq points. Dans les esprits espagnols, le cauchemar de ce non-match risque de les hanter longtemps. Et comme le sport aura toujours ce plaisir de faire des heureux sous les yeux larmoyants des perdants, les coéquipiers de Kirilenko peuvent désormais s'inviter au buffet des rois.
Discipline et rigueur
Celui de l'Europe en tout cas leur va comme un gant. Non pas que la Russie soit intrinsèquement la meilleure équipe de cette Euro, la France avait même failli la sortir en quart de finale; mais la sélection entraînée par David Blatt possède une âme et un esprit de corps rarement vu dans le passé. Bien sur, on pourra toujours souligner l'importance d'Andreï Kirilenko, élu logiquement MVP du tournoi, les raisons du succès ne peuvent se résumer à un seul nom. Dans le passé, les Russes prenaient des éclats avant de réagir de façon étonnante. Sans doute le syndrome des montagnes russes. Avec cette équipe, rien de tel.
Dans un bruit assourdissant, jamais la joyeuse troupe au maillot blanc n'aura semblé en perdition. Toujours derrière au score, maladroite aussi (5/20 à trois points), elle aura bâti son succès sur son sens du sacrifice collectif. Même lorsque Kirilenko prendra une 4e faute après 28 minutes de jeu, l'ensemble restera homogène et ne s'affolera jamais. Evidemment, les esthètes diront toujours que l'Espagne a perdu comme une grande sa finale mais la vérité ne serait pas totale si on venait à oublier l'incroyable défense russe dans cette affrontement.
L'Europe a donc trouvé un nouveau roi, en l'occurrence une reine russe. Une nouvelle donne dans le paysage du basket, certainement pas tant le talent a toujours fait partie des gênes de cette nation. En y ajoutant la rigueur et la discipline, le retour sur investissement est immédiatement payant. Il ne reste désormais plus qu'à s'inviter dans les salons dorés du tout Madrid si la fête n'est pas encore finie...
RUSSIE - ESPAGNE 60-59
(11-22, 20-12, 15-15, 14-10)
Espagne : 17 paniers (dont 10 sur 24 à trois points) sur 59 tirs (29%) - 15 LF sur 26 tentés - 43 rebonds (Gasol 14) - 11 passes décisives - 15 balles perdues - 16 fautes personnelles
Marqueurs: P. Gasol (14), Fernandez (5), Cabezas (2), Navarro (0), Calderon (15), Reyes (5), Jimenez (5), S. Rodriguez (0), B. Rodriguez (0), M. Gasol (5), Mumbru (0), Garbajosa (8)
Russie : 22 paniers (dont 5 sur 20 à trois points) sur 55 tirs (40%) - 11 LF sur 15 tentés - 38 rebonds (Khryapa 12) - 13 passes décisives (Khryapa 4) - 14 balles perdues - 26 fautes personnelles - Joueur sorti: Khryapa (35e)
Marqueurs: Holden (8), Kirilenko (17), Morgunov (4), Samoylenko (0), Khryapa (7), Pashutin (3), Monya (3), Ponkrashov (8), Savrasenko (10), Padius (0)
LA DECLA : David Blatt (sélectionneur de la Russie):
"Cette finale a été un rêve. Tout le tournoi était un rêve. Peut-être que tout ça n'est qu'un rêve ? Comme lors de tous les matches ici, on voulait garder le score le plus bas possible. C'est ce qu'on a réussi ce soir. Ca a marché à la perfection. L'année prochaine à Pékin, on ira chercher une médaille."
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