Tony Yoka qualifié pour la finale des lourds après sa victoire sur Filip Hrgovic

Il avait quitté les Jeux de Londres sur une défaite rageante à son premier combat. Quatre ans plus tard, Tony Yoka a pris du muscle, de la caisse et est un champion du monde qui fait respecter son rang. Le pensionnaire du club des Mureaux a décroché son ticket pour la finale olympique des +91kg en battant le Croate Filip Hrgovic. Il devient, à 24 ans, le premier athlète français à jouer le match du titre olympique dans la catégorie des supers lourds. Il y affrontera le Britannique Joe Joyce.

Ce combat a été très serré, tellement serré que la victoire du Français n'a pas fait l'unanimité des juges. Seulement deux l'ont désigné vainqueur mais cela a suffi au bonheur de Yoka. Bien parti, le boxeur tricolore a remporté le premier puis le deuxième round mais a eu du mal à conclure. En face, la droite surpuissante du Croate lui a fait mal. Yoka a même trébuché en voulant esquiver un des coups de son adversaire et s'est légèrement tordu la cheville. Une frayeur sans conséquence pour la suite et l'issue du combat.

"Je savais que c'était un boxeur très physique, il fallait que je remporte le premier round pour le faire douter", a expliqué Yoka à la descente du ring au micro de France 2. Il connaissait bien son adversaire et l'avait déjà dompté en quart de finale des championnats du monde à Doha en 2015. Le Français l'avait emporté et était allé chercher le titre mondial dans la foulée. A Rio, il peut rêver de voir l'histoire se répéter. Il peut, aussi, compléter un peu plus la razzia de la délégation bleue, assurée de 6 médailles au Brésil.

A peine fini son combat, Yoka ne parlait d'ailleurs que cette dernière marche qui lui restait à franchir. Interviewé aux côtés de Teddy Riner, venu soutenir le boxeur, il citait le porte-drapeau de la délégation française comme une source d'inspiration : "Quand on voit Teddy faire une médaille d'or, on se dit qu'on veut être le premier poids lourd français à décrocher l'or." Il n'est plus qu'à un match d'aller chercher l'or olympique et de succéder à Brahim Asloum, seul boxeur français à avoir décroché un titre aux JO.

Il pourra également s'inspirer du parcours doré de sa compagne, Estelle Mossely, sacrée championne olympique quelques minutes après sa finale. Un doublé bien singulier qui ferait office de consécration d'une quinzaine dorée pour la boxe française, qui a réussi les meilleurs Jeux Olympiques de son histoire (une médaille d'or, une médaille d'argent et deux médailles de bronze en attendant les finales de Yoka et Ourahmoune). Pas de doute : cette équipe de France est belle et elle le sera encore plus avec un titre de son leader, Tony Yoka.