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Adelaïde offre une toute première victoire dans la Cox Plate à son père Galileo

Allison Nicolleau

Mis à jour 27/10/2014 à 22:46 GMT+1

Galileo est partout. Mais jusqu'à ce week-end, il n'avait pas encore marqué l'hippodrome de Moonee Valley de son empreinte. Adelaïde, son fils de trois ans, lui a offert l'occasion d'étendre son nom jusqu'en Australie. Pour l'élevage irlandais, l'exploit est aussi une première. Adelaïde devient le tout premier européen à s'adjuger la Cox Plate.

Adelaïde à Longchamp, avant son sacre dans la Cox Plate en Australie

Crédit: Panoramic

Adelaïde se forge un palmarès international, et ce à seulement trois ans. Le poulain de Galileo n'a pas suivi la filière classique, ne se présentant dans aucunes des grandes épreuves du printemps. Un mal pour un bien puisque son année est ponctuée de belles victoires, et ses performances soulignent sa grande qualité. Adelaïde n'est, en huit sorties, jamais descendu du podium, se classant au pire troisième du Qatar Prix Niel en septembre. Un accessit aux formes de victoire, il faisait alors la plus belle impression de la réunion parisienne, et engendrait bien des regrets de ne pas le voir parmi les partants du Qatar Prix de l'Arc de Triomphe.
Adelaïde n'a couru qu'une seule fois à l'âge de deux ans, s'en sortant brillamment puisque vainqueur de son Maiden sur le Mile par deux longueurs et demi. Revenu en mai, effectuant sa rentrée à Longchamp dans le Prix Hocquart, le poulain est propulsé au niveau des groupes et s'en sort merveilleusement. Free Port Lux, le pensionnaire de Freddy Head, le devance d'une demi-longueur, mais Gallante, futur gagnant du Grand Prix de Paris, ne peut les approcher. En mars, le beau poulain s'impose à domicile dans un groupe 3, dictant sa loi à son compagnon d'écurie Mekong River par trois longueurs, son concurrent retrouvant le chemin de la victoire aussitôt. En juin, Adelaïde s'avoue vaincu par Eagle Top dans les King Edward VII Stakes, mais l'élève de John Gosden était inapprochable. Notre beau poulain avait fait le tour de la concurrence dans le dernier virage et se détachait légèrement, l'avion alezan le pulvérisant en quelques foulées. L'Amérique lui a tendu les bras. Adelaïde a découvert Belmont Park deux semaines plus tard, terminant second, de nouveau. Mr Speaker, déjà gagnant de groupe 3 sur la pelouse de Gulfstream Park en fin d'année de deux ans, parvient à le devancer d'un nez dans le Belmont Derby Invitational Stakes, groupe 1 sur 2000 m. Flamboyant, anciennement sous la férule de Jean-claude Rouget, est troisième à distance. Gailo Chop, qui gagnera ensuite le Prix Guillaume d'Ornano avec brio est quatrième. Pornichet, troisième de la Poule d'Essai des Poulains cette année, ne se place pas mais effectue ses premiers pas pour l'illustre Gai Waterhouse. Le pensionnaire d'Aidan O'Brien, tout comme à Ascot, prenait la tête à mi-ligne droite, et s'assurait un minium de distance, sans accélérer davantage. Mr Speaker est arrivé franchement à la corde, et a permis au poulain bai de revenir jusqu'à ses naseaux sur le poteau. En août, Adelaïde s'est révélé, enfin ! A Arlington Park, sur les célèbres 2000 m des Secretariat Stakes, il s'est envolé. Tonique, motivé, il supporta parfaitement le rythme imposé, se plaçant au plus près du combat, à troisième épaisseur dans l'ultime tournant. Lancé pleine piste par son cavalier Ryan Moore, il ne perdit aucune motivation jusqu'au poteau, nous offrant dans un premier temps ses foulées particulières, ce rassemblement cadencé des membres, puis l'allongement de son épaule qui le mena jusqu'à la corde opposée. Rapide, combatif et hargneux, il devient quelqu'un. Son prochain objectif est ailleurs, en Australie. Pour se préparer à la Cox Plate, épreuve mythique du pays, le poulain bai à la pelote blanche scindant un doux chanfrein a retrouvé la France et son temple du galop. Il échoue à moins de deux longueurs du magnifique Ectot et de Teletext, mais fournit la plus belle accélération de la journée.

La Cox Plate se courait samedi sur l'hippodrome de Moonee Valley. L'épreuve est légendaire en Australie. So You Think, que l'on connaît bien, y a marqué la pelouse de ses fers par deux fois. Ryan Moore conserva son poulain à l'arrière du peloton, lui demandant de se rapprocher à l'amorce du dernier tournant. De la dernière place, progressivement, Adelaïde est apparu derrière le rideau de tête. Malgré les accélérations, malgré l'effort déjà long que son jockey lui demandait pour trouver une bonne place, malgré les aléas qui l'ont forcé, comme à Arlington, à prendre les extérieurs, s'imposant plus de distance, le poulain a gagné. En crack, assurément. Les efforts fournis sont inimaginables. La confiance de son jockey, inaltérable ! C'est un boulet de canon qui explose sur la piste de Moonee Valley, une fusée au coeur solide et au mental de guerrier. L'impression saisit les tripes. Adelaïde peut réaliser de grandes choses. Son avenir proche ne se situe pas en Europe. S'il ne nous revient pas, nous serions bien triste. En attendant, l'excellent entraîneur australien Chris Waller l'accueille dans ses boxes. On pourrait le revoir rapidement, et espérer qu'il conserve sa forme !

A Redcar, il y a dix jours, son propre petit frère Puissant a remporté son Maiden, par sept longueurs. Entraîné par Marco Botti, il est engagé dans les prochaines 2000 guinées irlandaises. Acheté 240 000 guinées aux ventes Goffs du mois de juin, un avenir classique lui tend les bras. Il suffirait que quelqu'un lui conte les exploits de son frère !
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