Cartier Awards : Almanzor, plus fort que l'Arc !

Après l'effort, le réconfort ! Après une saison intense en émotions, sans doute la plus belle de l'écurie Jean-Claude Rouget, voilà le temps des congratulations. Bien qu'il n'ait pas été honoré du titre de cheval de l'année remporté cette année par sa contemporaine Minding, cette pouliche qu'il reléguait à la troisième place des Champion Stakes d'Irlande - n'y voyez aucune condescendance, la crack Coolmore méritant amplement cette distinction - Almanzor a tout de même été élu meilleur poulain de trois ans de cette saison européenne. Face à Galileo Gold, champion Al Shaqab sur le Mile à la fin d'année brouillonne, face à Harzand, double vainqueur de derbies, face à The Gurkha, si prometteur sur le Mile et au dessus, si vite inévitablement mis en retraite, le champion français s'est facilement distingué.
Ce qui l'a mis autant en avant ? Non pas son succès dans le Prix du Jockey Club qui bien qu'émotionnellement mémorable n'est pas ce qui ferait lever les coeurs britanniques trop amoureux de leur championnat d'Epsom. Non pas son escapade normande aux airs de douce balade en bord de côte. Non. Ce qui a fait lever le poing des copains d'outre-Manche, ce sont ses victoires face aux meilleurs de sa génération et au dessus. À Leopardstown, déjà, dans la course des Champions d'Irlande, une première occasion pour le partenaire de Christophe Soumillon de devancer les futures Cartier meilleur jument d'âge ou pur-sang de l'année Found et Minding. Et puis à Ascot, enfin, dans les toujours très réputées Champion Stakes qu'il remportait hauts les sabots face à la désormais lauréate du Prix de l'Arc de Triomphe.
Depuis 2005, pas un cheval français n'avait remporté le titre de meilleur trois ans européen désigné par Cartier.
Depuis 2005, et Hurricane Run. 2004, et Bago. 2003, et Dalakhani. 1999, et Montjeu. 1998, et Dream Well. 1997, et Peintre Célèbre. 1996, et Helissio. 1991, et Suave Dancer.
Premier pur-sang français, depuis la création de cette distinction, à remporter ce titre sans même poser un pied sur la pelouse de l'Arc. Sans même tester son endurance sur la distance classique. Seul Dream Well n'avait eu besoin de remporter l'épreuve Reine, y vivant même un sacré échec, son doublé de derbies restant en mémoire.

Pour cette distinction, et cette année formidable, Bravo Almanzor, bravo Jean-Bernard Eyquem, la Team Rouget, Christophe Soumillon, Antonio Caro, Gérard Augustin-Normand et les désormais nouveaux associés. Bravo au Haras d'Etreham. La main est toujours munie de la plume à rêves, l'histoire ne fait que commencer.