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Ectot, Ruler Of The World : une absence qui paie

Allison Nicolleau

Mis à jour 19/09/2014 à 02:49 GMT+2

On parle beaucoup de la blessure d'Ectot, champion français, qui l'a laissé sur la touche tout au long de la saison après une rentrée formidable en avril. Mais Ruler Of The World, lui aussi, revenait de loin lorsqu'il s'est imposé dimanche. En évitant les joutes estivales, ces deux champions ont trouvé le calme, pour mieux rebondir. Visiblement, un mal pour un bien.

Frankie Dettori s'est trouvé une monte de choix en Ruler Of The World !

Crédit: Panoramic

Et si Ectot avait couru le Prix du Jockey-Club, l'aurait-il gagné ? Comment répondre à une telle question. Les suppositions fleurissent mais ne servent à rien. The Grey Gatsby battait le record de la course à Chantilly, qu'est-ce qui nous dit qu'Ectot pouvait faire mieux ? Quand on voit la rentrée du fils d'Hurricane Run dimanche, on ne peut que se réjouir d'avoir retrouvé pleinement cet espoir classique. Il semble être le seul, parmi les mâles à pouvoir redorer le blason de la France, après tant d'attentes inachevées. Prince Gilbraltar, puissant accélérateur, n'aime peut-être pas son métier. Dommage pour nous, car il en avait sous le pied. Mais pour lui, l'avenir au Haras devrait être assuré. Free Port Lux, dont on adore son mentor Freddy Head, n'est finalement pas un génie de la gagne. Il fait une jolie carrière, mais loin des espérances premières. Karakontie, inexistant depuis sa Poule d'Essai, rappelle Flotilla qui s'effondrait une fois le Diane passé. Il peut encore reconquérir les coeurs dans le Prix de la Forêt. Pourquoi les chevaux du printemps ne sont pas les mêmes que ceux de l'automne ? Pourquoi cette impression de deux saisons classiques en une seule et même année ? Douze mois, serait-ce le bout du monde pour ces pur-sangs contemporains ? Gallante, inattendu vainqueur du Grand Prix, n'aimerait pas le terrain ferme. Il n'a pas confirmé sa victoire de juillet. Flintshire, précédent vainqueur de cette même course, n'aime que le terrain ferme. Il n'a pas non plus confirmé sa victoire de juillet 2013. Trêve, notre belle Trêve, n'a plus la santé de sa jeunesse. L'hiver lui a donné un irréversible coup de vieux, si prématurément ! Globalement, quelle triste année pour le chauvinisme ! Rien de probant à Ascot. Pas de belles victoires étrangères. Plus de Moonlight Cloud, mais heureusement un formidable Charm Spirit. Plus d'Intello, qui, je le pense, nous aurait offert une formidable année de quatre ans. Et Cirrus qui nous manque ! Après une année 2013 formidable et mémorable, je ne m'attendais pas à ça. J'étais triste de savoir que Trêve ne tenterait jamais le triplé dans l'Arc, maintenant je prie pour qu'elle ne finisse pas dans les méandres du peloton. L'an passé, on ne pouvait lui opposer aucune concurrence. Aujourd'hui, elle se voit devancée par des poignées de bons chevaux qui, j'en suis certaine, seraient bien incapables de reproduire sa performance d'octobre dernier. Reste Avenir Certain, la pouliche de Jean-Claude Rouget. Je l'avoue, je ne suis pas sa plus grande fan, mais c'est la meilleure cette année, indéniablement. Peut-être l'absence de lutte dans ses victoires me manque. Je vais pas bouder, elle a une accélération à faire pâlir et a une réelle chance d'entrer dans l'Histoire. Sa préparation à Deauville a été joliment réussie et plus que tout j'espère le sacre de son entraîneur. Restent donc les demi-pensionnaires d'Al Shaqab Racing, qui ne sont pas des demi-portions, Ectot et Ruler Of The World !
Ectot, absent de la Poule et du Jockey-Club à cause d'une blessure, est invaincu cette année. D'abord connu pour ses duels avec Karakontie, que l'on pensait à sa mesure en début d'année, il a surtout été un formidable deux ans. Battu par le poulain de la casaque Niarchos en débutant, il remportait dans la foulée son Maiden puis sa Listed-Race en l'espace d'un été. Le Prix des Chênes, groupe 3, était une étape dans sa carrière. Il l'a remporté tellement facilement qu'il était propulsé favori du Critérium International, sa première, et jusqu'à aujourd'hui la seule, participation dans un groupe 1. Sa victoire sur Earnshaw, Prestige Vendome et Stillman ne peut pas être mise en orbite grâce à la concurrence qui n'a jamais engrangé de succès depuis, mais il ponctuait une année étincelante par une accélération séduisante. Karakontie, parallèlement, remportait aussi son groupe 3 avant son sacre dans le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère, groupe 1. Le Prix de Fontainebleau, cette course si précieuse d'enseignements, d'espoirs et de désillusions, se voyait être la scène du retour des deux champions. Ils avaient été les meilleurs à deux ans, il n'y eut personne pour constater leur titre. Le nez d'Ectot se fit plus long, et surtout plus convaincant. Karakontie enchaînait avec la Poule d'Essai des Poulains, Ectot avec une blessure. Le demi-frère de Most Improved, lauréat des St James's Palace Stakes lorsque Ectot profitait encore des herbages familiaux, revenu seulement dimanche lors du Prix Niel, a été des plus merveilleux. Sa victoire nous a fait du bien. Le poulain, inédit sur la distance classique, remportait sa course de rentrée. Il fournissait un passage digne des plus grands en début d'accélération, nous faisant découvrir une propulsion extraordinaire servie par une croupe explosive et formidablement souple. Sa prochaine course n'est autre que le Prix de l'Arc de Triomphe. Challenge de taille pour un cheval semblant capable de tout !
Le même jour, Ruler Of The World, pour la même casaque donc, retrouvait la compétition après cinq mois d'absence. Réapparu à Meydan pour la Dubai World Cup, il avait fini au fond d'un peloton qui l'on considérait comme tout sauf représentatif de l'élite mondiale. Il avait découvert son métier à l'âge de trois ans, remportant ses trois premières sorties soit un Maiden au Curragh, un groupe 3 à Chester par six longueurs et le derby d'Epsom avec Ryan Moore. Le curriculum vitae était des plus purs pour ce frère de Duke Of Marmalade ! Mais il ne remporta plus une course. Cinquième de l'Irish Derby qui aurait dû n'être qu'une formalité, il a été second du Prix Niel avant de terminer septième de l'Arc. Ses performances restaient honorables. Pour rebondir sur sa course de Longchamp, Aidan O'Brien l'engageait dans les Champion Stakes. Même si Farhh et Cirrus des Aigles lui étaient inaccessibles, il avait le mérite d'avoir été au combat tout au long de l'année, clôturant son année par une superbe troisième place. Pour cette année, on a parlé de Meydan qui ne lui a pas réussi. Il aurait dû retrouver l'Angleterre pour la Coronation Cup au début de l'été, mais il se trouva blessé à un muscle à la suite d'un travail qui avait conforté tous ses admirateurs. Dimanche, le cheval de quatre ans a couru le Prix Foy. Tête et corde, sans l'aide de personne, il a abaissé le record de pratiquement deux secondes devant une concurrence menée progressivement vers l'épreuve. Son changement physique est affolant. Frêle, il est devenu un monstre de muscle. Son costard semblait prêt à craquer... Il y a moins d'une semaine, on se demandait quelle monte Frankie Dettori aurait dans le championnat du pur-sang. C'est désormais une évidence. Aussi bien pour lui que pour nous. Je me demande s'il a connu dans sa carrière pareils rebondissements en l'espace de quelques mois !
Cet Arc de Triomphe, ouvert comme jamais, est déjà si passionnant !
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