IRE : Alice Springs fait perdurer l'éclosion

On attendait Qemah... on a eu Alice Springs. L'Irlandaise sur ses terres n'a pas permis ce samedi à la pouliche française de conquérir un nouveau pays après ses formidables succès en France et en Angleterre. Longtemps chuchotée, longtemps battue, la fille alezane de Galileo s'est démenée de longs mois face à la crème de son sexe, luttant à de nombreuses reprises dès l'âge de deux ans. L'année dernière déjà, la demoiselle Coolmore battait le fer face à ses camarades d'écurie Ballydoyle et Minding, l'une comme l'autre se révélant au plus haut niveau dès leur première année de compétition. Troisième de ces supers nanas dans les Moyglare Stud Stakes comme dans les 1000 Guinées ce printemps, quatrième des Cheveley Park Stakes, première dauphine du Breeders'Cup Juvenile Fillies Turf aux Etats-Unis, Alice Springs s'est tout de même découvert une certaine aversion pour les pelotons de Deauville cette année, ne se plaçant que septième de la Poule et encore une place de moins dans le Prix Rothschild. Lauréate, enfin, juste avant cette dernière escapade normande, de son premier groupe 1 en les Falmouth Stakes de Newmarket, la partenaire de Ryan Moore retrouvait ce samedi celle qui avait su prendre toute la lumière dernièrement, la conquérante Française Qemah.
Les Matron Stakes, épreuve réunissant cette édition six pouliches de trois ans et deux de leurs aînées d'un an, fut pour notre sujet une formidable occasion de montrer l'étendue d'un talent à l'éclosion tardive. Logée à l'arrière-garde jusqu'à la sortie du tournant, dynamique dans ses foulées, visiblement en attente de l'ordre ultime, la pouliche alezane a fusé en tête en moins de temps qu'il ne faut pour me lire, chaque foulée avalant une concurrente supplémentaire. Au terme de cette accélération mémorable, Alice Springs s'est imposée par trois longueurs un quart sur la grise Persuasive, plus invaincue mais par son adversaire nettement convaincue, et enfin notre superbe Qemah dont la ligne droite n'a pas semblée des plus fluides et qui s'est tout de même assurée un accessit précieux. Un peu plus tard la même après-midi, la pouliche paloise était vengée par son compagnon Almanzor !