Royal Ascot : La Lady ne rigole plus !

Le talent à l'économie. Généreuse Lady Aurelia, qui découvrait Ascot, la pelouse et les voyages aussitôt ses premières foulées validées sur la piste poreuse de Keeneland. Généreuse Lady, sous la poigne du géni Dettori, qui prenait ses appuis solides pour sept longueurs impactantes dans le Queen Mary, accostant de tout son long face à la jeunesse d'Europe dans notre Morny, belle et rapide épreuve de l'été en Normandie, s'échouant sur la ligne droite des Cheveley Park Stakes, incapable de contrer les demoiselles O'Brien et de maintenir le cap de l'invincibilité. Peu importe. Dans la fleur de l'âge, et de retour sous les plus doux regards passionnés que cette planète de long en large hippiquement amoureuse ait à porter, après deux longueurs et demi de balade américaine face aux aînées, après bien des galops matinaux admirés, bien des espoirs - sur nos écrans, la foulée impressionnait encore - la Lady a salué la Reine par trois longueurs franches, s'attribuant les King's Stand Stakes, se distinguant parmi les sprinteurs habituels, les Profitable, les Marsha, Muthmir et Signs Of Blessing, l'expérience, les kilomètres au compteur, les sprints nombreux qui ont musclé le coeur, et elle, la Lady, boule d'énergie, ce pur talent à l'économie. La magie des parcours de vitesse, c'est qu'il faut moins d'une minute pour vivre mille émotions. La boule au ventre remonte l'échine et esquisse un large sourire. La main moite et serrée s'élève au ciel et se brandit. Le coeur cogne, cogne, cogne, pour la Lady.