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USA : Royal Delta, lady des cieux !

Allison Nicolleau

Publié 19/02/2017 à 01:26 GMT+1

En donnant la vie, Royal Delta a perdu la sienne. Crack du dirt américain, figure incontournable du meeting de la Breeders'Cup, elle fut une évidence pour les votants des Eclipse Awards trois années durant. Retour sur le parcours d'une reine à jamais coiffée de diamants.

Royal Delta et Mike Smith

Crédit: Panoramic

L'hécatombe qui touche actuellement le monde de l'élevage, cette poignée d'étalons fameux s'effrayant mortellement de l'effort de l'amour, ne s'est pas contentée de suspendre à jamais le don de gamètes de certains grands noms masculins. Elle a également été plus cruelle encore. Elle a privé une demoiselle aux jambes légères, aux naseaux obstrués et au poil encore englué de cellules amniotiques, perdue dans un monde qui l'accueille et qui patiemment l'avait attendue, nouvelle sur une paille mouillée parmi des humains agités, de la caresse d'une mère, de son souffle communiquant, de la chaleur de ses flancs et celle d'une première goulée instinctive. Elle a privé une Reine d'une rencontre inédite à son existence. Ce contact brut avec ce Elle enfant, cet instinct maternel déjà prédominant.
Royal Delta n'a pas survécu à la magie parfois cruelle de la vie. Elle n'a pas résisté à cet ultime don de soi.

Souvent honorée, rarement écartée, Royal Delta a pour elle cet exploit d'avoir été la meilleure le temps de trois grandes saisons. Lauréate de deux Eclipse Awards successifs en qualité de championne d'âge mûr, l'élève de William Mott avait déjà su séduire le panel passionné lors de sa première grande campagne orchestrée à l'âge de trois ans. Comme titres célèbres, notons les Alabama Stakes, ce premier groupe 1 acquis par plus de cinq longueurs et le Breeders'Cup Ladies'Classic où elle ne s'était fait nulle frayeur de l'affront de ses aînées. Son année de quatre ans avait connu comme élégants points d'exclamations ce succès de Beldame Invitational qui, incarné en l'antagoniste célèbre Havre de Grace, l'avait fuit la première année, mais aussi ce doublé de Ladies'Classic que seule Bayakoa, légende aux treize groupes 1, avait réalisé avant elle. Sa dernière saison que fut 2013 connue comme plus beaux pétales ces envolées plus ou moins modérées, plus ou moins respectueuses de l'adversité, dans les épreuves Delaware Handicap et Personal Ensign Handicap. Le premier jour de novembre de cette année-là, Royal Delta laissa sa place à la future grande Beholder dans le Classic redevenu Distaff. Quatrième, l'éternelle partenaire de Mike Smith ne faisait pas luire le crâne de son cavalier en fin de parcours, n'offrant pas au ciel sa prière traditionnelle. Trois ans et demis plus tard, loin du dirt et de l'effort, loin de son Amérique, la Reine a rejoint l'éclat de Venus. Sur Terre, encore si peu consciente de son importance, sa fille découvre le galop. L'énergie lui prend les jambes. La vie continue.
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