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Tour de France 2014 : Les quatre enseignements à tirer du Dauphiné

Julien Chesnais

Publié 16/06/2014 à 17:14 GMT+2

Après l’improbable final du Critérium du Dauphiné dimanche, dont Andrew Talansky est sorti vainqueur, voici les quatre constats à tirer à trois semaines du Tour de France. Chris Froome et Alberto Contador sont toujours favoris. Vincenzo Nibali l'est beaucoup moins. La Sky est redevenue souveraine. Le scénario d'une course n'est jamais écrit d'avance.

Chris Froome et Alberto Contador sur le Dauphiné 2014

Crédit: AFP

1. Contador et Froome sont toujours les favoris du Tour

Froome-Contador sera bien le tube de l'été. Il y a huit jours, on présentait Alberto Contador (Tinkoff) et Chris Froome (Sky) comme les épouvantails du Tour de France et du Dauphiné. Après ce dernier, le constat n’a pas changé. Ils seront bien les favoris de la prochaine Grande Boucle. Alors oui, le Britannique a été battu samedi, puis rétamé dimanche par l’Espagnol. Mais pas de quoi être inquiet pour le vainqueur sortant du Tour. Son coup de moins bien soudain, qui le fit dégringoler à la 12e place du Dauphiné, est à mettre sur le compte de sa chute à Poisy vendredi. "Je me suis senti complètement bloqué au niveau des cuisses depuis que je suis tombé" a affirmé dimanche à Courchevel celui qui avait porté le maillot de leader six jours durant.
Avant, il avait mis tout le monde d’accord sur le contre-la-montre à Lyon et s’était imposé au col du Béal le lendemain. Une vraie démonstration de force. Contador avait été alors le seul à avoir réussi à garder sa roue, ce qui l’a mis en confiance pour la suite. Jeudi, samedi et dimanche, "le Pistolero" n'a cessé de dégainer. Deuxième au classement final, sa semaine a été à l'image de son début de saison éclatant. Le Dauphiné aurait même dû être son troisième succès de marque (après Tirreno-Adriatico et le Tour du Pays Basque) sans le coup de Trafalgar de Talansky. Froome, qui a maintenant vingt jours pour se refaire une santé, ne s'y trompe pas : "Nous aurons la bataille entre nos mains en juille.t"

2. La Sky est de nouveau une armada

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Les équipiers de Chris Froome se sont montrés au rendez-vous à trois semaines du Tour.

Crédit: Panoramic

Sky sera insubmersible ou presque. Critiquée pour sa faiblesse apparente ces derniers temps, l’équipe de Chris Froome a remis les pendules à l’heure au fil de la semaine. Défaillante sur le col de Béal lundi, elle fut omniprésente hier entre Megève et Courchevel. Trois équipiers dans l’échappée (Richie Porte, David Lopez et Mikel Nieve, vainqueur de l’étape) pour préparer le terrain. Trois autour de Froome (Geraint Thomas, Danny Pate, et Vasil Kyrienka, de nouveau en mode rouleau-compresseur) dans un groupe maillot jaune alors réduit à une quinzaine d’unités. Le Britannique a couru dans un fauteuil.
L'autre constat, c'est le retour en forme de Richie. Froome jurait que son lieutenant Australien, affaibli par un virus au printemps et forfait pour le Giro, était dans une grande forme lors du stage sur le volcan de Teide. On n'en a eu la confirmation jeudi. Lorsque le vainqueur de Paris-Nice 2013 boucha une minute sur Contador dans la côte de Laffrey. Cette équipe du Dauphiné devrait être la même sur le Tour. Au pire, elle ne pourra qu'être renforcée. Sergio Henao (de retour à la compétition) et Sir Bradley Wiggins se jaugent cette semaine sur le Tour de Suisse. En cas de grande performance, ils pourraient devenir des alternatives crédibles pour le manager Dave Brailsford. Les forces vives ne manqueront pas chez les British.

3. Derrière Nibali, la jeune garde est là

Nibali ne sera pas le troisième homme. Rien ne laisse penser que Vincenzo Nibali (Astana) sera l'empêcheur de tourner en rond du prochain Tour de France. L’Italien de 29 ans, vainqueur du Giro l'an passé, ne s’est pas rassuré sur le Dauphiné, qu’il a achevé à la septième place. En montagne, il n’a pas réussi à suivre Froome et Contador. Ni même à s’en approcher. Déjà en retrait sur Paris-Nice (21e), les classiques ardennaises et le Tour de Romandie (7e), Nibali va aborder juillet sans certitude.
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Andrew Talansky, ici dans l'échappée lors de la dernière étape du Dauphiné, représente cette nouvelle génération en quête de podium sur le Tour.

Crédit: AFP

D’autres, plus jeunes, s’y amèneront avec espoir. Sa victoire finale surprise de dimanche pourrait servir de déclic à Andrew Talansky (Garmin), qui possède, à 25 ans déjà, de solides références (10e du Tour et 2e de Paris-Nice en 2013). Troisième du Dauphiné, Jurgen Van den Broeck (Lotto) peut légitimement croire au podium après y avoir échoué au pied il y a deux ans. Tejay Van Garderen (BMC), 25 ans, Romain Bardet (AG2R) et Wilco Keldermann (Bekin), tous deux 23 ans, aussi. Le Néerlandais ne découvrira le Tour pas avant l'an prochain. Mais il a bluffé son monde en finissant quatrième de ce Dauphiné, quelques jours seulement après sa septième place au Giro. La nouvelle génération est en marche.

4. Le cyclisme reste imprévisible

Le scénario de l’étape de dimanche nous a rappelé que la glorieuse incertitude du sport n’était pas qu’une lubie du passé dans le vélo, souvent considéré, et à raison, comme trop stéréotypé ces dernières années. Pas grand-chose ne prédestinait la victoire de Talansky entre Megève et Courchevel sur la dernière étape du Dauphiné. C’est pourtant arrivé. Alors, à moins de trois semaines du début du Tour de France dans le Yorkshire en Angleterre, on gardera dans un coin de la tête que l’invraisemblable n’est jamais très loin. Que juillet ne se résumera pas à duel, aussi prometteur soit-il, entre Contador et Froome.
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