Milan-Sanremo: Vincenzo Nibali (Astana) face à un casse-tête

Toujours en quête de sa première grande classique, Vincenzo Nibali est en forme, comme en témoigne sa victoire dans Tirreno-Adriatico. Mais l'Italien sait aussi que pour gagner Milan-Sanremo, il devra se défaire de tous ses rivaux avant l'arrivée. Pas simple.

Vincenzo Nibali after winning Tirreno-Adriatico (Imago)

Crédit: Eurosport

C'est presque une anomalie, mais Vincenzo Nibali n'a encore jamais remporté une classique majeure. Anomalie, parce que l'Italien possède à la fois le tempérament, l'audace, le talent et le physique pour briller sur ce type de courses. Il répond d'ailleurs presque toujours présent, multipliant les places d'honneur. Souvent, il est passé tout près. Rien que sur l'année 2012, le Sicilien a fini deuxième de Liège-Bastogne-Liège et troisième de Milan-Sanremo. Mais pour l'heure, c'est surtout sur les courses par étapes qu'il a bâti l'essentiel de son palmarès. Cette campagne 2013 lui permettra-t-elle enfin de concrétiser en claquant une grande classique? En tout cas, la forme est là.
Cet hiver, Niabli a changé d'équipe, quittant Liquigas pour Astana. Mais pour le reste, rien n'a changé. Comme l'an dernier, il s'avance au départ de la Primavera auréolé d'une victoire sur Tirreno-Adriatico, où il a encore affiché son goût de l'offensive pour renverser Christopher Froome et l'équipe Sky. Pourtant? Il ne s'attendait pas à être en bonne condition aussi tôt. "Pour être honnête, explique-t-il, j'ai démarré la saison plutôt lentement parce que je me suis marié cet hiver. J'ai pris trois semaines complètes après pour notre voyage de noces et ensuite j'ai rejoint le camp d'entrainement d'Astana, une nouvelle équipe pour moi." Visiblement, il avait tort de s'inquiéter.
Trop facile, donc trop dure pour lui
Après son podium l'an dernier, le Requin de Messine ne peut viser autre chose que la victoire. Elle le ferait changer de dimension. Elle l'apaiserait aussi, d'une certaine façon. "J'ai parfois manqué d'un soupçon de réussite dans les classiques, rappelle-t-il. Gagner une fois Milan-Sanremo, ce serait déjà énorme. C'est une course facile, mais en même temps, elle est tellement dure." C'est un joli résumé. Et c'est encore plus vrai pour lui. Ou, comparée aux autres classiques, la Primavera est "facile". Et c'est précisément ce qui la rend si complexe pour un puncheur comme Nibali, dont la pointe de vitesse limitée l'oblige à se débarrasser de quasiment tous ses adversaires avant la ligne droite finale.
L'Italien en a fait la douloureuse expérience la saison passée. C'est lui qui a déclenché l'offensive décisive dans le Poggio, à un peu plus de sept kilomètres de l'arrivée. Son attaque a complètement fait exploser le peloton et condamné tous les sprinters encore dans le coup à cet instant. Mais il a emmené avec lui Fabian Cancellara et Simon Gerrans, qui l'ont devancé à l'arrivée. "Je ne suis pas rapide au sprint alors je dois tenter quelque chose avant dans la Cipressa ou le Poggio et c'est encore ce que je devrais faire dimanche", confirme-t-il. Un vrai casse-tête.
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2013 Tirreno-Adriatico Vincenzo Nibali

Crédit: LaPresse

"Sagan est le favori"
Les conditions climatiques, que l'on annonce difficiles dimanche, pourraient toutefois servir ses desseins, lui qui descend mieux que personne. Si déluge il y a, pas sûr que quelqu'un pourra l'accompagner cette fois. Chez Astana, en tout cas, on y croit. "Sa victoire sur Tirreno lui a donné beaucoup de confiance et à l'équipe aussi, confie Giuseppe Martinelli, le directeur sportif. Nous allons tous travailler pour lui." Et dans ce "tous", il y a du beau monde, à commencer par Maxim Iglinsky et Enrico Gasparotto, les deux hommes qui l'entouraient sur le podium de Liège-Bastogne-Liège l'an passé.
Vincenzo Nibali ne va pas faire semblant de ne pas y croire. Il sait qu'il peut avoir sa chance, en fonction des circonstances. Mais le poids des expériences passées, comme la réalité du terrain, l'incitent à la prudence. "Je vais essayer, comme je le fais toujours, assure-t-il. Mais il y a des gros clients, surtout Peter Sagan. Il est le favori. On l'a vu à Tirreno, il est difficile de le lâcher." "C'est une course un peu aléatoire et il faudra un petit coup de pouce du destin", juge Martinelli. Oui, il y a une part de loterie à Sanremo. Pour l'instant, ni ici ni ailleurs, Nibali n'a réussi à tirer le numéro gagnant. Mais son tour finira bien par venir.
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