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Evans, ça se complique

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/07/2012 à 14:04 GMT+2

Cadel Evans aura tenté sur la route de La Toussuire. Mais son attaque, trop loin de l'arrivée et pas assez franche, n'aura été qu'un coup d'épée dans l'eau et une nouvelle désillusion pour le vainqueur sortant. Mais il veut y croire. Encore.

2012 tour de france cadel Evans BMC

Crédit: AFP

Pas un mot. A peine la ligne franchie, tout le monde voulait évidemment comprendre, savoir ce qui s'était passé. Pourquoi Cadel Evans n'avait pas réussi à faire vaciller la Sky. Lui, le vainqueur sortant. Personne ne saura ce qui se passe dans la tête de l'Australien. En tout cas, pas maintenant. A La Toussuire, le leader BMC a filé vers son hôtel sans prendre la peine de s'arrêter, laissant à ses coéquipiers et directeurs sportifs la lourde tâche d'expliquer la déconvenue. Mais qui ne dit mot consent un peu.
Si à l'issue du contre-la-montre de Besançon, l'humeur était plutôt optimiste, histoire de se mettre aussi du baume au coeur et de garder le coeur à l'ouvrage, au sommet des Sybelles, le ton a changé. "Ça devient de plus en plus compliqué, reconnaît John Lelangue. Plus de trois minutes, c'est compliqué, surtout sachant qu'il n'y a plus beaucoup d'arrivées au sommet et qu'il reste le contre-la-montre à la fin." Evans a concédé, jeudi, une minute et vingt-six secondes à Bradley Wiggins et Vincenzo Nibali, et un peu plus à Christopher Froome. Au général, le trio truste désormais le podium dont Evans est expulsé, relégué à 54 secondes de l'Italien et à 3'19" de Wiggins.
Une Sybelle déception
Mais pas question de se laisser abattre. "Tout reste possible, on se battra jusqu'à Paris", martèle Lelangue. BMC espérait que la claque prise au chrono, à distance, ne serait rien. Celle reçue sur les pentes de La Toussuire risque d'être un peu plus sévère. Certes, la perte de temps est moindre, mais la manière avec laquelle la Sky a opéré pour annihiler la tentative d'Evans a été impressionnante. "Nibali a tenté sa chance, Van den Broeck a tenté sa chance, nous avons tenté la nôtre, mais Sky nous a tous contenus, explique Jim Ochowicz, le manager de l'équipe. Bien sûr qu'on aimerait que ce soit mieux. On ne va pas déprimer à cause de ça, on reste optimiste. On va rester une équipe agressive avec l'objectif de gagner"
Se cantonnant jusque-là à des attaques sous la flamme rouge, voire encore plus près de l'arrivée, pour un gain somme toute minime, Evans avait choisi cette fois une manoeuvre d'une plus grande envergure, dès la Croix de Fer. "On avait une balle et on a essayé de la jouer", avance Lelangue. Amaël Moinard parti dans l'échappé, Tejay Van Garderen premier à attaquer, Evans n'avait plus qu'à attendre son heure. "Il était bien dans le Glandon et la Croix de Fer. Et puis ensuite, on a vu qu'il était à la limite face au très haut tempo imposé par les Sky dans la Toussuire", analyse le directeur sportif.
Van Garderen évite la noyade de son leader
Mais Evans a tout de même voulu y aller, attaquant à 64 km du but. "Il fallait essayer, risquer, suivre le plan, ajoute Lelangue. C'était prévu au programme ce matin. On n'allait pas changer la stratégie en cours de route." Prévoir, c'est bien. S'adapter sans doute mieux. L'attaque n'a pas été assez franche pour faire trembler le maillot jaune qui n'a même pas jugé utile de lancer l'un de ses quatre lieutenants en chasse, gérant tranquillement le tempo-écrémage au sein du groupe principal. "Attaquer si tôt, tenir un rythme élevé pour garder de l'avance avec encore deux cols, ça m'a surpris. Je n'aurais pas eu les couilles de le faire", a déclaré Wiggins. "Chapeau Cadel !"
Au final, le vainqueur 2011 n'aura pas pris plus de vingt secondes lors de sa courte attaque (5-6 km). Un coup pour rien qui a refroidi les ardeurs d'un coureur qui a ensuite flanché physiquement, incapable de suivre le tempo des Sky. Et il peut remercier Van Garderen qui l'a tiré jusqu'à la ligne d'arrivée alors que le maillot blanc, contraint de s'en tenir à son rôle d'équipier modèle, semblait plus fringant et décidé à faire sauter la banque. "Il est là pour ça, pour apprendre et pour épauler son leader. Je suis persuadé que Tejay va rester avec Cadel jusqu'à la fin du Tour", affirme Lelangue. Les cartes sont distribuées chez BMC. A chacun de s'y tenir.
BMC comptait sur cette grande étape de montagne pour bouleverser la hiérarchie. Elle aura surtout porté un coup aux espoirs d'Evans. "On saisira toutes les occasions, en début, au milieu ou en fin d'étape, promet Lelangue. On gagnera des minutes, on en perdra. On verra bien". Evans veut croire qu'il n'a perdu qu'une (nouvelle) bataille, mais pas la guerre. Méthode Coué. Encore et toujours...
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