Tour de France 2013 : Les cinq choses à savoir sur Nairo Quintana

C’est le 4 février 1990 que le Colombien voit le jour à Boyaca. Ses parents, ses trois frères et sœurs vivent à la Concepsion, près de Combita. Pour se rendre à l’école, Quintana peut prendre un bus. Mais le ticket est jugé trop cher par son père, qui préfère lui offrir son premier vélo (coût de l’engin : 30 dollars). Tous les jours, le jeune Colombien roule 15 kilomètres pour aller en cours. Avec une pente de 8% en fin de parcours. A cette époque, les courses de vélo ne l’intéressent pas.  Encore moins les gloires de son pays, les premiers "escarabajos" (scarabées) : Lucho Herrera (vainqueur de la Vuelta 1987) ou Fabio Para (3e du Tour 1988).

Les études ne sont pas faites pour lui. Quintana est un piètre élève. Il abandonne l’école rapidement pour s’engager avec l’armée, qui lui assure un revenu. Tout petit, il a appris à conduire avec son frère. Le jeune homme est débrouillard. Il répare des vélos, des voitures. La nuit, l’adolescent conduit… des taxis. L’objectif est simple : gagner de l’argent en évitant la police. Il commence à rouler en compétition. Les inscriptions pour y participer sont trop chères, alors son père négocie avec les organisateurs : son fils prend part aux courses et lui paie le droit d’entrée à l’arrivée, avec les gains de la victoire.

En 2009, Quintana signe son premier contrat pro avec Boyaca Es Para Vivirla, une équipe départementale, qu’il préfère à la Governacion Antioquia Team, qui a vu passer Sergio Henao deux ans plus tôt. Ensuite, c’est la Colombia Es Pasion Team qui accueille le Colombien. Dans son pays, celle-ci est la seule formation qui possède un passeport biologique. La Colombia Es Pasion Team a pour but d’envoyer des coureurs en Europe, alors son manager, Ignacio Velez, ne lésine pas sur la lutte contre le dopage. En 2012, Quintana s’engage chez Movistar.

Alors chez Colombia Es Pasion Team, Quintana se fait remarquer sur le Tour de l’Avenir 2010. Il y gagne deux étapes et le classement général. A son retour en Colombie, il est accueilli en héros. Seule ombre au tableau, il se fait voler son vélo dans la foulée. Un objet de culte qui n’a pas été retrouvé à ce jour. Un an plus tôt, il est devenu champion de Colombie du contre-la-montre espoirs. En 2012, il s’installe en Espagne, à Pampelune. Et habite chez  son compatriote Sergio Henao (Team Sky) dans un appartement loué par… Rigoberto Uran.  Cette année-là, il remporte le Tour de Murcie et prend part à son premier grand Tour (Vuelta). Après son succès sur le Critérium du Dauphiné (6e étape), il reçoit un coup de téléphone du président colombien. S’ajoutent des bouquets sur la Route du Sud et le Tour d’Emilie. Cette saison, il a brillé sur le Tour de Catalogne (victoire d’étape et 4e du général) et s'est adjugé le Tour du pays basque (une étape).

En Europe, les premiers rapports de Quitana avec le reste du peloton sont difficiles. "Ils ne voulaient pas qu’on (les Colombiens) occupe les premières places du peloton", explique-t-il dans une interview à Solo Ciclismo. Ils nous insultaient, nous engueulaient dès qu’on prenait des initiatives. Un jour, un coureur français a attrapé le guidon de Jarlinson Pantana et l’a jeté à terre". Pour le venger, Quintana rattrape le coupable et le met… dans le fossé. Après discussion des différents responsables d’équipes, les choses se calment. "Ils ont commencé à nous laisser tranquilles. Ils ont vu qu’on était plus fort qu’eux et ont appris à nous respecter."