Les Mousquetaires de l'épée rêvent d'apothéose dorée

C'est la der. Dimanche, l'escrime va vivre son dixième et dernier jour de compétition à l'Arena Carioca 3 du Parc Olympique de Barra. Avec une médaille de bronze et une autre en argent, l'équipe de France espère parfaire sa collection dimanche. Ça tombe plutôt bien, elle finit par son principal atout, l'épée par équipes masculine, de retour au programme olympique. Selon le principe du roulement des épreuves, elle avait été absente des Jeux de Londres. Une tuile pour les Bleus, qui avaient remporté sans discontinuer tous les titres mondiaux et olympiques de 2004 à 2011.

Une fois encore, on va donc en demander beaucoup aux épéistes. Ils arrivent avec l'étiquette de favoris, un statut de numéro un mondiaux et un titre européen conquis tout récemment, à la mi-juin, en Pologne. La médaille de bronze de Gauthier Grumier en individuelle a fait du bien, et avec Yannick Borel (N.5 mondial) et Daniel Jérent (N.6), les Français sont remarquablement armés. Même si ça ne garantit rien, comme ils le savent pertinemment.

L'an passé, aux Mondiaux de Moscou, leur statut de tête de série numéro un ne les avait ainsi pas empêchés de sortir dès les quarts de finale contre l'Italie. Dimanche, ils les retrouveront en finale. L'objectif minimal étant de décrocher un podium, le contrat est d'ores et déjà rempli. "Pour nous, revenir bredouilles de Rio par équipes, ce serait grave", assume d'entrée Hugues Obry, l'entraîneur national. Pas plus que le statut, le résultat de l'individuelle ne sera un argument. "J'ai déjà connu des Mondiaux où on n'avait rien fait en indiv' avant de gagner par équipes. Il n'y a vraiment pas de règle, ce sont deux choses complètement différentes", note le bronzé.

Mais Grumier est dans le même état d'esprit que son coach. Lui aussi estimait qu'une absence du podium serait catastrophique. Il peut être rassuré. Il pense même à autre chose. Sa troisième place en individuelle l'a globalement satisfait, mais ce ne serait pas le cas cette fois. "Le bronze, je m'en contente pour la partie individuelle, mais pas sur l'ensemble de la campagne brésilienne", a-t-il prévenu.

"Il nous manque quelque chose, confirme Hugues Obry. La médaille de Gauthier est belle, mais c'est vrai qu'on a envie d'aller chercher quelque chose tous ensemble. On a un bon Gauthier, Yannick est là aussi, Dany un peu moins bien mais il va être revanchard. Puis j'ai mon quatrième, qui allume tout le monde à l'entraînement. On a une bonne roue de secours, on va essayer de bien s'en servir."

La roue de secours, le quatrième, c'est Jean-Michel Lucenay. Le vétéran de cette équipe. A 37 ans, le Martiniquais a été de tant et tant de campagnes. Non qualifié en individuel, remplaçant par équipes, il reste malgré tout un pion important, susceptible de rentrer à tout moment. "Il est chaud bouillant, notre Jean-Michel préféré, s'amuse Grumier. On est trois titulaires, mais c'est bien un groupe de quatre. Jean-Michel, c'est notre mascotte. Il n'attend qu'une chose, c'est de pouvoir apporter son expérience. On sera quatre sur la boite, on ne laissera pas le choix à Hugues, et point barre." C'est dit. Que ce soit accompli.