Eurosport
Coupe de la Ligue 2013, ASSE – SRFC : Les 8 boulettes qui ont retardé leur grand soir
Par
Publié 19/04/2013 à 15:41 GMT+2
L’histoire récente de Rennes et Saint-Etienne est une succession de rendez-vous ratés au moment de conclure. Retour sur huit épisodes qui ont plombé les deux finalistes de la Coupe de la Ligue ces trente dernières années.
Eurosport
Crédit: Eurosport
Le grand frisson, Saint-Etienne et Rennes courent après depuis des lustres. Les deux clubs partagent depuis le début des années 80 un destin commun et peu enviable. Parmi les clubs qui comptent en Ligue 1, l’ASSE et le SRFC sont les seuls à n’avoir remporté aucun trophée depuis trois décennies, même plus de quatre pour les Bretons. Dans l’intervalle, Gueugnon, Strasbourg, Metz, Sochaux, Montpellier, Nice, Lorient ou encore Guingamp, clubs bien moins huppés, ont tous au moins soulevé une coupe. Les Rennais cultivent une image d’éternels losers quand les Verts prennent un malin plaisir à pratiquer la politique de la terre brûlée depuis la fin de leurs grandes heures. Nous avons sélectionné huit épisodes de leur histoire récente comme autant de preuves que la longue disette, qui escorte les deux clubs depuis plus de 30 ans, n’est pas que le fruit du hasard. Flash-back.
1982 : LA CAISSE NOIRE ET LA FIN D’UNE EPOQUE
/origin-imgresizer.eurosport.com/2013/04/17/992167-19306918-2560-1440.jpg)
rocher herbin roussey saint-etienne
Crédit: Imago
Pourquoi on y croyait : En ce printemps 1982, l’ASSE a certes perdu de sa superbe mais elle lutte toujours pour le titre de champion avec Nantes et Monaco. Les Verts ont encore fière allure avec un effectif qui a de la gueule : Platini, Larios, Piazza, Janvion, Battiston, Larios, Rep et les jeunes Paganelli et Roussey. L’un des plus beaux et riches de Ligue 1.
Pourquoi ça s'est mal enchaîné : Parce qu’un corbeau dénonce la pratique illicite de Roger Rocher. L’emblématique boss des Verts avait caché de l’argent afin de conserver ses meilleurs joueurs. Entre 1978 et 1982, 20 millions de francs (3 millions d'euros) auraient été masqués au fisc.
Les conséquences : C’est la fin de la grande époque, son chant du cygne. Le club, qui descend en Division 2 en 1984, mettra 15 ans à s’en remettre.
___________________________________________________________________________________________
1993 : LE FIASCO GUICHARD-LARQUÉ ET LA DIVISION 2 COMME HORIZON
Pourquoi on y croyait : Saint-Etienne recrute du lourd à l’intersaison : Laurent Blanc, Piotr Swiercsewski mais surtout Roland Wohlfarth, auteur de 119 buts avec le Bayern Munich. Le tandem Yves Guichard (président)-Jean-Michel Larqué (directeur sportif) est ambitieux et alignent les billets.
Pourquoi ça s'est mal enchaîné : A vouloir retrouver la lumière trop vite, l’ASSE se brûle les ailes. Les Verts terminent à une pâle 11e place. Le duo de dirigeants laisse les finances du club exsangue. Larqué et Guichard sortent du club par la chattière en fin de saison.
Les conséquences : Ce n’est pas l’Europe qui attend les Verts mais la Division 2, un an plus tard. Les Verts doivent se reconstruire mais donnent l’impression d’un chantier permanent jusqu’en 1998.
___________________________________________________________________________________________
2000 : LES CHEQUES DE PINAULT ET LES FLOPS SUD-AMERICAINS
/origin-imgresizer.eurosport.com/2013/04/17/992172-19306883-2560-1440.jpg)
severino Lucas rennes
Crédit: Imago
Pourquoi on y croyait : Parce qu’à l’été 2000, François Pinault, qui a pris le contrôle du club en 1998, se décide à investir en masse. Séverino Lucas, ex-futur Ronaldo, est acheté 140 millions de francs (21 millions d'euros), Mario Hector Turdo arrive en Bretagne contre 80 millions de francs (12 millions d'euros). Luis Fabiano, Cesar et Vander complètent l’ambitieux et onéreux recrutement breton. Objectif : jouer enfin les premiers rôles en Ligue 1.Cet été là, Rennes est le sixième club le plus dépensier d'Europe avec 58 millions d'euros d'achats...
Pourquoi ça s'est mal enchaîné : Lucas ? Six buts en deux ans et demi. Turdo ? Plus souvent à l’infirmerie que sur les terrains. Luis Fabiano ? 12 matches en tout et pour tout. Et beaucoup mais alors beaucoup d’argent jeté par les fenêtres.
Les conséquences : L’expérience refroidit Pinault et gèlera son portefeuille. Fini les dépenses excessives, Rennes se réoriente vers sa formation. De quoi bien figurer en Ligue 1. Pour les titres en revanche…
___________________________________________________________________________________________
/origin-imgresizer.eurosport.com/2013/04/17/992174-19306869-2560-1440.jpg)
Alex Aloisio saint-etienne
Crédit: AFP
2001 : LES FAUX PASSEPORTS ET LE RETOUR AU PURGATOIRE
Pourquoi on y croyait : Parce que Saint-Etienne a terminé l’exercice précédent à la 6e place. Le club est enfin stable et compte de gros talents dans son effectif (Alex, Aloisio, Mettomo, Kvarme). Le mercato est costaud avec l’arrivée d’Alexander Panov, le buteur du Zénit Saint-Pétersbourg. Après des années de vaches maigres, Geoffroy-Guichard se remet à rêver d’Europe et de titre.
Pourquoi ça s'est mal enchaîné : Pour contourner l'interdiction d'employer plus de trois footballeurs non-communautaires, le club stéphanois a fourni de faux passeports à trois de ses joueurs (Alex, Aloisio, Levytsky). L’affaire des faux passeports coûtera sept points de pénalité au classement et une relégation.
Les conséquences : Saint-Etienne repart de zéro. S’ensuivent trois saisons en Ligue 2 au cours desquelles l’ASSE tutoiera le National et une valse des présidents et des entraineurs. Un pas en avant, trois en arrière.
___________________________________________________________________________________________
2007 : LE BUT DE FAUVERGUE ET LA GRANDE EUROPE QUI S’ENVOLE
Pourquoi on y croyait : Parce que Rennes flirtait avec le podium depuis plusieurs saisons déjà. Quatrièmes de L1 deux ans plus tôt, les Bretons semblaient avoir le talent (M’Bia, Utaka, Mensah) pour, enfin, goûter à l’Europe, la vraie : la Ligue des champions.
Pourquoi ça s'est mal enchaîné : Pour une tête du Lillois Nicolas Fauvergue encaissée au bout du temps additionnel (90+2e), Toulouse passe devant Rennes dans les dernières secondes de la saison. La C1 échappe aux Rennais pour un point. Et même un but. Les Bretons laissent passer leur chance.
Les conséquences : Un premier traumatisme. Rennes est tout proche de passer dans une autre dimension mais reste depuis dans les mêmes eaux : entre la 4e place et le ventre mou. Rien de dramatique, rien d’excitant non plus.
___________________________________________________________________________________________
2009 : GUINGAMP ET L’HUMILIATION FACE AU VOISIN
Pourquoi on y croyait : Parce que, pour sa première finale de coupe depuis 1971, Rennes, solide en L1, reçoit son voisin guingampais, pensionnaire de L2. Les Pagis, Leroy, Gyan et autres Fanni sont partis pour croquer l’En Avant et décrocher le premier trophée des Rouge et Noir depuis près de 40 ans. Cette fois-ci, ce devait être la bonne.
Pourquoi ça s'est mal enchaîné : Parce qu’Eduardo, auteur d’un doublé ce soir-là, en a décidé autrement. La défaite est d’autant plus humiliante qu’elle est concédée face au petit voisin guingampais.
Les conséquences : Rennes entretient sa réputation de loser éternel, incapable de prendre son destin en main. LE SRFC manque de caractère.
___________________________________________________________________________________________
2011 : LE CAS M'VILA ET LES TERGIVERSATIONS DE LA CELLULE TRANSFERT
Pourquoi on y croyait : Rennes est depuis plusieurs saisons déjà l'un des meilleurs clubs formateurs français et a sorti quelques pépites (M'Bia, Réveillère, Briand ou Gourcuff). En cet été 2011, Yann M'Vila n'a que 21 ans et compte déjà dix sélections en Bleu. Elément incontournable de l'équipe de France, plus gros espoir de L1, il est dans le viseur d'Arsenal qui propose plus de 20 millions d'euros alors que Marca évoque une offre de 30 millions du Real.
Pourquoi ça s'est mal enchaîné : Parce que les dirigeants bretons veulent construire autour de M'Vila et le retiennent contre son gré.
Les conséquences : En 2012, Arsenal propose encore 22 millions d'euros selon Le Parisien. Nouveau refus de Rennes. Commence alors sa descente aux enfers entre les nombreux problèmes extra-sportifs, des prestations ternes sur le terrain et une suspension d'un an et demi en Bleu. L'hiver dernier, il quitte la Bretagne pour le Rubin Kazan contre 12 millions d'euros. Une issue qui témoigne des difficultés de Rennes de vendre ses jeunes au bon moment. Car si M'Vila est parti trop tard, Gourcuff a sans doute quitté son club formateur trop tôt. Et que dire de Moussa Sow, parti libre pour finir meilleur buteur de L1 à Lille la saison suivante...
___________________________________________________________________________________________
2012 : QUEVILLY ET L’HISTOIRE QUI SE REPETE
Pourquoi on y croyait : Parce que, en cette saison 2011-12, Rennes a rarement semblé aussi solide et cohérent dans toutes ses lignes. L’effectif est jeune (M’Vila, Kana-Biyik, Costil) et talentueux (Erding, Pitroipa, Féret). En face, Quevilly a certes sorti l’OM au tour précédent. Mais les pensionnaires de National ne sont pas censés peser lourd face à l’armada rouge et noir taillée pour l’Europe.Pourquoi ça s'est mal enchaîné
Pourquoi ça s'est mal enchaîné : La Coupe de France peut remercier Rennes. Grâce aux Bretons, la magie opère chaque saison ou presque. Quevilly en a profité. Une énième faute professionnelle pour Rennes.
Les conséquences : Rennes perd le fil de sa saison. Constamment dans le top 5 ou presque depuis novembre, le SRFC clôt son exercice avec trois défaites lors des quatre dernières journées et terminent sixième à un point de l’Europe. Non décidément, Rennes n’y arrive pas.
Sur le même sujet
Publicité
Publicité