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Coupe du monde 2014 - Costa Rica-Grèce (1-1, 5-3 tab) : Keylor Navas, l'assurance tous risques

Geoffrey Steines

Mis à jour 30/06/2014 à 07:22 GMT+2

Pas au niveau affiché durant le premier tour du Mondial, le Costa Rica s’est appuyé sur Keylor Navas pour franchir l’obstacle grec dimanche en quart de finale (1-1, 5-3 tab). Le gardien des Ticos, le meilleur à son poste depuis le début du tournoi, a écœuré des Hellènes pourtant séduisants dans le jeu et s’impose comme l’homme qui permet à sa sélection de rêver plus grand. Notre antisèche.

Navas a signé un très gros match face à la Grèce en huitième

Crédit: AFP

Le jeu : La Grèce a joué contre-nature, avec brio

Entre deux équipes sorties du premier tour avec un style basé sur la contre-attaque, la question était de savoir laquelle oserait prendre le jeu à son compte. Réputée pour sa frilosité, la Grèce s’est dévouée (60,2% de possession, son pourcentage le plus élevé en Coupe du monde) et le plan a bien failli fonctionner. En attaquant avec intelligence, sans jamais déséquilibrer son bloc, elle a obtenu une multitude d’occasions (huit tirs cadrés). Elle est passée majoritairement par les couloirs et n’a cessé de mettre en danger une défense costaricienne friable sur les centres. Devant, le trio offensif des Ticos, d’une insolente efficacité (une occasion, un but), a été contraint de se débrouiller tout seul. C’est au courage, surtout après l’exclusion d’Oscar Duarte (66e), que le Costa Rica a tenu bon pour arracher la séance de tirs au but et se hisser en quart pour la première fois de son histoire.
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Bryan Ruiz a ouvert le score pour le Costa Rica à la 52e minute face à la Grèce

Crédit: AFP

Les joueurs : Navas s’est occupé de tout

Keylor Navas est le meilleur gardien de ce Mondial, tout simplement. Comme pendant le premier tour, le portier costaricien de Levante a multiplié les miracles dimanche à Recife. Même si Sokratis Papastathopoulos, excellent aux côtés de Kostas Manolas, a mis fin à sa série de 336 minutes d’invincibilité, Navas a maintenu son équipe dans le match avec des arrêts décisifs. Il a ensuite envoyé son équipe en quarts en repoussant le tir au but de Theofanis Gekas. Moins en vue que lors de la phase de poules, Bryan Ruiz a sauvé son match avec un but chanceux. Christian Bolaños et surtout Joel Campbell l’ont suppléé. L’attaquant d’Arsenal a multiplié les efforts, notamment dans le replacement défensif, et a terminé la rencontre perclus de crampes.
A l’image de toute la défense centrale des Ticos, Oscar Duarte a vécu une soirée difficile jusqu’à se faire logiquement expulser. Auteur du but de la qualification contre la Côte d’Ivoire en début de semaine, Giorgios Samaras a encore réalisé une prestation majuscule. Il s’est démultiplié sur le terrain en touchant énormément de ballons et a pesé sur le jeu de son équipe en créant des décalages à foison. Jamais avare de courses vers l’avant, Jose Cholevas a amené le surnombre avec talent et ses nombreux centres ont fait planer une menace constante sur le Costa Rica. Par son impact physique, Ioannis Maniatis a régné sur l’entrejeu et grandement participé à la domination de sa formation sur cette rencontre. Une supériorité vaine.

Le tournant qui n’a pas eu lieu : Un contre qui risque de longtemps hanter les Grecs

Les deux parades de Keylor Navas devant Konstantinos Mitroglou, dans le temps additionnel de la seconde période (90e+3) puis dans celui de la prolongation (120e+1), auraient eu leur place dans cette rubrique. Mais à la 113e minute, les Grecs ont vendangé un contre à cinq contre deux. Une situation très mal négociée par les Hellènes, aboutissant sur une frappe dans un angle fermé de Lazaros Christodoulopoulos. De quoi nourrir les regrets des hommes de Fernando Santos.
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La déception des Grecs après leur élimination contre le Costa Rica

Crédit: Panoramic

La stat : 2002

Douze ans que la zone Concacaf attendait de placer un de ses représentants en quarts de finale de la Coupe du monde. Une anomalie réparée par le Costa Rica, qui succède aux Etats-Unis, arrêtés à ce stade de la compétition par l’Allemagne en 2002 (1-0). Les Stars and Stripes auront d’ailleurs l’occasion de rejoindre les Ticos lors de leur huitième contre la Belgique mardi.

Le tweet qui a tout compris

La décla : Fernando Santos, sélectionneur de la Grèce

Après leurs premiers matches, il n'y aura plus vraiment d'effet de surprise donc, je pense que les Costariciens ne pourront sans doute pas aller plus loin.

La question : Le Costa Rica, stop ou encore ?

Les Ticos auront tout à gagner samedi prochain contre les Pays-Bas à Salvador (22h00). Pour le tout premier quart de finale de leur histoire, ils débarqueront sur la pointe des pieds avant de défier le vice-champion du monde en titre. Ils auront pourtant des arguments à faire valoir pour se frayer un chemin jusqu’au dernier carré de cette Coupe du monde, ce qui s’apparenterait à l’une des plus grandes sensations de l’histoire de la compétition. Invaincus, les joueurs de José Luis Pinto s’appuient sur un système en 5-4-1 qu’ils maîtrisent sur le bout des doigts. Laissant volontiers l’initiative à l’adversaire (possession inférieure à 45% lors de chacun de leurs quatre matches), ce qui n’est pas pour plaire aux Néerlandais, ils excellent dans l’art de la contre-attaque.
Vu les difficultés rencontrées par la défense des Oranje face au Mexique, surtout en raison de sa lenteur, cela pourrait peser lourd. Les Costariciens disposent enfin gardien en état de grâce depuis trois semaines, en la personne de Keylor Navas (14 arrêts sur 16 tirs cadrés subis dans ce Mondial). Après avoir longtemps buté sur Guillermo Ochoa dimanche, les attaquants néerlandais devront désormais se le coltiner. Brillants lors du premier tour, en dépit d’un groupe monstrueux (Uruguay, Italie et Angleterre), les partenaires de Geancarlo Gonzalez ont démontré d’autres qualités face aux Grecs. Portés par un réalisme à toute épreuve, ils ont passé une heure en infériorité numérique sans craquer, grâce à un mental sans faille. Alors bien sûr, les Pays-Bas partiront logiquement avec les faveurs des pronostics. Mais après tant d’exploits, plus rien n’interdit le Costa Rica de rêver.
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