L’antisèche de Grèce - France : Vivement l’Euro 2024 !

Certes, les visiteurs avaient déjà leur billet pour l’Euro en poche, accompagné d’un très envié statut de tête de série. D’accord, leurs hôtes du soir étaient, eux, assurés de devoir passer par la case barrages. Mais ce Grèce - France avait beau être totalement dénué d’enjeu comptable, il n’a pas manqué d’intensité pour autant. Avec un onze de départ remanié, les hommes de Didier Deschamps ont rapidement pris le contrôle des opérations. Sérieux, appliqués, ils ont juste mis la dose d’efficacité qu’il fallait pour rejoindre les vestiaires avec un avantage mérité.

La maîtrise française était évidente. Elle a toutefois disparu l’espace de quelques minutes, autour de l’heure de jeu, et les Bleus l’ont payé cher, avec deux grossières erreurs défensives sanctionnées de deux buts. Pas de quoi, toutefois, leur faire perdre le fil du match. Car les Tricolores ont vite trouvé un second souffle, dans le sillage des nouveaux entrants, parmi lesquels figurait Kylian Mbappé. Ils sont revenus à hauteur, ont étouffé le feu grec et auraient mérité, au regard de leurs occasions très nettes, de rafler la mise en fin de partie. Tant pis.

On n'a vu que lui : auteur d'une grande prestation, Youssouf Fofana a permis aux Bleus de ne pas revenir bredouille de Grèce (2-2). Car sa défense n'a pas tenu le choc. A l'image d'un Jules Koundé complètement mangé sur le deuxième but. Devant, Randal Kolo Muani a retrouvé un peu de confiance au contraire d'Ousmane Dembélé. Voici les notes des Bleus.

Comme le nombre de buts inscrits par les Bleus en 2023, soit 3,4 par match. La seule fois où l’équipe de France a marqué davantage au cours d’une seule année civile, c’était il y a 70 ans (3,63). Une autre époque, un autre football.

C’est vrai qu’il y a de quoi râler. À quelques millimètres - ou à une goal-line technology - près, la France aurait pu repartir d’Athènes avec la victoire et boucler ainsi sa campagne d’éliminatoires sur un carton plein. Il faut cependant relativiser, prendre un peu de recul, afin de mesurer à quel point l’année 2023 a été resplendissante pour les vice-champions du monde, seulement vaincus par l’Allemagne en amical en septembre (2-1). Au-delà des résultats et d’une qualification acquise avec autorité, c’est la manière qui incite à l’optimisme en vue de l’Euro 2024.

Fin 2022, une page s’était tournée, avec notamment le départ à la retraite de Raphaël Varane et d’Hugo Lloris. Pas le temps de gamberger, les partenaires du nouveau capitaine Mbappé ont entamé leur nouvelle quête à pleine vitesse. Mike Maignan s’est vite installé, Marcus Thuram et Randol Kolo Muani, pour ne citer qu’eux, ont croqué dans tout ce qu’ils ont pu avec culot. Et quand des forfaits étaient à déplorer, d’autres (comme Youssouf Fofana ce mardi) sont sortis de l’ombre avec brio. Le réservoir est très bien rempli, ce qui est toujours utile pour voir loin.

Surtout, ces Bleus-là ont rompu avec leur inconstance traditionnelle, qui ressurgissait de temps à autre, a fortiori quand le onze de départ était remanié. Ce mois de novembre sans grand enjeu était, d’ailleurs, propice au relâchement. Mais dans la foulée du carton infligé à Gibraltar, les Français n’ont pas baissé la garde en Grèce, livrant un match plein en dépit de quelques erreurs individuelles et d’un petit passage à vide. Pour tout ce beau monde, 2023 était une année de reconstruction, et on ne s’attendait pas à ce que celle-ci soit aussi concluante. Maintenant, on a hâte de voir la suite.