Coupe du monde : la prolongation en finale devient une habitude
ParLucile Alard
Mis à jour 14/07/2014 à 09:10 GMT+2
Comme l’Espagne et I’Italie, l’Allemagne a dû attendre la prolongation pour soulever le trophée face à l’Argentine (1-0). Attendre les derniers instants pour faire basculer une finale, la tendance s’affirme. Depuis 1990, sur sept éditions, cinq ont mis à rude épreuve les cœurs des joueurs et des supporters. Seuls les Français (1998) et les Brésiliens (2002) ont dominé leur sujet.
Des combats âpres, physiques, et peu de buts. Depuis un quart de siècle maintenant, les finales de Coupe du monde ont tendance à être étriquées. Le match tant attendu pendant quatre ans se dénoue au bout du suspense, comme lors d’Allemagne - Argentine dimanche, la troisième finale consécutive à aller en prolongation, la deuxième de rang à s’achever par un 0-0 en 90 minutes. Cinq des sept dernières finales de Coupe du monde ont obéi à un scénario proche, sans vainqueur évident. Les victoires des Bleus en 1998 (3-0) et du Brésil en 2002 (2-0) sont, sur la période, les seules exceptions à cette tendance.
Les sept dernières finales :
- 1990 : RFA – Argentine (1-0)
- 1994 : Brésil – Italie (0-0, 3-2 t.a.b.)
- 1998 : France – Brésil (3-0)
- 2002 : Brésil – Allemagne (2-0)
- 2006 : Italie – France (1-1, 5-3 t.a.b.)
- 2010 : Espagne – Pays-bas (1-0 a.p.)
- 2014 : Allemagne – Argentine (1-0 a.p.)
1990 : Brehme à la 85e
Pour leurs retrouvailles, quatre ans après leur finale de Coupe du monde (victoire Argentine, 3-2), Allemands et Argentins livrent un tout autre spectacle. En 1986 à Mexico, ils avaient joué l’une des finales les plus prolifiques de l’histoire avec cinq buts. En terres italiennes, ils se livrent à une rencontre qui symbolise de l’ensemble de la compétition. Le match est rugueux et se dénoue sur un pénalty litigieux obtenu à la 85e minute par Völler. Brehme ne se fait pas prier (1-0).
C’est la fin des finales-spectacle. Pour la première fois, le vainqueur n’encaisse pas de but. Une situation qui s’est reproduite cinq fois en six finales depuis…
1994 : 0-0, triste première
La Coupe du monde états-unienne a été spectaculaire, exactement l’inverse pour sa finale. Sous l’écrasante chaleur de Pasadena (Etats-Unis), le match Italie-Brésil se termine sur un score nul et vierge (0-0). Le jeu est cadenassé et aucune équipe ne se libère sur le terrain. Poussée aux tirs au but, la Seleçao profite des trois échecs azzuri pour glaner une quatrième étoile (3 t.a.b à 2). En ratant sa tentative Baggio met un terme aux rêves italiens. Douze ans plus tard, il n’a toujours pas digéré, comme il le montre dans une chronique de The Observer.
Perdre aux penalties ce n’est pas juste. C’est normal qu’après quatre ans de sacrifice, tout se joue en trois minutes ? Je ne crois pas.
Les Fançais ne vont pas tarder à penser la même chose…
2006 : Si cruels tirs au but
Deux buts, mais pas de vainqueur entre la France et l’Italie (1-1) à Berlin. Zinedine Zidane ouvre le score sur une panenka audacieuse et chanceuse (7e) avant qu’une tête de Marco Materazzi trompe Fabien Barthez (19e). Plus rien ne sera marqué. Les 30 minutes supplémentaires ne délivrent aucune des deux équipes. Pour la seconde fois de l’histoire, le trophée le plus important du football se joue sur un coup de dés. Et le sort est favorable aux Italiens (5 t.a.b à 3). La tentative de Trezeguet s’écrase sur la barre transversale.
Epilogue d’une finale enlevée mais nerveuse.
2010 : la finale la plus rugueuse
L’Espagne a patienté jusqu’au bout pour soulever sa première Coupe du monde. Face aux Pays-Bas, Iniesta délivre les siens lors de la prolongation (116e). 1-0 score final : le tarif espagnol lors de tous les matches à élimination directe de son Mondial sud-africain. La Furia Roja devient le champion du monde le moins prolifique de l’histoire. La finale a son record : avec treize jaunes et un rouge, elle est la plus sanctionnée de l’histoire.
2014 : Sur la plus petite des marges
Face à une équipe argentine repliée sur elle-même, l’Allemagne est poussée à la prolongation. C’est la troisième finale d’affilée qui se joue en 120 minutes. L’Argentine, pourtant amenée par Messi, ne cadre aucun tir.
Et comme quatre ans plus tôt, l’histoire se répète, Götze (113e) inscrit l’unique but d’une finale assez pauvre (1-0). On est loin de la moyenne sur la compétition (2,6 buts par match), la plus prolifique depuis 1998. Mais on est dans les standards des dernières finales. Face à l’importance de l’enjeu, la tendance est à oublier son jeu.
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