Roja or not Roja, 2002, boulevard : quel groupe pour les Bleus ?

Un épouvantail se trouve dans le chapeau 2 : il s'agit des triples champions d'Europe et champions du monde 2010 espagnols. C'est une évidence et toutes les têtes de série ne rêvent que d'une chose : éviter la Furia Roja. Avec l'Espagne, tomber sur le Costa Rica, valeur sûre de la zone Concacaf passée à deux doigts d'une demi-finale de Coupe du monde il y a quatre ans, et prendre le Nigeria, que les Bleus avaient difficilement éliminé au Brésil, n'aurait rien d'une sinécure. Cependant, on a déjà vu groupe de la mort plus effrayant. Les absences des Pays-Bas et de l'Italie ont changé la donne au niveau des chapeaux.

L'Espagne au premier tour, ça ressemblerait à une punition. Néanmoins, éviter les Ibères ne serait pas forcément un cadeau. Pour une raison simple : l'Espagne protège la France d'un adversaire sud-américain du chapeau 2 et d'un autre européen issu du 3 ou du 4. Si ces équipes sont moins prestigieuses et probablement moins fortes que l'armada espagnole, elles pourraient constituer une opposition plus homogène. Imaginez que la France tombe sur l'Uruguay, la Suède le Nigeria ? On peut aussi imaginer un groupe avec la Colombie, l'Egypte et la Serbie... Pas d'épouvantail mais quelques morceaux pas très digestes d'entrée.

Vous connaissez le groupe de la mort ? Eh bien, oubliez-le. Ce tirage, c'est celui de la balade. Sur le papier, il s'entend. Oui, la France peut se farcir l'Espagne. Mais les Bleus peuvent également avoir le Pérou, l'Iran et le Panama comme adversaires. Autant dire que les vice-champions d'Europe auraient ce qui ressemble à un boulevard devant eux. Seul "danger" sur le papier : ces trois pays sont tout sauf des têtes connues pour les Bleus. La France n'a jamais défié les Panaméens et n'a plus croisé les Iraniens et les Péruviens depuis 1978 et 1982. Exotique.

Niveau été cauchemardesque, il y a eu 2010. Knysna et tout le tralala. Mais 2002, sportivement parlant, c'était pas mal. Une deuxième étoile brodée sur le maillot avant de jouer, un titre qui ne pouvait pas échapper aux Bleus… et puis patatras. Figurez-vous que l'équipe de France pourrait retrouver une partie de ses bourreaux du premier Mondial asiatique de l'histoire. L'Uruguay, issu du chapeau 2 (0-0 en 2002 et une expulsion pour Henry), le Sénégal (chapeau 3) - remember Papa Bouba Diop - et… la Corée du Sud. Pourquoi la Corée du Sud ? Parce que les Bleus avaient perdu Zinédine Zidane lors de ce fameux match amical précédant le match d'ouverture du Mondial… Si vous voulez ressasser des mauvais souvenirs, ce groupe est fait pour vous.

Tant qu'à avoir des souvenirs, autant qu'ils soient bons. Au groupe "Roger Lemerre", on répond par un groupe 1998 ou "Aimé Jacquet" si vous vous préférez. On y trouverait la Croatie (chapeau 2) et l'Arabie Saoudite (chapeau 4), que les Tricolores avaient battus sur la route de leur titre mondial. On aurait pu ajouter le Danemark si le tirage autorisait à inclure une troisième équipe européenne dans les groupes. Mais ce n'est pas le cas. La Tunisie, qui avait disputé la Coupe du monde hexagonale, donnerait une allure 1998 à ce groupe, abordable sur le papier. Après avoir dû parler de la Bulgarie lors des éliminatoires, Didier Deschamps pourrait se remémorer de bien meilleurs souvenirs.

Pérou, Costa Rica et Maroc : ce groupe aurait des allures de premières pour les Tricolores. Si les Français ont déjà joué toutes ces équipes respectivement issues des chapeaux 2, 3 et 4, ils ne les ont défiées que dans un cadre amical, ou de préparation à la Coupe du monde. Ce fut le cas du Costa Rica en 2010. Pour une victoire qui avait débouché sur le néant sud-africain. Le Maroc aussi fut un adversaire de préparation de Mondial. Rappelez-vous 1998 et 2000. Deux fois invités au tournoi Hassan II, les Français avaient fait un nul (2-2, 6 tab à 5) et gagné largement deux ans plus tard (1-5). Après ça, deux triomphes fabuleux pour le foot français. On en redemande.