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Euro 2016 : Ces Bleus ont soif de victoire, certes, mais pas encore d'identité de jeu

Martin Mosnier

Publié 16/06/2016 à 21:01 GMT+2

EURO 2016 – Les Bleus ont encore failli dans leur expression collective face à l'Albanie et s'en sont sortis in extremis. Roumains et Albanais ne leur ont pas facilité la tâche en proposant un bloc hermétique ? L'excuse ne suffit pas.

Didier Deschamps lors de France - Albanie - Euro 2016

Crédit: Panoramic

Ils ne pouvaient pas faire le coup deux fois. Vendredi, face à la Roumanie, les Bleus ont mis leur crispation sur le compte de la pression. Vu le contexte très particulier, l'argument était recevable. Mais l'excuse, par définition, n'est valable qu'une fois. "La pression n'a rien à voir cette fois", nous ont confié en cœur Hugo Lloris et André-Pierre Gignac. Ils ne pouvaient pas faire autrement. Ce mercredi, ils ont trouvé une autre porte de sortie : la pelouse, il est vrai dégradée, du Vélodrome. "C'est un désastre et ça n'aide pas à construire le jeu", a condamné Didier Deschamps.
Le problème est sans doute plus profond que quelques pieds qui tremblent ou qu'un terrain en mauvais état. Le 4-2-3-1 est un facteur aggravant et n'a pas facilité l'affaire. Mais, là-encore, l'excuse n'est pas suffisante. En 180 minutes depuis le début de l'Euro, les Bleus n'ont jamais vraiment dominé leur sujet face à des équipes certes valeureuses mais sans génie. Jusqu'ici, ils s'en sont sortis par des fulgurances, des pics de fièvre. Des inspirations de Payet, une transversale de 40 mètres de Paul Pogba (sur le second but au Vélodrome). Jamais ils n'ont pris un ascendant collectif sur leur adversaire. La France joue par à-coups. Une dynamique qui rend ses victoires très fragiles.

Déchets techniques et bloc trop bas

"Avec le ballon, c'était insuffisant en première mi-temps", a noté après la rencontre un Hugo Lloris pourtant expert dans l'art d'arrondir les angles. Comment lui donner tort ? Depuis ses débuts, la France affiche une fébrilité technique qui n'est pas dans ses habitudes. Contrôles trop longs, remises mal assurées, ouvertures ratées : ce déchet l'empêche d'exercer une pression constante son adversaire. Ces Bleus n'ont pas et n'auront jamais avec de telles individualités un jeu de possession. Mais ils auraient dû mettre au supplice une défense albanaise qui n'a concédé son premier tir cadré qu'à la 90e minute. "On peut faire mieux en prenant plus le jeu à notre compte", a diagnostiqué Bacary Sagna après la rencontre.
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France's defender Bacary Sagna (L) vies for the ball against Albania's midfielder Ermir Lenjani during the Euro 2016 group A football match between France and Albania at the Velodrome stadium in Marseille on June 15, 2016.

Crédit: AFP

L'Albanie et la Roumanie n'ont pas vraiment pris de risque et les Bleus affronteront sans doute des équipes plus audacieuses dans ce tournoi, à commencer par la Suisse. Mais il n'est pas dit que le scénario soit moins angoissant face à la Nati surtout si la France joue aussi reculée qu'en première période. "On n'a pas su mettre de rythme parce qu'on a joué trop bas", a noté Sagna. Les Bleus n'en ont pas suffisamment montré jusqu'ici pour croire qu'il lui suffira d'une défense moins regroupée pour s'en sortir les doigts dans le nez. Les défenses basses de leurs deux premiers adversaires sont une fausse excuse, là-encore. Le problème vient avant tout de l'expression collective des Français. "On doit mettre plus d'intensité et d'agressivité dans les rencontres parce que, sinon, on risque de le payer", a prévenu Lloris, décidément plus incisif qu'à son habitude.

Le projet ? "Gagner le prochain match"

"On peut toujours faire mieux mais c'est déjà bien ce qu'on fait aujourd'hui", lui a répondu Didier Deschamps. D'un point de vue strictement pragmatique, les Bleus sont qualifiés avec deux victoires en deux matches. Leur état d'esprit est irréprochable et la façon dont ils achèvent leur rencontre témoigne de leur excellente forme physique. "Les joueurs mettent tout ce qu'il faut pour aller chercher la victoire", s'est satisfait le sélectionneur. Deschamps a préféré voir le verre à moitié plein, c'est son rôle après tout.
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Didier Deschamps lors de France - Albanie - Euro 2016

Crédit: Panoramic

Quel est le projet de jeu de cette sélection ? "Gagner le prochain match", avait-il répondu mardi. Patrice Evra et Blaise Matuidi, souvent lucides dans leurs analyses d'après-match, n'ont, eux, pas eu le temps de les exposer. A peine arrêtés devant les micros, ils se sont faits reprendre de volée par leur sélectionneur, débarqué au milieu des journalistes, dans une scène assez surréaliste : "Allez hop les gars, on y va. On a un match dans quatre jours, il faut le préparer." "Désolé, le patron a parlé", s'est excusé Matuidi. Deschamps n'a pas eu tort de les presser, les Bleus ont encore pas mal de travail devant eux.
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France teammates celebrate their 2-0 win over Albania in the Euro 2016 group A football match between France and Albania at the Velodrome stadium in Marseille on June 15, 2016

Crédit: AFP

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