Il est parfois venu à reculons chez les Bleus : Sagna va désormais de l’avant

Vendredi, quand il pénétrera sur la pelouse du Stade de France, Bacary Sagna repensera sans doute au 22 août 2007 et à un Slovaquie - France que tout le monde a oublié. A part un coup franc victorieux et très audacieux de Thierry Henry, cette rencontre de rentrée des classes n'a pas marqué grand monde. Sinon Bacary Sagna qui, ce soir-là, débutait son histoire avec l'équipe de France. Neuf ans plus tard, le latéral droit de Manchester City a parcouru un sacré bout de chemin et s'apprête à fêter sa 58e sélection sous le maillot tricolore, face à la Roumanie.

Cinquante-huit capes, c'est tout sauf anodin. C'est autant que… Willy Sagnol, son prédécesseur au poste. La carrière bleue de Sagna a été bien moins linéaire que celle de l'ex-entraîneur des Girondins de Bordeaux. Mais l'ancien Auxerrois s'est toujours accroché, faisant fi des critiques. Même s'il n'a oublié aucune de ces piques qui lui ont fait mal à un point que peu l'auraient imaginé. "Les critiques, c'est mon quotidien. Et il m'est arrivé de venir en équipe de France à reculons, a-t-il révélé, sincère. Je sais qu'on m'attend sur mes centres et sur mon jeu offensif. Je travaille dur sur ce point."

Les critiques et l'ironie quant à la technique présumée défaillante de Sagna sont un sujet récurrent depuis le début sa carrière internationale. Du coup, quand il offre une passe décisive à l'un de ses attaquants, comme ce fut le cas samedi à Metz face à l'Ecosse (3-0), il savoure. Mais n'oublie rien. "Je sais que je suis critiqué offensivement, répète-t-il. Du coup, je suis d'autant plus satisfait d'avoir contribué au but d'Olive (Giroud)".

Attaquer, pour un défenseur, c'est bien. Mais l'essentiel n'est-il pas ailleurs ? Défendre, ça n'a jamais desservi personne. Surtout lorsqu'on fait partie d'un quatuor loin d'être rodé. "Mon rôle est d’abord défensif, appuie-t-il. Depuis le retour d'Adil (Rami), je communique beaucoup avec lui. Sur ce point, je pense satisfaire les attentes du coach. Après, j’essaie d’aider offensivement." Tout en s'adaptant au compère qui occupe l'aile droite devant lui.

Vendredi, Bacary Sagna retrouvera Antoine Griezmann qui, à la différence de Kingsley Coman, a tendance à déserter l'aile droite, bien plus attiré par l'axe. Le Mancunien le sait et s'y prépare. Cela ne l'empêchera pas d'essayer d'apporter le surnombre et d'aller de l'avant. Et, pourquoi pas, d'ouvrir son compteur but. Le faire lors d'une compétition internationale disputée à la maison, ça aurait de la gueule. Un ancien latéral droit des Bleus l'a fait avant lui. Et tout le monde s'en souvient.