FFF : Le Graët président

L'Hôtel Le Meridien dans le 17e arrondissement de Paris a été le théâtre d'une petite surprise aux alentours de 11h30. Alors que l'on attendait l'élection de Fernand Duchaussoy, favori bien que sans grande marge de manoeuvre, les 247 délégués présents ont finalement choisi la liste de Noël Le Graët, vice-président en charge des questions économiques. Le président de Guingamp a été élu dès le premier tour avec 54,39 à% des suffrages exprimés contre 45,40% au sortant et 0,19% à Eric Thomas. Un résultat qui en a surpris plus d'un dans la salle où se tenait l'Assemblée Générale de la FFF, à en croire le murmure qui l'a parcourue.

A la lumière des premières réactions, c'est sans aucun doute le discours de Noël Le Graët qui a fait la différence. Quand Fernand Duchaussoy s'est montré presque trop sage avec sa volonté de poursuive la réforme entamée, le président de Guingamp, qui quittera donc ses fonctions au club, a lui fait preuve d'un vrai talent d'orateur politique (il a été maire de la ville bretonne, ndlr). Sa volonté de remettre la DTN en ordre de marche sous la direction de Joël Müller, ses appels du pied envers le monde amateur et un discours moins axé sur le plan financier (ce qui lui avait été reproché) ont sans doute fait la différence dans les derniers instants.

Après le classique crépitement des flashes, le nouvel élu a laissé son prédécesseur dire quelques mots. Duchaussoy a annoncé qu'il quittait définitivement la Fédération pour retrouver sa famille. Il s'est ensuite éclipsé, à l'image du très attendu président du PSG Robin Leproux, sans tenir la conférence de presse prévue. Eric Thomas, lui, a profité encore quelques instants de la lumière pour répondre aux journalistes. Il espère avoir fait entendre sa voix, à l'image de son discours trop long, décousu puis interrompu par le secrétaire général et ne désespère pas que le football d'en-bas puisse un jour peser plus au sein de l'institution.

Pour Noël Le Graët, âgé de 69 ans, c'est maintenant que les choses sérieuses commencent. A partir de mardi prochain, il aura 18 mois pour mettre en place sa politique et convaincre que c'est la bonne. Ensuite, une nouvelle élection aura lieu en décembre 2012. Elle sera cruciale car elle ouvrira la période qui conduira à l'Euro 2016 disputé en France. "Dans les 18 mois à venir, la liste élue devra montrer sa capacité à faire bouger les choses. Il faudra mettre la surmultipliée", résume Jean-Pierre Louvel, président de l'UCPF (syndicat des clubs professionnels). Les conséquences d'une démocratie que la FFF vient de découvrir avec sa première élection sur liste.