Sochaux en plein doute

Jean-Claude Plessis dédramatise. A chaque interview, il reste calme malgré le bilan catastrophique de Sochaux. "Ce n'est pas la crise", annonce le président du club doubien. Pourtant, la situation n'a jamais été aussi grave dans le Doubs ces dernières saisons. A l'issue des 10 premières journées, le FCSM pointe à la 19e place du classement. Avec surtout une seule petite victoire au compteur. Pas vraiment de quoi rassurer les supporters franc-comtois.

Ces derniers ne cachent d'ailleurs pas leur inquiétude. Sur le site officiel du club, les Sochaliens estiment à 77% que leurs protégés doivent craindre la relégation. Un pessimisme qui en dit long. Mais est-ce vraiment une surprise ? Pas vraiment puisque tout s'écroule à Sochaux. Eliminés de la Coupe de la Ligue, dans les profondeurs du classement en championnat, les Lionceaux ont en plus été sortis d'entrée en Coupe de l'UEFA par la modeste équipe de Panionios. Une cruelle déception qui remet beaucoup de choses en questions.

Au niveau économique déjà : Lors de l'intersaison, Plessis avait voulu élargir son groupe pour aller le plus loin possible sur la scène européenne. Il n'en sera rien. Conclusion, Frédéric Hantz se retrouve avec des "surnuméraires". " L'effectif est de 26 joueurs. Nous avions voulu un groupe plus large pour jouer sur tous les tableaux. Maintenant, nous sommes sortis de la Coupe UEFA. Et l'effectif est presque trop important. Il faudra y penser au mercato", avance le président. Un coup dur. Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, les ambitions sont également revues à la baisse.

Après trois finales au Stade de France en cinq ans, Sochaux va devoir se contenter de jouer le maintien. Tout le monde commence à en prendre conscience. Même Jean-Claude Plessis, pourtant persuadé que son équipe pouvait finir dans les dix premiers il y a encore quelques jours."Il faudra 40 points pour se sauver", a lâché le président dépité après le revers contre Toulouse à domicile le week-end dernier (0-1). Aujourd'hui, les questions s'accumulent. Frédéric Hantz, l'entraîneur arrivé cet été du Mans, est-il menacé ? Y-a-t-il des solutions pour sortir de cette débandade ?

Pour la première, le technicien semble pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Son président n'a jamais changé d'entraîneur en cours de saison depuis son arrivée. Et il ne semble pas près à modifier ses habitudes. Pour la seconde, c'est plus compliqué. L'ancien Manceau semble impuissant devant les problèmes francs-comtois. Tant au niveau du jeu que du mental. Notamment dans le secteur offensif. Depuis le début de la saison, Sochaux fait preuve d'une maladresse chronique devant le but. Malgré un nombre impressionnant d'occasions, personne n'arrive à faire la différence. Et pour couronner le tout, le groupe n'arrive toujours pas à prendre le jeu à son compte. En clair, rien ne va plus...

Alors bien sûr, il y a du mieux par rapport aux prestations du mois d'août. Bien sûr, des joueurs majeurs vont revenir de blessure d'ici peu (Brechet, Dramé et Grax). Mais un constat s'impose : Sochaux va vite devoir se mettre en tête de jouer pour éviter la relégation. Pas toujours évident à accepter surtout quand on visait plus haut. "On n'était pas préparé à jouer cette situation", lance Frédéric Hantz. "Cela risque d'être dur jusqu'à la trêve", renchérit Lionel Mathis conscient que les prochains matches (un déplacement à Nancy et la réception de Marseille) ne vont pas être évidents à négocier. L'ancien Auxerrois préfère donc annoncer la couleur. Histoire de ne pas plonger le club dans la crise en cas de nouveaux revers. Après, il sera de toute manière temps de faire le point. Et peut-être de changer un peu la donne comme l'a déjà annoncé Plessis.