Nancy glace Marseille

MARSEILLE - NANCY: 0-3
Buts : Hadji (34e, 39e) et Dia (56e)


Les esprits sans doute déjà aux fêtes, l'OM a pris une leçon de réalisme sur ses terres face à Nancy. Jadis citadelle imprenable, jouer au Vélodrome est devenu un véritable chemin de croix pour les Phocéens. Pourtant, avec une deuxième place à défendre, Marseille avait l'ambition de bien terminer son année 2008 et ses matches aller. Et quoi de mieux qu'une équipe nancéienne en difficulté cette saison et éliminée de la Coupe de l'UEFA jeudi.

Seulement, rien ne s'est véritablement déroulé comme Eric Gerets l'avait prévu. Sa défense qui lui avait donné tant de satisfaction lors des matches précédents a totalement pris l'eau. Le ton aurait pourtant pu être différent le coup d'envoi à peine donné. Après 10 minutes de jeu, Marseille se voyait refuser un but de Cheyrou pour un hors-jeu peu évident de Koné. Peu après, Ziani annonçait la tendance de la soirée: des frappes lointaines des Marseillais repoussées par Bracigliano (15e). Venus avec pour ambition de faire un bon résultat "pour la confiance", les joueurs de Pablo Correa ont réalisé le coup parfait. Victime d'une infirmerie bien garnie, l'entraîneur de l'ASNL avait opté pour un bloc défensif compact. Et pendant 90 minutes, le travail de sape des Nancéiens aura payé, faisant déjouer une équipe olympienne pourtant maîtresse du ballon (64% de possession de balle sur la partie).

Mais dominer n'est pas gagner et, amoindri en attaque par la blessure de Niang, l'OM peine encore. Sur ses cinq dernières sorties, toutes compétitions confondues, Marseille n'a inscrit que deux buts, tous face à Nice (penalty de Niang et but contre son camp d'Echouafni). Et comment pallier ce déficit quand votre défense perd également pied? Impossible diront les Nancéiens qui ont bien profité des cadeaux adverses. Face à une défense mal placée sur le coup franc, Hadji débloquait la rencontre au terme d'une action marquée par le hors-jeu de Berenguer dont on ne saura jamais s'il a remisé ou non pour son coéquipier (34e, 0-1). Première action et premier but pour une ASNL ultra-réaliste. Réalisme, le maître-mot du match lorrain quand cinq minutes plus tard, le même Marocain profitait d'un laisser-aller de la défense pour doubler la mise (39e, 0-2).

Et c'est finalement là où Nancy a fait la différence que Marseille a mordu la poussière : la finition. Au total, les Phocéens auront tenté 23 fois leur chance pour seulement sept tirs cadrés, bien souvent stoppé par un Bracigliano impérial face à Koné (42e, 51e, 72e) ou encore Ben Arfa (53e), et épaulé par le poteau devant Samassa (86e). Cheyrou et les siens auraient pu jouer des heures et des heures sans parvenir à faire plier leurs adversaires tant la réussite semble vouloir les fuir. Le sort n'aidant pas, Cheyrou touché au visage et sorti se faire soigner, Brison délestait Ziani du ballon et Dia allait alourdir le score (56e, 0-3).

Ultime coup de bambou sur des têtes marseillaises déjà en vacances et Nancy pouvait terminer en roue libre face à un adversaire démobilisé, défait à domicile pour la troisième fois de la saison. Pour la première fois depuis la saison 1985/1986, Nancy repart du Vélodrome en vainqueur. Un succès précieux qui lui permet d'apparaître provisoirement dans le Top 10 (10e). L'OM, sorti sous les huées de son public, va revoir ses prétentions à la baisse. Dauphin avant la journée, Marseille n'est plus que cinquième.

"Nous avons perdu car nous n'avons pas été capables de produire du jeu. Aujourd'hui, il y avait des possibilités, car Nancy n'a pas fermé le jeu. Ce qui a fait notre force à un moment a été notre faiblesse. A 2-0, si tu marques rapidement après la pause, tu as encore une petite chance... Mais après le troisième but, le match a été plus facile pour l'adversaire. La victoire de Nancy est méritée. J'espère que cette défaite va nous poursuivre cette semaine. Nous avons été nuls!"