Pagis corrige Lyon

Rennes n'a pas douté longtemps. Eliminés d'entrée par les Néerlandais de Twente en Coupe de l'UEFA cette semaine, les hommes de Guy Lacombe ont su immédiatement redresser la barre en ajoutant la manière au résultat. Les pensionnaires du Stade de la Route de Lorient ont infligé une véritable correction à des champions de France en titre surclassés dans tous les compartiments du jeu (3-0). Le tout grâce à un énorme Mickaël Pagis, auteur d'un triplé.

Avec deux jours de récupération en moins, les Rennais ne partaient pas avec les faveurs des pronostics d'autant plus les Lyonnais débarquaient en Bretagne en pleine confiance. Six victoires pour un match nul, les protégés de Claude Puel avait déjà creusé un écart conséquent sur la concurrence à l'attaque de cette 8e journée et comptaient sur ce déplacement à Rennes pour enfoncer encore un peu plus le clou. "On a envie de rester invaincu. C'est un challenge de plus pour nous. Il faut maintenir notre avance et ne pas se préoccuper de ce qui se passe derrière nous", avait ainsi prédit Mounier qui ne pouvait imaginer que l'OL allait ainsi passer totalement à côté de son match.

"Lyon a joué mardi et ils ressentiront peut-être de la fatigue aussi. Donc on a nos chances". Briand ne s'était pas trompé. Alors qu'ils ont cependant pu profiter d'une période de récupération plus longue, les Lyonnais ont subi de plein fouet les vagues rouges. Inexistants dans les duels en milieu de terrain, largement dominés physiquement et pris de vitesse par la fougue made in Rennes, les Rhodaniens n'ont jamais réussi à mettre leur jeu en place. "Si on les laisse développer leur jeu, ça peut-être très dur", avait pronostiqué Briand. Soucieux de prendre les Lyonnais à la gorge, les Bretons, dans le sillage d'un M'Bia tonitruant, se sont donc efforcés d'exercer un pressing tout terrain qui a totalement asphyxié l'OL.

En s'efforçant de remonter le ballon à grande vitesse et en s'appuyant sur un Briand toujours placé à la limite du hors-jeu, les Rennais ont mis en exergue les faiblesses chroniques d'une défense olympienne, incapable de résister aux déferlantes adverses. Pagis n'a eu qu'à finir le travail. Sur des centres parfaits de Sow (17e, 1-0), de Thomert (57e, 2-0) et d'une reprise de demi-volée somptueuse de vingt-cinq mètres (67e, 3-0), l'ancien Marseillais de 35 ans signe un triplé retentissant qui devrait lancer définitivement la saison du Stade Rennais, 7e, revenu à seulement trois longueurs du podium de Ligue 1.

Avec cette première défaite depuis le début de la saison, l'heure n'est pas encore à la crise du côté de Lyon, mais ce revers sans appel a mis en évidence les limites actuelles des champions de France. Une charnière centrale Bodmer-Cris peu rassurante, Kallstrom incapable de tenir le rôle d'arrière-gauche en l'absence de Grosso, un dispositif en 4-4-2 qui ne tient pas la route... Pour Claude Puel et ses hommes, la trêve internationale arrive au meilleur moment pour tenter de revoir leur copie.

"On savait que le premier qui marquerait pourrait faire ce genre de match. Cela a été nous et c'est mérité car on a eu beaucoup d'occasions. Après, le 2e but leur a fait mal. A Twente, si le sort ne nous avait pas été contraire, cela aurait pu être le même score que ce soir. Regardez les statistiques, Mike a souvent marqué des buts contre Lyon. On sait que quand on arrive à le décaler, il a la maîtrise technique et le sang-froid nécessaires. Maintenant, je veux voir comment les joueurs vont gérer ça. On a vu qu'on était capable de gérer quand ça n'allait pas mais là, on a mis la barre haut."