Relâchement interdit

Ça peut sembler bizarre mais Lille passe un test face à Caen. La victoire au Stade de France contre Lyon (2-0), trois jours après avoir éliminé le sextuple champion de France en Coupe de France (3-2), a permis aux Nordistes de rester en embuscade pour accrocher une place européenne. Quelques jours après, le LOSC, septième de L1 à 3 points de Marseille, est toutefois attendu de pied ferme. Si la semaine a été marquée par le terrible drame survenu à la sortie du Stade de France, le club lillois va devoir trouver les ressources pour se reconcentrer sur le championnat. Histoire de ne pas voir ses efforts encore une fois gâchés par un relâchement coupable face à une équipe moins bien classée.

"On se l'est dit dans le vestiaire : veillons à ce que notre subconscient ne prenne pas ce rendez-vous (ndrl : face à Caen) àla légère", avoue Franck Béria sur le site officiel du club. Un constat s'impose en effet depuis plusieurs semaines : si les Dogues attaquent les rencontres face aux grosses cylindrées de l'Hexagone comme des morts de faim, ils manquent de mordant à l'heure d'affronter les équipes plus modestes. Et notamment à l'extérieur. Contre Auxerre (défaite 2-0), face au Mans (0-0) et à Valenciennes (2-0), les protégés de Rudi Garcia ont lâché des points précieux dans la course à l'Europe. Si le LOSC est devenu plus "joueur" cette saison, capable du très bon mais aussi du pire, il est victime de sautes de concentration coupables.

Dans ces conditions, le déplacement à Caen prend une dimension particulière. Conscients de leurs faiblesses, tous les Lillois font amende honorable et présentent cette rencontre en terre normande comme un rendez-vous capital. En bon capitaine, Rio Mavuba donne le ton dans la Voix du Nord : "Contre les équipes du bas de tableau, on n'a pas très bien réussi jusque-là, reconnaît le milieu de terrain lillois. On a une chance de prouver qu'on a bien progressé." Le discours est là. Maintenant, il faudra le montrer sur le pré normand.

Caen, qui n'a plus connu le goût de la victoire depuis 12 matches désormais en L1, semble être une proie facile. Mais le Stade Malherbe vendra chèrement sa peau. "Au risque de paraître rébarbatif, le match de Caen s'annonce compliqué, prévient Beria. Connaissant notre différence de résultats entre petites et grosses écuries, attendons-nous à vivre un match complexe ce week-end. Nous avons été prévenu plusieurs fois et ça n'a pas suffit. Restons donc mobilisés. La double victoire contre Lyon ne voudra jamais dire qu'on gagnera le match suivant avec facilité, même si l'adversaire se présente en tant que reléguable. " Alors, Lille a-t-il retenu la leçon ?