Rennes marque le pas

Seize matches sans défaite, série en cours. Pas sûr que la statistique console le Stade Rennais. Tenue en échec par son voisin nantais (0-0), la formation de Guy Lacombe a raté une belle opportunité de prendre provisoirement la deuxième place. Certes, elle n'a plus perdu depuis le 17 août. Mais au soir de la 18e journée, elle n'est plus sur le podium de la Ligue 1. Ce résultat peut être vu comme un coup d'arrêt pour des Rouge et Noir invincibles à domicile.

On peut aussi le considérer comme un bon point tant ils ont montré un double visage tant le FC Nantes aurait pu tuer le match dès les premières secondes si un coup franc hors norme de N'Daw ne s'était pas écrasé sur la barre de Douchez (3e). Durant le premier acte, Rennes n'a pas montré grand-chose. Quand Nantes a affiché les vertus d'une équipe solide, bien organisée et à l'affût du moindre contre. Emmenés par un David De Freitas omniprésent dans l'entrejeu, les Canaris ont longtemps fait déjouer les coéquipiers de Mickaël Pagis. L'ancien Marseillais a donc du redescendre d'un cran, pour mettre le pied sur le ballon. La tactique a eu le don d'isoler un peu plus Jimmy Briand.

Alors les Rennais ont revu leurs plans. En passant davantage par les côtés, ils ont fait chauffer les gants de Tony Heurtebis. Titulaire en l'absence de Jérôme Alonzo, victime d'une légère paralysie faciale, l'ancien Troyen a donc été contraint de sortir de grand jeu. Comme sur cette frappe flottante de Lemoine (33e). Comme sur ce coup franc vicieux de Bruno Cheyrou juste avant la pause (41e). Comme sur cette tête piquée de Rod Fanni, sortie d'une manchette à la manière d'un volleyeur (49e). Comme sur ce boulet de canon de ce même Fanni (80e). Malgré les entrées de Sylvain Wiltord et de Jérôme Leroy, Heurtebis gardera sa cage inviolée. Permettant au FC Nantes d'enchaîner un troisième match consécutif sans défaite, après deux succès au Havre (0-2) puis face à Lyon (2-1).

Elie Baup regrettera sans doute que ses joueurs se soient contentés de défendre. Il déplorera sûrement la piètre prestation de Klasnic, double buteur une semaine plus tôt face à l'OL. Mais l'entraîneur nantais peut être optimiste à l'issue de ce 32e derby breton : "son" FCN n'est plus l'équipe amorphe qui se débattait dans les profondeurs du classement il y a encore deux mois. Elle compte désormais cinq longueurs d'avance sur la zone rouge. De quoi aborder sereinement la réception de Sochaux, ultime rencontre avant la trêve hivernale.

"Quand on analyse la situation des deux équipes, c'est un bon point de pris pour nous. On a fait un bon début de match et on aurait pu ouvrir le score. On est restés solidaires et très unis face à un adversaire qui évolue dans le haut du tableau. On essaye désormais de donner un peu de place, dans notre jeu à la dimension collective. On fait avec nos qualités. Notre situation est compliquée depuis le début. J'espère que notre petite série va nous aider à prendre confiance".