Sochaux, le bond en avant

Sochaux est en passe de réussir son exploit. Incapables de décrocher le moindre succès au cours des douze premières journées, les hommes de Francis Gillot ont semblé très tôt condamnés à rejoindre le Ligue 2 mais ont su trouver des ressources mentales exceptionnelles pour ne jamais rien lâcher et sortir la tête de l'eau. Alors qu'ils ne présentaient qu'une seule victoire au compteur à l'issue des matches aller, les Montbéliards ont pleinement profité de la trêve hivernale pour se refaire une santé, tant physique que morale et réaliser un mercato payant, avec notamment l'arrivée du Tchèque Sverkos, qui leur permet de croire désormais au maintien.

Vainqueur de cinq de leurs dix derniers matches, les Sochaliens avaient déjà réussi à sortir de la zone de relégation mais ne devaient leur 17e place qu'à une meilleure différence de buts. Un succès était donc nécessaire face à Rennes pour enfin retrouver un peu d'air. Marquée par l'affaire Dalmat, mis en garde à vue au cours de la semaine à la suite d'une bagarre sur l'avenue des Champs-Elysées, la formation doubiste ne semblait pas dans les meilleures dispositions pour aborder la rencontre. Et pourtant, après cinq premières minutes frileuses et une énorme occasion gâchée par Pagis (6e), les pensionnaires du Stade Bonal ont fait la preuve qu'ils avaient bel et bien leur place parmi l'élite.

Face au Stade Rennais, toujours en course pour décrocher une place en Ligue des Champions, meilleure défense du championnat, le FC Sochaux n'a pas fait le moindre complexe. S'appuyant notamment sur les fruits de son centre de formation (Boudebouz, Erding...), l'équipe montbéliarde a fait étalage de qualités techniques étonnantes et d'une solidarité sans faille pour signer la plus large victoire de sa saison. Jamais, Sochaux ne s'était imposé avec plus d'un but d'écart au cours de l'exercice 2008-2009.

Alors que les Bretons, certainement perturbés par la blessure de Briand, n'ont jamais été en mesure d'appuyer sur l'accélérateur, se sont montrés très maladroits dans le dernier geste malgré une ribambelle de corners et de coups francs en leur faveur, les hommes de Gillot ont signé un quasi sans-faute. Disposés en 4-5-1, les Sochaliens n'ont laissé aucun espace en milieu de terrain et ont pu compter sur Erding, parfait point d'ancrage en attaque, et sur leur formidable maitrise technique pour mettre sans cesse au supplice l'arrière-garde du Stade Rennais. Avec Dalmat et Boudebouz sur les ailes, Maurice-Belay au poste de meneur de jeu, les Montbéliards ont réussi à évoluer sur toute la largeur du terrain et à creuser des brèches béantes au coeur de la muraille adverse. Constamment pris de vitesse, les Rennais ont coulé face aux vagues jaunes, cédant à trois reprises sous les coups de boutoir de Boudebouz (36e, sp), Erding (38e) et Sverkos (87e).

Forts de cette victoire éclatante, les Lionceaux prennent une grande bouffée d'air. Même si d'après Francis Gillot, "Il reste encore beaucoup de travail à faire, beaucoup de points à prendre ", les Doubistes, qui se hissent au 14e rang de Ligue 1 (leur meilleur classement depuis le début de la saison), peuvent aborder l'avenir avec plus de sérénité. Pour Rennes, 7e à cinq points du 6e, les rêves d'Europe passent désormais par la Coupe de France.