Au bout de l'ennui

Tant pour Lens que pour Grenoble, cette fin de championnat n'a plus grand intérêt. Chacune de ces deux équipes connait déjà son futur. Si pour les Sang et Or le maintien est assuré, les Grenoblois, eux, sont condamnés à jouer en Ligue 2 la saison prochaine. Autrement dit, pour ce match de la 36e journée de Ligue 1, on pouvait s'attendre soit à un match spectaculaire, soit à un match ennuyeux au possible. Et bien ce fut la seconde possibilité qui a été retenue par les 22 acteurs. Durant 90 minutes, les hommes de Jean-Guy Wallemme comme ceux de Mehmet Bazdarevic n'ont absolument pas trouvé la moindre inspiration. Après la victoire face à Saint-Etienne (1-4), on pouvait espérer mieux des Nordistes.

Mais jamais Lens n'a été en mesure d'inquiéter réellement le gardien Grenoblois. D'ailleurs, ce sont les Isérois par l'intermédiaire d'Akrour qui se montrent les plus véloces en pointe de l'attaque. Dès la 4e, il hérite d'une excellente ouverture dans l'axe mais ne parvient pas à tromper Kasraoui bien en place sur ses appuis. Le reste de la première partie est du même niveau : terne et sans inspiration. Ni Moulida, ni Roudet côté Lensois n'ont réussi à emballer cette partie. Que dire alors de Grenoble, à l'image de leur saison, ce match ne restera pas dans les annales. L'inconstance de l'équipe de Bazdarevic est des plus inquiétantes. Incapables de créer du jeu, les Grenoblois, eux, se contentent de tenter leurs chances de loin mais sans réussite.

Certes, il y a bien eu quelques actions chaudes à gérer de part et d'autres du terrain notamment le but de Courtois (45e) avant la pause et celui de Maoulida à la 68e. Alors que Karaoui a permis aux Lensois de ne pas sombrer en stoppant un penalty de Courtois. Mais l'essentiel du jeu à été marqué par la faiblesse technique et physique des deux équipes. A l'image d'une saison bien morose du côté de Felix-Bollaert, le public lensois s'ennuie ferme et le fait savoir copieusement. On aurait espéré des appels de balles, des dribles chaloupés, des frappes lointaines, bref de l'audace. Et bien mal en a pris aux 35 000 spectateurs. Au menu du soir les Isérois et les Nordistes ont décidé de proposer une insipide partition de foot. Sans envie, sans fond de jeu, sans technique. Il était temps pour eux que ce match se termine et que la saison arrive à son terme.

"Dommage, cela fait deux fois que nous ne sommes pas à la hauteur de l'attente de notre public. Contre Valenciennes (1-1), on avait déjà été décevants. Heureusement, on a pris trois points à Saint-Etienne. Notre public, plus de 30.000, mérite mieux. On peut perdre ce match. Comment l'expliquer après une belle victoire à l'extérieur ? C'est difficile. Les vacances, j'y crois pas car on a encore deux matches importants avec Auxerre et Bordeaux. Il faut arrêter de parler d'argent. Cela ne va pas changer notre vie si on gagne une place ou deux mais ce sont des pros et ils doivent jouer à fond, notamment à domicile."