Le Mans y tenait

Le match s'approche de la fin. Le Mans mène au score face au Paris Saint-Germain. Son public chante en choeur le fameux refrain "Ce n'est qu'un au revoir". Les hommes d'Arnaud Cormier, qui ont finalement réussi à s'imposer (1-0), ont laissé une dernière victoire à la maison, en signe de cadeau d'adieu à leurs supporters. Ils disent adieu à la L1 pour mieux revenir en L2 dans leur nouvel antre "namée", la MMArena. La réception du PSG constituait également le dernier match du MUC au stade Léon-Bollée, enceinte centenaire rénovée à la fin des années 80 pour fêter l'accession des Sang et Or en deuxième division. Malgré le retard conséquent accumulé tout au long de la saison, les Manceaux se sont battus jusqu'au bout même en ayant acquis la certitude, depuis mercredi, que leur club serait relégué.

Face à des Parisiens en plein doute, la bande à Grégory Cerdan, capitaine atypique au franc-parler innocent, a joué ce match en manifestant la volonté de vaincre dès les premières secondes de la partie. A un PSG préoccupé par la volonté de patiemment construire ses actions, s'est opposé une équipe agressive sur le porteur du ballon et spontanée dans l'animation offensive. Avec une disposition tactique plutôt offensive, tout de même, le MUC a eu la chance d'ouvrir assez vite le score, sur une erreur défensive, pour assurer son succès.

Le but inscrit par le malheureux Sylvain Armand (9e) a été symptomatique de l'attitude de la défense mais aussi de l'ensemble de la formation entraînée par Antoine Kombouaré. Trop hésitante, pas assez impliquée, en manque cruel de confiance et surtout de conviction. Le PSG a pratiqué un jeu bien trop stéréotypé pour mettre à mal la solidité des Sarthois, ces derniers n'avaient plus alors qu'à tenir l'avantage au score. Les problèmes d'efficacité, en particulier ceux de Mevlut Erding, ont persisté. Les trois seuls tirs cadrés, sur dix-sept tentatives, évoquent en partie les ratés parisiens, cette saison.

Paris n'a, certes, plus rien à gagner, ni à perdre mais Paris inquiète par ce blues qui lui est chevillé au corps, et ce quels que soient les joueurs qui viennent y tenter l'aventure...si l'on peut parler d'aventure. L'envie y est mais il manque la flamme, le détail qui fait la différence. Même la victoire en Coupe de France n'a pas su remettre un peu de baume au coeur des joueurs. Un avant goût de ce sentiment avait été donné mercredi au Parc face à Valenciennes. Il a été matérialisé ce samedi au Mans. "Avec cette Coupe, on pensait vraiment bien finir la saison et se faire plaisir lors des derniers matches de Championnat. Finalement, rien ne change. C'est un moment difficile que l'on passe. A propos des mots du président, je ne pense pas forcément qu'on ait eu besoin de ce qu'il a dit. On se sait tout de même se responsabiliser. On a encore une dernière chance de bien finir face aux supporters", a notamment déclaré Christophe Jallet au micro de Foot+. Pour réussir son "au revoir", le PSG devra probablement prendre exemple sur son bourreau d'un soir.

"On voulait faire plaisir à ceux qui nous soutiennent. Je pense qu'on leur a offert une belle victoire, on s'est bien accrochés à ce but d'avance. Il nous reste un matche de prestige à jouer contre Lyon et on essayera d'être un arbitre impartial dans la lutte pour les places européennes. On a peut-être eu ce soir la réussite qui nous a tellement fui cette saison."